Antonetti : « St-Etienne m'a fait mal »

Entraîneur de l'accession de l'AS Saint-Etienne dans l'élite, Frédéric Antonetti revient à Geoffroy-Guichard, où il a gardé des souvenirs mémorables. L'entraîneur de l'OGC Nice confie également à Football.fr, que la vérité sur son départ éclatera un jour. En attendant en ce début d'année, il dirige la formation niçoise avec succès et espère bien repartir du Forez, avec de nouveaux bons souvenirs.

- Fred, l'année 2006 commence très bien pour Nice.
On est dans une bonne dynamique. Il y a du progrès dans tout les secteurs de jeu avec, il est vrai, un peu de réussite. Notre jeu s'est également énormément enrichi. Avec le passage en 4-4-2 (Nice jouait en 4-5-1 au début de saison, ndlr) et les bonnes performances des latéraux, on peut être satisfait. Il y a aussi Marama Vahirua (positionné à présent en meneur de jeu, ndlr), qui apporte une touche technique à l'ensemble. D'ailleurs, lors de la victoire contre Bordeaux, même le public nous a apporté un soutien décisif.

- Un peu comme le public de Geoffroy-Guichard, où vous retournez samedi...
Il y a deux endroits qui ne me laisse pas indifférent : la Corse et le Chaudron. Je reviens avec beaucoup de plaisir. J'y suis resté trois ans. Au début c'était très difficile et à la fin, cela s'est achevé en apothéose. C'est l'un des meilleurs publics de France. Il a un tel engouement, que tout le monde sait que c'est un public particulier. Alors pour moi, qui a connu trois années exceptionnelles, c'est indescriptible.

« On m'a fait une saloperie, la vérité sortira un jour... »

- Des images vont sûrement vous revenir en mémoire...
J'ai beaucoup de bon souvenir, mais il y a deux instants qui restent gravés dans ma mémoire. Tout d'abord, mon premier match avec l'ASSE, qui était 17e en Ligue 2. Il y a eu des incidents et le public était très agressif envers moi. Et puis, il y a eu la montée en Ligue 1 avec surtout les 20 dernières minutes contre Châteauroux. Le public puis tout une ville étaient en fête.

- Que pensez-vos du travail actuel d'Elie Baup et des performances de l'équipe ?
Je n'ai strictement rien à dire sur l'entraîneur actuel. Mais je suis très content pour le public et les joueurs. Certains étaient avec moi en D2 et à force de travail et d'abnégation, ils jouent toujours dans l'élite.

- Avec le recul, êtes-vous frustré de n'avoir pas continué l'aventure de Ligue 1 ?
Si la logique avait été respectée, je serais toujours l'entraîneur des Verts. Maintenant cela fait partie de la vie. La vérité sortira un jour, mais pour l'instant, j'ai été bien accueilli à Nice. Cette histoire fait partie du passé et je ne suis plus amer. Les méthodes des dirigeants et le déroulement de l'histoire m'ont fait mal.

« Saint-Etienne, un bon moment de ma vie »

- Quand est-ce que la vérité, comme vous l'appelez, sera dévoilée ?
Ce n'est pas à moi de dévoiler les dessous de cette affaire. De plus, personne ne me croira et surtout pas les médias, qui n'ont jamais voulu savoir. On ne m'a pas appelé pendant deux ans, je ne vois pas pourquoi je dois le faire maintenant. Je suis très heureux à Nice avec ma famille. Aujourd'hui, je ne suis pas assez amer pour m'exprimer. Mais la vérité sortira bel et bien un jour. On m'a fait une saloperie (sic), je n'oublie pas.

- Considérez-vous ce retour dans le Forèz comme une revanche ?
Pas du tout ! Je ne suis pas revanchard. Je le répète, je suis très heureux de revenir à Saint-Etienne. Tant professionnellement qu'humainement, ça reste un bon moment de ma vie.

Jean-Sébastien GROND
Football.fr