Brest se balade

Le dixième de la L 2 s’est offert une large victoire face à des remplaçants niçois dépassés.

Il ne fallait pas avoir de doute, au coup d’envoi, sur les capacités de Brest à inquiéter ce Nice-là. La surprise vient plutôt de la façon dont les réservistes niçois, alignés par Antonetti, se sont écroulés après vingt minutes de jeu, une fois menés au score. Déjà qualifié pour les quarts de finale de la Coupe de la Ligue (contre Bordeaux le 17 janvier), Nice était hier soir privé de Baky Koné et Souleymane Camara (CAN), Sammy Traoré (genou) et Vahirua (adducteurs). Antonetti avait aussi laissé au repos trois titulaires, Grégorini, Balmont et Echouafni.

Et après la pause, Rool et Bagayoko étaient déjà sortis. Au premier, très énervé après un contact avec Guégan (39e), Antonetti a sûrement voulu éviter une expulsion. Le second avait été le seul Niçois à se démener alors que son équipe se liquéfiait. « Son remplacement était prévu » , justifiait Antonetti. « Comme on a un programme surchargé en janvier, j’avais décidé de donner leur chance aux jeunes et de voir ce qu’ils avaient dans le ventre, expliquait l’entraîneur niçois. Je voulais voir leur détermination. Bon, j’ai vu. C’est surtout pour ceux qui ont joué que c’est dramatique. On tend la perche, on donne une chance et puis ils ne la saisissent pas. Dans la vie, la chance ne revient pas toujours. »

Mais ces réserves relativisent peutêtre un peu trop la bonne performance de l’équipe d’Albert Rust qui, hormis un premier quart d’heure hésitant, a eu le mérite de plier sa qualification en une demi-heure et même de très bien jouer au football par moments, emmené par un super Basile De Carvalho, de retour après une longue blessure à la cheville : buteur, l’ancien Sochalien fut aussi à l’origine du doublé de Malm. « J’avais demandé aux joueurs de se lâcher et ils l’ont fait, avec la manière, souriait Albert Rust. On a eu la maîtrise tout au long de la partie et on marque de très beaux buts. Des soirées comme ça, ça fait plaisir. »

L’expérimentale défense azuréenne avait très vite offert aux attaquants brestois des occasions de se mettre en valeur. Liabeuf chipait le ballon dans les pieds de Grenet, maisMalm ne pouvait reprendre son centre (13e). Puis Tchato et Jarjat se télescopaient près de la surface, offrant àDe Carvalho le temps d’ajuster un centre sur lequel Liabeuf était un peu court. Mais Lloris laissait rebondir le ballon sur sa poitrine et Malm avait le but grand ouvert pour sanctionner la bourde (1-0, 21e).

Dix minutes après, la défense niçoise laissait vingt mètres de champ à Bourgis, qui offrait un but à la tête de De Carvalho (2-0, 31e). Pour une équipe niçoise incapable de la moindre réaction, la suite fut très longue. Absente dans les duels, sans imagination collective, elle permit même à Brest de dérouler de jolies séquences à une touche.

À vingt-cinq minutes du terme, Brest s’offrait même trois occasions coup sur coup : une tête de Fabien au ras du poteau gauche de Lloris (74e), un cafouillage dans les six mètres mal exploité par De Carvalho (75e) et une volée limpide d’Auriac contrée (76e). Mais sur un dernier ballon perdu par Nice au milieu, De Carvalho lançait Malm qui allait battre Lloris en faceà- face (3-0, 90e+ 1).

Après avoir éliminé une équipe de DH (Château-Gontier, 5-0) et une de L 2 (Guingamp, 1-0), Brest s’est offert une Ligue 1. Sans discussion.

Lionel DANGOUMAU
L'Equipe