Presse :
Le Gym, taille patron
Nice-Matin, le 25/08/2002 à 08h26
Menés à la marque, les Niçois ont su égaliser rapidement avant de signer un troisième succès consécutif, du à leur solidarité et à leur volonté. Ils sont leaders !
A Nice, stade du Ray, OGC Nice bat Montpellier 2 Ã 1 (1-1).
11422 spectateurs - Arbitrage de M. Khendek assisté de MM. Behague et Leloup, délégué M. Kintz. Temps chaud et beau. Excellente pelouse.
Buts : Diawara (46e), Roy (62e) pour Nice.
Mezague (41e) pour Montpellier.
Avertissements : Bigné (20e), Cobos (44e) pour Nice.
Tchato (26e), Rouvière (36e), Mezague (42e) pour Montpellier.
OGC Nice : Gregorini, Abardonado, Cobos, Pamarot, Everson, Pitau, Roy, Varrault, Bigné (puis Berville 80e), Diawara (puis Cherrad 61e), Ayeli (puis Rodriguez 90e). Entraineur : Gernot Rohr.
Montpellier : Viviani, Doumeng, Silvestre (puis Rui Pataca 79e), Dzodic, Tchato (puis Fugier 79e), Carotti, Michalowski, Rouvière, Mezague (puis Almeida 70e), Barbosa, Mansaré. Entraineur : Michel Mézy.
Dans la touffeur d'un mois d'aout fuyant, le Gym a renoué, hier soir, avec son histoire. Un passé recomposé. En confortant ses certitudes de jeune équipe de Ligue 1, nées d'un début de saison éclatant. L'OGCN leader du championnat de France : on n'avait plus vu ça depuis 23 ans !
Et le vieux Ray, bruissant de milliers de mains, avait sans doute senti le coup, accueillant ses joueurs en héros à leur entrée sur la pelouse, la tribune sud débordant de bonheur tout autant que de couleurs. Le rouge et le noir d'un roman signé Gym, succès estival dont le quatrième chapitre face à Montpellier restait pourtant à écrire.
Tout un peuple attendait de dévorer les premières envolées lyriques de la bande à Rohr. Il n'allait pas être déçu, tant les Niçois devaient mettre très vite leur plume et leur football au service de leurs supporters. Dès la 3e minute, Pamarot lançait Diawara qui frappait sur Viviani, repoussant le ballon aux trente mètres.
C'est là que Pitau, en appétit, s'essayait avec ingénuité à lober le gardien pailladin de loin, hélas sans succès. Bien alignés, entreprenants à l'image du duo Ayeli-Diawara jouant en remises et en déviations, les Azuréens proposaient de belles choses. Dès la 11e, c'est Everson, une nouvelle fois servi par Pamarot, qui tentait de prendre en défaut Viviani, celui-ci dégageant sans trop de mal.
Sept minutes plus tard, Ayeli allait avoir la première grosse occasion dans les pieds. Sur un contre rapidement mené, un lob de Roy atterrissait sur la poitrine de l'Ivoirien qui reprenait instantanément et en force, obligeant le portier héraultais à repousser une nouvelle fois.
La réplique de Kaba
Après vingt premières minutes très lisibles et plutôt enlevées, les camarades de Cobos baissaient de pied, se montrant plus brouillons. La défense, quelque peu statique à notre gout, pêchait, il est vrai, par manque d'automatismes. Montpellier, resté timide jusque-là , décidait de s'essayer à la prose. Las, le chantier semblait démesuré pour cette équipe pailladine qui doit laisser « Loulou » bien circonspect...
En fait de jouer, Mansaré et les siens allaient surtout s'occuper de durcir le jeu, les deux cartons infligés à Tchato et Rouvière témoignant de leur engagement à la limite. Un engagement provoquant les ruades du Ray, à juste titre. Un stade qui aurait du exploser de joie à la 28e, si Diawara, flanqué de Silvestre aux 6 mètres, avait pu couper la trajectoire du centre tendu délivré par Everson sur l'aile gauche. Ce n'était que partie remise...
Le temps pour les hommes de Mézy de doucher les ardeurs du stade. Au départ, une remontée de balle au centre du terrain, récupérée par Mezague, lequel délivrait un maitre-tir aux trente-mètres. Frappe qui flirtait malencontreusement avec l'épaule d'Abardonado et prenait Gregorini à contre-pied ! (0-1, 41e).
Le Ray ne trouvait plus de mots. Restait une poignée de minutes à jouer avant la pause. Le plus mauvais des scenarii.
C'était compter sans l'opportuniste Diawara qui, dans le temps additionnel, sur une déviation de la tête de Serge Ayeli, répliquait victorieusement, en crochetant Viviani dans la surface (1-1, 46e).
Le coup du... Roy
Montpellier, vexé par ce qui n'était après tout qu'un juste retour des choses, attaquait dès la reprise, tambour battant.
Gregorini devait s'employer pendant une bonne quinzaine de minutes, se mettant en évidence et sauvant les siens sur des actions de Mansaré (53e, seul dans la surface, tir repoussé par le gardien niçois) et de Doumeng (58e, frappe sèche à ras de terre détournée par Gregorini).
Tout cela jusqu'à ce que ce Gym, décidément porté par les dieux et son courage, n'enfonce le clou. Sur un corner travaillé de Bigné, Eric Roy aux 20 mètres, plaçait une tête magistrale dans le coin droit des buts pailladins (2-1, 62e). Viviani ne pipait mot. Les tribunes exultaient, rougissant de fureur et clamant leur amour pour cette équipe bien née.
Un but libérateur, qui lançait la cavalcade rouge et noire, par vagues successives.
Rouvière et ses camarades, décontenancés, laissaient un moment passer l'orage. Mais les Niçois ne pouvaient se mettre définitivement à l'abri. Le jeu s'équilibrait au milieu de terrain. Jusqu'aux dernières escarmouches de fin de partie.
Sans trop y croire, Pablo Rodriguez (92e) avait le troisième but au bout du pied, mais sa tentative était infructueuse.
C'est à un Gregorini particulièrement talentueux, auteur de deux arrêts déterminants, notamment sur une frappe de Michalowski (93e), que revenait d'écrire l'épilogue. Nice a encore gagné.
C'est tout à son honneur. Un succès qui à défaut d'être toujours convaincant, a été méritant.
Et plus que tout : payant !
Christophe DEPIOT.
Dimanche 25 Aout 2002
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