Sur un but entaché d'une grosse entorse au fair-play, Le Mans a subi à Nice son premier revers de la saison à l'extérieur. Un Muc 72 remanié et désorganisé qui a surtout paru très fatigué à trois jours de la réception du PSG.
Recroquevillé dans sa propre surface de réparation, Bonnart tarde à récupérer. Une frappe à bout portant de Varrault vient de lui couper le souffle. A juste titre, Le Mans réclame un arrêt de jeu. Nice n'en a cure. Pas question de sortir le cuir en touche. Mais bien de profiter du moment de flottement adverse. Koné sert Bagayoko complètement seul. Lequel ouvre la marque face à un Pelé médusé (1-0, 23e). Le banc manceau enrage. Le public du Ray exulte. Nice vient d'inventer le prix du... non fair-play. Il faut dire aussi que le dauphin lyonnais n'est pas vraiment dans son assiette. Fortement remaniée (Poulard, O. Thomas, Lucau, Matsui, De Melo ménagés), l'équipe mancelle fait dans l'approximatif. Même les poumons Hautcoeur-Thomas sont branchés sur l'alternatif. S'en remettant aux seuls coup francs pour inquiéter Grégorini, Le Mans peut s'estimer plutôt heureux de regagner les vestiaires avec une seule unité de retard.
Bien conscient que son « équipe-bis » manque de percussion devant, Hantz lance De Melo, son arme brésilienne, sitôt la reprise. L'effet se fait attendre. Trop content de mener au score devant son kop, l'OGC Nice cadenasse bien son affaire. Avec un zest de fébrilité comme cette balle savonneuse de Grégorini, non exploitée par l'attaque mancelle. Mais tant que le tableau lumineux n'évolue pas, tous les espoirs sont permis. Même si Le Mans glisse beaucoup sur un terrain spongieux. Ça patine dans les rangs du Muc 72, pas aidé par quelques coups de sifflets surprenants. Mais où est donc passé ce jeu fluide et spontané qui a fait merveille depuis fin juillet ? Il est semble-t-il resté au vestiaire. Le Mans paraît fatigué, mais continue à se battre avec ses armes du soir. L'amour-propre, la combativité... Mais cela ne suffira pas. Première défaite à l'extérieur des Sarthois pour une... première victoire niçoise à domicile. Sûrement pas la plus glorieuse !
Philippe PANIGHINI
Ouest-France