Costauds défensivement mais inefficaces en attaque, Nancy et Nice n'ont pas trouvé le chemin des filets et ont concédé un score de parité vierge (0-0) somme toute assez logique, même si le gardien nancéien a réalisé des prouesses. Les deux équipes stagnent dans le ventre mou.
Informées des résultats de la veille, les deux équipes pouvaient être soulagées de voir leurs poursuivants faire du surplace aux abords de la zone rouge, ou au sein de celle-ci. De telle façon que l’enjeu principal de cette rencontre, la crainte de se voir rejoindre en cas de défaite par Toulouse, Sochaux, Ajaccio, Troyes, Strasbourg et Metz s’envolait, pour laisser place à une autre hypothèse, plus enthousiasmante celle-ci, (re)prendre place dans la première moitié de classement en cas de succès. Mais Nancy, privé de son meilleur buteur Eli Kroupi pouvait craindre de manquer de percussion face à la défense de Nice, alors que l’OGCN, invaincu à l’extérieur depuis un lourd revers à Lille (4-0) lors de la 7e journée, restait dubitatif quant à une éventuelle fatigue due à la demi-heure de prolongation supplémentaire disputée mercredi en Coupe de la Ligue contre Châteauroux.
Nancy perd Lécluse
Solides derrière et limitées devant, les deux formations ne parvenaient guère à animer les débats. Nancy, usant de son habituel pressing haut, récupérait le plus de ballons et s’installait dans la moitié de terrain adverse pendant la quasi-totalité des quarante-cinq minutes initiales. Kim faisait des misères aux défenseurs visiteurs, Sarkisian bottait les coups de pieds arrêtés avec plus ou moins de précision et d’adresse, mais l’ASNL parvenait tout de même à se procurer quelques embryons d’occasions. Le milieu gauche uruguayen était d’ailleurs le premier en action, sur une transversale de la droite de Chrétien qu’il reprenait, mais catapultait assez nettement à côté des buts de Grégorini (3e). Dix minutes plus tard, c’est son pendant défensif Frédéric Biancalani, qui tentait sa chance sur une déviation de l’Uruguayen dans l’axe devant la surface, et le tir du gauche du latéral nancéien échouait sur l’extérieur du petit filet droit du portier niçois (13e). Dans la foulée, André Luiz plaçait une tête sur un nouveau coup de pied arrêté, venu de la gauche cette fois, mais la tentative n’inquiétait pas réellement le dernier rempart visiteur (14e). Pascal Berenguer l’imitait ensuite dans un exercice similaire, mais cette fois, le cuir ne prenait même pas la direction du cadre (28e).
En face, le trio d’attaquant était invisible ou presque, les interventions du triptyque défensif lorrain empêchant Roudet, Bagayoko et Koné de se procurer des occasions, et même d’approcher des vingt derniers mètres de Nancy. Florent Balmont était réduit à tenter sa chance de loin, mais trop mollement et à côté (36e). Solides, les arrières locaux étaient néanmoins parfois à la limite de la rugosité, à l’image de Cédric Lécluse, coupable de plusieurs interventions viriles sur le petit Bakary Koné. Et après avoir fait preuve de mansuétude, Laurent Duhamel, l’arbitre de la rencontre, finissait par sévir et expulsait le défenseur, coupable de deux interventions maladroites, mais dangereuses pour l’intégrité physique de l’Ivoirien. Le premier acte s’achevait ainsi un peu en queue de poisson, après que Florent Balmont ait envoyé dans le mur le coup franc accordé aux Aiglons après le pied haut de Lécluse sur Koné (45e+1).
Bracigliano tient la baraque
Profitant des espaces consécutifs à l'exclusion du défenseur nancéien, Nice se montrait un peu plus incisif et commençait à montrer le bout de ses crampons. Bien remis de son KO en fin de première période, Koné était le premier en action, mais sa frappe lointaine n’inquiétait pas Bracigliano (46e). Celui-ci, guère sollicité avant la pause, devait en revanche endosser le bleu de chauffe à plusieurs reprises pour préserver sa cage inviolée. Il intervenait ainsi avec beaucoup d’à propos sur une percée solitaire de Balmont (56e), devant Baky Koné, qui allait profiter d’un atermoiement défensif de Diakhaté (67e), devant Bagayoko qui manquait un peu sa frappe au point de penalty après un bon service de son compère ivoirien (68e), et surtout devant Roudet (85e). Le capitaine du cru soulageait également sa défense sur les coups francs et corners qu’obtenait Nice. Moins performante à quatre qu’à cinq, la ligne arrière nancéienne se faisait plus souvent piéger que lors des quarante-cinq premières minutes et donnait donc du grain à moudre aux attaquants visiteurs, relayés en fin de rencontre par Souleymane Camara et Marama Vahirua. Nancy n’était pas en reste pour tenter d’arracher la décision, et Berenguer forçait Grégorini à capter en deux temps (49e). N'Guémo tirait dans les nuages (74e) et Sarkisian ne parvenait pas à pousser le ballon au fond sur un service de Zerka (81e), et les deux équipes restaient dos à dos. Au tableau d'affichage comme au classement puisque Nancy et Nice prennent un point de plus sur les relégables. Pour le haut du tableau, il faudra patienter jusqu'au match à Nantes pour l'ASNL, et devant Bordeaux pour l'OGCN.
Vincent Gehin
Sport24