Invaincu depuis quatre matches en championnat, qualifié pour une demi-finale de Coupe de la Ligue, l'OGC Nice de Frédéric Antonetti arrive en grande forme pour défier Saint-Etienne ce week-end en championnat. Interview
- Frédéric, l’OGCN se porte plutôt bien ce début d’année 2006…
Je ne sais pas si nous sommes en pleine forme. Nous avons des résultats un peu plus positifs, nous avons trouvé un équilibre de jeu et nous avons fait des progrès dans la gestion des matches. Nous sommes moins nerveux dans cette gestion et plus riche dans le jeu. Nous avons plus de cordes à notre arc pour contrarier l’adversaire. Le danger peut venir de partout. Je pense aussi que nous avons eu un peu plus de réussite. Il y a eu des rencontres où nous avons perdu ou fait nul alors que nous méritions mieux. Nous avons fait de meilleurs matches que celui face à Paris mais nous les avons perdu alors que là , nous avons gagné.
- La réussite a donc un peu tourné en votre faveur…
La réussite, il faut aussi la provoquer. C’est ce que nous faisons maintenant. Nous la provoquons en étant plus solides derrière, moins nerveux, en faisant moins de fautes. On ne part pas tous à l’abordage au risque de se faire prendre en contres. C’est la gestion du match. Sur le dernier match et la victoire face à Paris. Ils auraient pu gagner et nous avons gagné. Mais je pense que le score de parité aurait vraiment été équitable.
- Quel est l’objectif de Nice d’ici à la fin de cette saison ?
Notre objectif est de construire, de bâtir. C’est ce que nous voulons faire ressentir à tout le monde. Dans le football français, nous sommes un club un peu anonyme. Si d’autres équipes avaient fait la même semaine que celle que nous venons de faire, elles auraient eu des retombées médiatiques plus importantes au niveau national. Nous, cela passe inaperçu. Mais ce n’est pas pour me déplaire car nous pouvons ainsi travailler dans la tranquillité, la sérénité et la discrétion. Il y a un grand projet de futur bon club. Nous sommes dans le deuxième semestre alors que j’ai signé pour six semestres. Nous voulons gravir les échelons les uns après les autres. Et nous ne franchirons l’étape que lorsque le stade sera fait. Je suis programmé pour rester trois ans et pour aider Nice à grandir et lui faire franchir des étapes.
- Nice se déplace samedi à Saint-Etienne, n’avez-vous pas le sentiment qu’avec les absences, les blessés, c’est le bon moment pour jouer les Verts...
Frédéric Antonetti : Les Verts ont une équipe solide. Je ne sais pas s’il y a de bons ou de mauvais moments. Nous verrons cela après le match. C’est une équipe très solide, qui joue l’Europe, qui a un match de retard et qui n’a perdu qu’un match à domicile en championnat (NDLR : défaite 2-0 face à Nancy).
- Il manque tout de même beaucoup de pièces maîtresses...
Je crois qu’il manque trois titulaires en raison de la CAN. Cela fait partie du lot de problèmes que les entraîneurs peuvent avoir. Nous, nous avons joué en Coupe de la Ligue alors qu’il nous manquait deux joueurs majeurs et nous sommes tout de même passés. Je ne tiens pas compte de tout cela car il y a une concurrence chez les joueurs et ceux qui jouent ont toujours envie de montrer un bon visage. Il faut donc rester très prudent.
- A l’aller, vous aviez perdu (1-0), et vous aviez dit que les Verts avaient été méchants. Est-ce que vous vous êtes remis de cette défaite ?
Oui et heureusement pour moi. Certains ont profité de cela pour dire que j’étais mauvais perdant. Lorsque l’on est gagneur, on n’aime pas perdre, tout simplement. On m’a fait dire des choses qui ne sont pas du tout ce que j’ai dit. J’ai dit que ce jour-là , nous méritions beaucoup mieux. Certains peuvent dire le contraire mais j’ai revu la vidéo et j’essaye d’être objectif. Je viens de dire par exemple que Paris aurait mérité le nul samedi dernier. A propos du match de Saint-Etienne, je pense que nous aurions au moins mérité d’égaliser. Mais ce jour-là , nous sommes tombés sur un gardien en état de grâce qui a fait cinq arrêts déterminants. Il y a aussi eu un penalty oublié.
- Vous allez vous déplacer tout de même pour essayer de récupérer les trois points du match aller…
Frédéric Antonetti : Non. Je ne résonne pas comme cela. Je dis qu’il y a trois points en jeu et que nous voulons prendre les trois points.
- Il y a aussi un élément supplémentaire, c’est votre retour à Geoffroy-Guichard ?
Oui, mais il y a 18 mois qui sont passés depuis mon départ. Le temps efface beaucoup de choses. Il y a des gens qui m’ont fait du mal, je ne l’oublie pas. C’est tout.
- Ce sera peut-être une motivation supplémentaire pour vos joueurs de s’imposer dans le Chaudron…
Ils veulent d’abord se faire plaisir, continuer sur notre chemin. Nous pouvons perdre à Saint-Etienne, la vie continuera. On peut faire nul à Saint-Etienne et la vie continuera. Il est vrai que l’on a vu certaines choses pas très logiques. Je me suis fait broyer par la machine médiatique pariso-parisienne. Cela fait partie du jeu. J’ai beaucoup appris la-dessus. Mais c’est du passé. Il faut tout de même rappeler que lors de mon arrivée à Saint-Etienne, le public en voulait à tout le monde et lorsque nous sommes partis, c’était la fête en ville. Cela sans avoir de moyens. Je n’ai que cela à répondre...
- Lors de votre départ, vous aviez dit aussi que vous reviendriez un jour ou l’autre dans ce club...
On dit parfois des conneries. La vie continue. Aujourd’hui je suis à Nice et j’ai été très très bien accueilli. Nous avons un projet et j’y suis bien installé. Mais lorsque l’on est entraîneur, on ne décide pas de sa carrière. Parfois, on décide pour vous.
Jean-Batiste Duteurtre
Sport24