Koné : « Nice ne demande qu’à grandir »

A 24 ans et du haut de son mètre soixante-trois, Bakari Koné est devenu cet été le plus gros transfert de l’histoire de l’OGC Nice. Pour l’arracher à Nantes, Saint-Etienne, Lille, Sochaux ou encore Strasbourg, le Gym a dû débourser 2,5 millions d’euros. Très en vue depuis le début de saison même s’il manque encore d’efficacité devant le but, le petit Ivoirien est devenu l’une des attractions de l’équipe azuréenne. Il évoque son début de saison et ses ambitions pour l’avenir.

- Comment analysez-vous le début de saison de l’OGC Nice ?
Je dirai que nous avons été irréguliers. Notre récent match face à Marseille l’a encore prouvé. C’est dommage parce qu’avec un peu de rigueur, on pourrait occuper un meilleur classement. On n’a pas toujours fait ce qu’il fallait pour assurer certains résultats. On a vraiment perdu des points trop facilement.

- A quoi est-ce dû ?
Je n’en sais rien. Déjà, et je suis le premier concerné, on a manqué d’efficacité par moment. On ne sait pas encore tuer les matches.

- L’équipe développe pourtant un jeu de qualité, plus structuré en tout cas que par le passé…
Disons qu’il y a assurément de la qualité dans ce groupe. On a effectivement développé de beaux mouvements d’autant que l’équipe est résolument tournée vers l’offensive. Mais il faut être plus réaliste.

- A commencer par vous ?
Il y a des moments où ça vous sourit, d’autres non. Mais plus qu’un problème d’individu, je crois qu’il faut encore peaufiner notre collectif.

- Votre début de saison personnel est-il à la hauteur de vos espérances ?
Pas vraiment. Mais je prends mon mal en patience. Je sais que je peux encore beaucoup mieux faire.

- Qu’est-ce qui vous déçoit le plus ?
Mon manque de présence devant le but.

- C’est aussi lié à votre positionnement puisque votre entraîneur préfère vous aligner sur un côté que dans l’axe ?
C’est vrai aussi. Mais malgré cela, je dois être plus présent devant les buts. Nice m’a engagé pour cela. Je suis un attaquant et j’aime marquer.

- Avez-vous discuté de votre positionnement avec votre entraîneur ?
Je suis polyvalent. Je peux jouer sur tout le front de l’attaque. C’est vrai qu’à Lorient, j’évoluais plus dans l’axe. Mais ce n’est pas à moi de dire au coach de me faire jouer à tel ou tel poste. C’est lui qui décide. S’il estime que je dois jouer davantage sur les côtés que dans l’axe, c’est que cela doit être mieux pour l’équipe. Or, pour moi, cela reste le plus important. Il n’y a donc pas de problèmes.

« Le plus important, c’est de gagner. Pas que Baky Koné marque. »

- Vous préféreriez tout de même jouer davantage dans l’axe ?
C’est là où je me sens le mieux et où je peux être le plus efficace possible. Mais si je ne marque pas et que je donne des ballons de buts à d’autres, je suis aussi content. Le plus important, c’est de gagner. Pas que Baky Koné marque.

- Le 4-3-3 dans lequel évolue le Gym depuis le début de saison est-il le système le plus équilibré pour l’équipe ?
Je préfère ne pas répondre à cette question. Cela ne me concerne pas. Seul le coach pourrait vous répondre.

- Frédéric Antonetti a tout fait pour vous enrôler à Nice cet été. Il vous protège beaucoup…
Il ne me protège pas plus qu’un autre. Je n’ai pas d’avantages particuliers. Je me bats chaque semaine pour être dans l’équipe comme chaque élément de cette équipe.

- Il a tout de même joué un rôle important dans votre venue à Nice…
Son discours m’a plu. Mais il n’y a pas que cela. J’ai tout de suite eu le bon feeling avec lui. J’avais beaucoup de propositions mais disons que celle de Nice m’a très vite séduite pour ces raisons-là.

- Si vous n’étiez pas à Nice aujourd’hui, où seriez-vous ?
Je n’en sais rien. Je ne me suis jamais posé la question.

- Lille vous avait notamment contacté bien avant Nice…
C’est vrai. Lille était chaud comme Saint-Etienne aussi.

- Vous auriez pu jouer la ligue des champions avec Lille. Cela ne vous donne pas de regrets ?
Pas du tout. J’ai signé à Nice et je ne regrette pas mon choix.

« On sera l’une des surprises de la saison à condition que nous prenions tous conscience de nos qualités et surtout d’avoir la niaque.»

- Comment voyez-vous la suite de la saison du Gym ? Florent Balmont affirmait dans notre précédente édition que Nice pouvait être l’une des équipes surprises de la saison…
Je suis d’accord avec Flo. On sera l’une des surprises de la saison à condition que nous prenions tous conscience de nos qualités et surtout d’avoir la gnac. On doit se comporter comme des chiens sur le terrain et ne rien lâcher.

- Ça n’a pas été le cas tout le temps depuis le début ?
Je trouve que l’on a mal géré certaines situations. Mais le groupe est jeune. On apprend tous les jours.

- L’équipe est-elle trop « joueuse » ?
Personnellement, je pars du principe que la meilleure des défenses, c’est d’attaquer. Je ne jure que par cette théorie depuis que je joue au foot.

- Où situez-vous Nice dans la hiérarchie de la ligue 1 ?
Je ne sais pas. C’est sur le terrain que cela se décidera. Pas dans les interviews.

- Avez-vous le sentiment d’être plus attendu désormais ?
Je prends beaucoup de coups. Mais c’est mon jeu qui veut ça. J’aime provoquer, dribbler, aller de l’avant. Aucun défenseur de la planète n’aime ça. Je sais à quoi m’attendre. Après je ne sais pas si j’ai changé de statut. Je joue mes matches de la même manière qu’à Lorient.

- Vous êtes tout de même plus reconnu et donc plus redouté depuis vos 24 buts inscrits en L2 la saison passée ?
C’est normal. Mais je ne revendique rien pour autant. Je suis le même joueur qu’à Lorient, si ce n’est que je coûte désormais un peu plus cher (rires)

- Comment jugez-vous le club ?
J’ai été agréablement surpris. Le club veut se développer et continuer à progresser. Comme moi, Nice ne demande qu’à grandir. Et je vais tout faire pour que ce soit le cas.

Propos recueillis par T.P.
Les Nouvelles Niçoises