Les Canaris doivent s'envoler par les ailes

Faute de percussion dans l'axe, le FC Nantes sait pertinemment que son salut passe par le jeu sur les côtés. Mais, face à une équipe niçoise, solidement organisée, ce style en cours de façonnage n'a pas suffi.
Dix-sept points de perdus en douze matches à domicile. Pour prendre des points à la Beaujoire, la recette semble connue d'une bonne partie des équipes en visite, cette saison, sur les bords de la Loire. A savoir : constituer un bloc hermétique, attendre patiemment de voir les Canaris s'essoufler à force d'assauts répétés, mais on le sait désordonnés, et, pour les plus habiles, profiter sur un contre, d'un espace malencontreusement laissé libre.

Ajaccio (0-2), Metz (0-0), Lyon (0-1), Saint-Etienne (1-1), Monaco (0-0), Rennes (0-2) et donc Nice (0-0), ont profité de la propension nantaise à ne pas décevoir leurs hôtes. Sur ces sept matches, les Canaris n'ont marqué qu'une fois ! Forcément pas un hasard, d'où sans doute les sifflets dans les tribunes, alors que ce Nantes - Nice ne méritait pas ces lazzi. Mais à force, ces scénario répétitifs lassent. « Face à une équipe comme Nice, tant que tu ne trouves pas l'ouverture, elle restera difficile à manier. Le temps jouait pour eux, les jambes étaient lourdes pour ce 4e match en quinze jours », expliquait Serge Le Dizet. Mais loin de ce dernier l'idée d'écarter une évidence aussi répétitive : « Nous manquons parfois de spontanéité, d'autres fois de maîtrise. C'est lié à la qualité intrinsèque des joueurs. Après, il faut trouver le bon dosage entre les caractéristiques de chacun. Mais, incontestablement, il faut que l'on arrive à jouer plus juste dans de petits espaces. » Là où justement, les équipes verrouillent les accès, dans l'axe. Avec trois milieux récupérateurs, et deux joueurs dans la charnière, Nice avait la moitié de ses joueurs de champ consacrée à cette tâche.

D'où le style qu'essaye d'apporter Le Dizet à son équipe, en passant par les côtés, avec deux éléments actuellement percutants, Capoue et Bamogo. Comme à Ajaccio, le jeu s'en est trouvé plus animé, « mais il nous a encore manqué de la vitesse pour créer un vrai déséquilibre. Ajouté à de mauvais choix, nous n'avons pas pu trouver la faille », regrettait le coach. Cette stratégie s'adapte sans doute mieux à l'extérieur, où les espaces s'offrent plus généreusement. Face à une formation qui « jouera sa dernière chance », Le Dizet espère en profiter « à condition qu'on reste aussi solide défensivement ».

Si le public n'a pas encore de quoi s'enthousiasmer, le FC Nantes se construit actuellement une identité de jeu. Avec beaucoup de sueur et quelques larmes, mais elle susceptible d'apporter la petite étincelle qui manque encore. Elle pourrait aussi s'appeler Rossi, la dernière recrue italo-argentine.

NANTES - NICE : 0-0.

Arbitre : M. Cailleux. 24 752 spectateurs.

AVERTISSEMENTS. Nantes : Cetto (28'), Da Rocha (86') pour Nantes. Bellion (85') pour Nice.

NANTES : Landreau ; Savinaud, Cetto, Guillon, Signorino ; Toulalan, Dimitrijevic, Da Rocha, Capoue (puis Keserü, 61') ; Bamogo, Diallo (puis Rossi, 76'). Non entrés en jeu : Heurtebis, Ca, Leray. Entraîneur : Le Dizet.

NICE : Grégorini ; Fanni, Traoré, Abardonado, Varrault ; Balmont, Yahia, Bigné (puis Bellion, 58'), Rool, Roudet (puis Vahirua, 58') ; Bagayoko (puis Jarjat, 89'). Non entrés en jeu : Lloris, Ederson. Entraîneur : Antonetti.

Vincent BESNARD
Ouest-France