David Bellion est de retour en France. Le jeune attaquant français, qui évoluait à West Ham mais qui appartient encore à Manchester United, a été prêté jusqu'à la fin de la saison à l'OGC Nice « avec priorité d'achat. » Déjà la cible des Niçois cet été, les Rouge et Noir sont arrivés à leur fin lors du Mercato hivernal.
David Bellion rentre à la maison. Un peu plus de quatre ans après son départ pour l’Angleterre, revoilà le jeune attaquant français de retour en France. A Nice. Près de ses souvenirs d’adolescence. Près de cette côte d’Azur où il a fait ses classes en tant que footballeur. Le natif de Sèvres en banlieue parisienne a débuté en CFA2 en 2000-2001, à Cannes (où il a notamment côtoyé Patrick Vieira) avant de vite s’exiler, profitant de la jurisprudence issue de l’affaire Bosman. Direction Sunderland, qui du coup ne débourse pas un euro. Il disputera huit matchs de Premier League la première saison. Un bon apprentissage : « Il y a tant de choses à apprendre en Angleterre. Je veux apprendre, je veux jouer et je suis déterminé à réussir ici. La première saison a été une très belle expérience mais je pense que je ferais encore mieux la saison prochaine. »
Ce qu’il ne sait pas encore à cette époque, c’est que Manchester United a déjà un œil posé sur lui. Sir Alex Ferguson s’intéresse alors de près au jeune homme qu’on présente déjà comme un futur grand espoir du football. Il joue encore onze matchs avec Sunderland, inscrit un but, et se blesse. A son retour, il sera élu meilleur joueur d’un tournoi d’été disputé à Jersey. Après une première approche en janvier, MU décide alors de miser gros. Les Red Devils lui proposent un contrat de quatre ans et versent une première somme équivalent à 4,44 M€ pour ce transfert. L’accord entre les deux clubs stipule également qu’en fonction du nombre de matchs disputés par le joueur, Manchester devra verser une somme qui ne pourra pas excéder 1,6 million d'euros. De plus, une partie de la plus-value réalisée sur un futur transfert du joueur devra être reversée à Sunderland. On comprend alors que Manchester United fonde de grands espoirs sur David.
A Manchester United, sous l’aile de Ryan Giggs
Là -bas, il n’arrive pas un terrain complètement inconnu. D’autres Français font partie de l’effectif et vont l’aider à s’intégrer. « Je suis souvent conseillé par les deux Français du club, Fabien Barthez et Mikaël Silvestre et également par Ryan Giggs, qui m'a en quelque sorte pris sous son aile. J'espère y vivre une grande saison », déclare-t-il quelques temps après son arrivée. La concurrence est rude chez ce grand d’Europe, mais il disputera tout de même quatorze matchs de Premier League (pour deux buts) et quatre rencontres de Ligue des Champions. La deuxième saison, son temps de jeu baisse. Il ne joue alors que 220 minutes en championnat (pour deux buts), et marque également deux buts en Ligue des Champions en trois matchs. Il passe pourtant le plus clair de son temps avec l’équipe réserve. Son avenir semble bouché. Il n’y a aura pas de troisième saison. Ferguson décide de le prêter fin août pour qu’il s’aguerrisse. Direction West Ham, où il disputera sept matchs de championnat sans marquer de buts.
Nice a-t-il fait la bonne affaire ? Il est encore trop tôt pour se prononcer. On a souvent loué David pour ses qualités de vitesse et son aisance technique, notamment dans les dribbles. Son principal défaut, il est de taille : ce n’est pas un monstre physique (1m81 pour 72 kg), et a tendance à se faire « bouger » par les défenses adverses. C’était le cas en Premier League, et le championnat français est réputé pour la qualité de ses défenses et le jeu replié de ses équipes. Il n’y a qu’à analyser journée après journée les statistiques des buts marqués, excessivement bas. Frédéric Antonetti espère bien redynamiser son secteur offensif avec cette arrivée. Seizième attaque de L1, Nice présente en effet un bilan peu fameux : le meilleur buteur, Mamadou Bagayoko, a inscrit seulement quatre buts, Marama Vahirua trois, tandis que Baky Koné a du mal à passer au niveau supérieur (trois buts). Pas vraiment mis en concurrence, l’arrivée de David Bellion devrait remotiver tout le monde. C’est l’objectif.
Nicolas BERTÉ
Football365