Globalement dominés par une équipe niçoise inefficace, les Marseillais ont signé un quatrième succès en cinq rencontres.
Il y a la réalité du terrain d’un coté, et les chiffres de l’autre. Sur la pelouse, les Marseillais n’ont pas été enthousiasmants, hier. C’est le moins que l’on puisse dire. Ils n’ont pas montré grand-chose, dominés par des Niçois plus entreprenants, plus dynamiques, plus agressifs, mais, hélas pour eux, une nouvelle fois inefficaces.
Pourtant, les Olympiens ont réussi à inscrire le petit but qui a tant fait défaut à leur adversaire. Et dans les chiffres, c’est un succès qui change tout. En infligeant au Gym un troisième revers à domicile cette saison, l’OM a remporté son quatrième match lors des cinq dernières rencontres. Douze points sur quinze : ne cherchez pas. Personne n’a fait mieux, pas même l’ogre lyonnais. Du coup, les Marseillais remontent au classement et pointent pour la première fois de la saison dans la première moitié de tableau. Une position qu’espéraient les Aiglons à la veille de ce derby.
Encore Ribéry
Un derby tout à fait conforme à ce qu’on en attendait dans son entame. Avec deux équipes bien en place, prudentes à l’extrême, tentant de ne pas laisser le moindre espace à l’adversaire. Deux équipes qui, visiblement, se craignaient. Nice, c’était clair, avait des envies plein les jambes, mais ne voulait pas trop s’exposer. L’OM, de son coté, était là pour assurer le coup, regroupé autour de sa défense à cinq. Ce petit jeu dura une vingtaine de minutes. Le temps pour le Gym de se créer une formidable occasion, Varrault échouant sur Carrasso suite à un corner de Balmont (7e), et pour l’OM de répliquer par Ribéry, qui dévissa complètement sa frappe, après avoir trouvé une bonne position (9e). Puis, sans que sa domination soit aussi criante qu’en certaines occasions, Nice prit nettement la direction des opérations en tentant d’élaborer le jeu à partir de son milieu de terrain.
Et la défense olympienne démontra alors qu’il n’en fallait pas beaucoup pour lui faire perdre sa sérénité. Carrasso dut intervenir sur une frappe croisée de Koné, superbement démarqué par Echouafni (22e). Un coup franc millimétré de Roudet passait quelques centimètres audessus du but de l’OM (25e), une nouvelle frappe de Roudet filait à coté (38e), et le gardien marseillais sortit le grand jeu en se jetant dans les pieds du même Roudet, servi par Koné, qui avait grillé toute la défense olympienne (45e). Dans l’intervalle, l’OM, peu en verve offensivement, n’avait inquiété les Niçois que sur un tir croisé de Lamouchi bien maîtrisé par Grégorini (33e). Les Aiglons étaient dans le match, un ton au-dessous de leurs adversaires, et cette tendance se confirmait après la mi-temps, quand une bonne offensive du Gym se terminait par une tentative de Rool, captée par Carrasso (50e).
Les Niçois dominaient aussi lesMarseillais dans le domaine de l’engagement et de l’agressivité. Le Gym gagnait les duels et l’OM était alors réduit à la défensive. Mais il manquait toujours un peu de percussion offensive, parfois d’esprit de décision aux hommes d’Antonetti, comme sur cette échappée de Roudet, conclue par un essai entre le centre et le tir (57e), pour forcer leur destin.
Du coup, ils n’étaient pas à l’abri d’un quelconque coup du sort, d’autant qu’après avoir laissé passer l’orage en début de deuxième mi-temps, les Olympiens avaient retrouvé un semblant de calme et de sérénité. Ce coup du sort intervint alors qu’on entrait dans le dernier quart d’heure. Un coup franc à bonne distance du but de Gregorini. On connaît la force de frappe de Taiwo. Le Nigérian plaçait une frappe violente et rectiligne qui franchissait le rideau rouge et noir. Le gardien niçois, bien placé, ne pouvait que repousser le ballon, mais directement sur Ribéry qui, abandonné par les défenseurs duGym, nemanquait pas une aussi belle occasion (75e). Les Aiglons n’allaient jamais s’en remettre, et ce sont même les Marseillais qui manquaient de corser l’addition quand, sur un corner de Ribéry, André Luis voyait son coup de tête passer au ras du poteau de Gregorini (79e)
Jean-Pierre RIVAIS
L'Equipe