Presse :
Cédric Varrault dans le couloir de l'envie
Nice-Matin, le 24/11/2002 à 10h16
A gauche ou à droite, le latéral niçois promène enthousiasme, rigueur, fougue et audace.
Une réelle évolution. Une vraie révélation
La faute à un petit rhume tenace, il a la voix de "Donald". Nez bouché et intonations rigolotes d'un canard échappé d'un dessin animé.
« C'est juste un petit coup de froid », coupe-t-il lorsqu'on glisse sur une santé qu'il respire à pleins poumons.
Cédric Varrault va bien. Son sourire, ses matchs et ses séances d'entraînement sont là pour le prouver.
A l'image de l'équipe, le défenseur toujours d'attaque survole le championnat sur un nuage de réussite.
Lui dit vivre un rêve. De ceux que l'on n'ose même pas imaginer... « J'évolue en L1. Contre des joueurs que je ne voyais iusque-là qu'à la télé. Franchement, je ne m'y attendais pas. il y a quelques années, si on m'avait dit ça, j'aurais éclaté de rire..." avoue-t-il ddans un élan de sincérité.
Parce qu'il fut le premier à se demander s'il allait être à la hauteur des événements. « Oui, je me suis posé la question. Je ne savais tout simplement pas si j'avais le niveau. Et je ne pensais pas jouer si vite et si souvent. Mais lorsque la chance s'est présentée, je n'ai pas voulu la lâcher ».
Il la tient toujours.
Et aujourd'hui, plus personne ne semble étonné de le voir se balader sur son côté - le gauche ou le droit - avec le culot du jeunot et la fougue de l'affamé.
Dès la naissance de cette saison dorée sur tranche, Cédric Varrault a stupéfait les observateurs et emballé les supporters.
Puis, il a confirmé. Au fil de sorties où il aura toujours su méler la rigueur du défenseur à l'aisance du relanceur.
Homme de couloir, il verrouille les intentions adverses et n'hésite plus à ouvrir les portes d'en face.
Comme à Auxerre où on le vit semer un beau désordre dans la maison d'un Cool pas si tranquille. Lui se contente de parler collectif. « On a encore démontré qu'on était capable d'accrocher des gros ».
Ce soir, changement de régime. C'est un Rennes bien maigrelet avec ses dix points chagrins qui sera sur le pré du Ray.
Mais pour Cédric Varrault, pas question de regarder les Bretons de haut.
« On n'a pas le droit de se sentir supérieur aux Rennais. Comment oublier d'où l'on vient ? Alors, personne ne prendra ce match à la légère. A 20 heures, on se moquera bien du classement ! Et puis, à Rennes, il y a des joueurs connus, réputés. Comme Monterrubio, Sorlin, Batlles, Piquionne, Reveillere et d'autres encore.
Moi, je m'attends à une rencontre délicate, engagée, physique ».
Le foot à douze...
Il se sent prêt. Et qu'importe si Gernot Rohr le positionne à droite ou à gauche, en quatrième défenseur ou en cinquième milieu. Il s'adaptera. « Je me suis habitué à ces retouches. Même si elles interviennent à la dernière minute ».
Alors, il écoutera les consignes du décideur et entendra le Ray chanter. « Contre Rennes, encore, on sera douze à chercher la victoire. Ce stade nous pousse. Il nous rend plus forts ».
Pour lui, l'autre raison du succès est simple. « L'équipe a du caractère. Elle est solidaire. Elle s'arrachera jusqu'au bout! ».
Parce que les lucides en "rouge et noir" savent bien que rien ne sera facile et rien ne leur sera offert.
Le discours calqué sur la sagesse des meneurs, il annonce l'objectif maintien, évoque les fameux 42 points mais parle de cette belle vie en altitude.
« On est si bien là -haut...», lâche-t-il dans un souffle de béatitude.
Cette nuit, quand le Ray cherchera encore le sommeil, lui visionnera la cassette du match pour une autocritique sans concession. Voir sa bobine à la télé ou son nom dans les journaux ne l'a pas changé.
« On me reconnaît peut-être un peu plus dans la rue, mais ma vie est restée la même. Et puis, ma famille aurait vite fait de me désenfler la grosse tête », se marre ce battant de 22 printemps qui vit chez ses parents, du côté de Menton.
« A Nice, on ne se la joue pas », conclut-il de sa voix à la Donald traversant un bien joli dessein animé...
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