Gernot Rohr point par point...

Gernot Rohr ne faisait pas partie de ces optimistes déchaînés qui pensaient que les Niçois allaient renverser les Rennais comme une crêpe. Le coach sait bien que ce n'est pas tous les jours chandeleur. Alors, à l'heure de passer à table, il ne fait pas la grimace. Bien au contraire.

- Le bilan de la soirée ?

Il est positif. C'est un bon point. D'ailleurs, dans le vestiaire, à chaud, il n'y avait pas de déception sur les visages et dans les propos des garçons. A ce sujet, j'ai beaucoup apprécié la réaction de Maurice Cohen, celle de Gilbert Stellardo et de tous nos dirigeants qui ont affirmé qu'ils venaient d'assister à un bon nul. Je suis de cet avis. Il fallait éviter le piège. Nous avons su le faire.

- Le rôle de favori ?

Il n'est jamais facile à tenir. Et à Sedan, samedi, nous aurons encore cette étiquette. Dans le rôle du challenger, tout est plus valorisant. La pression est moins paralysante. Nous venions d'affronter Lens, Lyon, Monaco et Auxerre. Des matchs abordés "à bloc" Ce ne fut pas le cas face aux Rennais. C'est dans l'inconscient. C'est humain. Il faut être sportif pour le ressentir et le comprendre.

- L'entame du match ?

Avec Bernard Gines, nous avions décidé de secouer le groupe dès l'échauffement. Il fallait mettre du rythme. Pourtant, l'entame ne fut pas celle espérée. Mais au fil des minutes, l'équipe a trouvé ses marques et retrouvé ses forces.

- Les Rennais ?

Ils ont joué à la niçoise. Avec du cceur, de la générosité, de la solidarité. Et ils étaient bien organisés avec une seule pointe devant une défense renforcée qui aura limité les espaces. Ils ne descendront pas ! Il y a trop de qualité dans cette équipe pour qu'ils vivent une telle désillusion. Enfin, je note que depuis que Vahid (Halilhodzic) est arrivé, les Bretons prennent beaucoup moins de buts.

- Les Niçois ?

Une fois encore, ils n'ont rien lâché. lis se sont montrés solides, lucides. Et surtout, ils n'ont pas pris de but. Le dernier encaissé à la maison remonte au 24 août et à la venue de Montpellier. Pas mal non... Jacky Bonnevay, l'entraîneur de Troyes, a dit dans le dernier "France-Football" : « Les Niçois défendent comme des fous ! ». Il a raison. Et c'est pour moi un bien bel hommage. Il y a, chez nous, une terrible volonté de ne pas prendre de but.

- Le public ?

Je lui tire mon chapeau. Avec une pensée particulière pour ceux qui, sous le déluge, ont continué à nous pousser.

- Le déplacement à Sedan ?

Auparavant, il faudra que les têtes et les jambes retrouvent de la fraîcheur. Parce que trois jours après Sedan, il y aura un rendez-vous au Ray avec Ajaccio. Je pense que je vais faire tourner le onze de départ. Laurent Gagnier a fait une bonne rentrée samedi soir. Il postule. Comme beaucoup d'autres.

- Une conclusion ?

Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent qu'on a raté l'occasion de mettre le deuxième à quatre points. On a fait un sacré coup Dans la course au maintien, on laisse Rennes à dix-neuf longueurs...

Philippe Camps
Lundi 25 novembre 2002
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