Les deux prochains finalistes de la Coupe de la Ligue s’affrontent ce soir sans arrière-pensées.
LE 22 AVRIL, Nice et Nancy partageront l’affiche de la finale de Coupe de la Ligue. En attendant cette rencontre inédite qui mobilise déjà leurs supporters (30000 Nancéiens et plus de 20 000 Niçois ont déjà leur billet), les deux équipes se retrouvent ce soir dans un contexte moins tendu. L’une comme l’autre n’ont en effet plus grand-chose à craindre ou à espérer en Championnat. Maintenues, elles semblent même moins concernées. La Coupe de la Ligue monopoliserait-elle leur attention ?
ILS MARQUENT LE PAS
Les Aiglons avaient pris 17 points en 8matches après la trêve, pour grimper à la 9e place. Mais, depuis trois rencontres, leur rythme s’est nettement ralenti, avec un seul point engrangé. Même si les adversaires se nommaient Marseille, Lens et Auxerre, coach Frédéric Antonetti a fait ses comptes : « Depuis que nous sommes en finale, tout semble s’être arrêté. Pourtant, après le 22avril, il y aura un 23 avril.On est en finale, c’est bien. Mais on doit savoir se remettre en question pour progresser. »
Les Nancéiens semblent également un peu moins performants. Ils restent sur une défaite et trois nuls. Mais, pour Paul Fischer, adjoint de l’entraîneur Pablo Correa, cette décompression n’est pas due à la Coupe de la Ligue : « Nous avons fonctionné en janvier et en février avec un effectif très réduit. Nous avions prévu cette baisse de régime. D’ailleurs, les blessures de Biancalani et Duchemin ont fait office d’alarme. Elles signifient qu’on a beaucoup tiré sur le noyau dur de l’équipe. » Le premier a subi une échographie hier. Son retour à la compétition est prévu début avril. Ce sera un peu plus long pour Duchemin, mais sa présence au Stade de France n’est pas compromise. Un petit espoir subsiste pour Curbelo, mais pas pour N’Guémo. Côté azuréen, tout le monde est sur le pont à l’exception de Fanni, touché aux ischio-jambiers. Il devrait être prêt dans les quinze jours.
PAS DE CACHOTTERIE EN VUE
Cinq semaines avant leurs retrouvailles parisiennes, les deux équipes ont-elles intérêt à dévoiler leurs cartes ? L’idée d’une représentation générale ne fait guère d’émules. Antonetti ne croit pas une seconde à la possibilité de berner l’ASNL : « Aucun matchne ressemble à un autre. Et puis, désormais, tout le monde connaît tout ou presque de l’adversaire. Avec la vidéo, la supervision des matches, les surprises ne sont plus permises. Même si Nancy veut nous dissimuler quelque chose, on a suffisamment d’éléments pour savoir ce que cette équipe vaut. » La semaine passée, René Marsiglia était dans les tribunes de Picot pour voir Nancy à l’oeuvre contre le PSG.
« Ce n’est pas ce week-end que l’on va se découvrir, explique Fischer.Nous ne sommes ni la CIA ni le KGB. Il n’y aura pas de calcul. À part sur coup de pied arrêté et encore... ce serait difficile de brouiller les pistes. »
GAGNER, POUR LE MORAL ?
Ce soir, le vainqueur du match ne fera pas l’opération de l’année. Même dans les têtes, à en croire les techniciens. Antonetti refuse d’entrevoir un quelconque ascendant psychologique : « Un match ne ressemble jamais à un autre. Là , il y aura cinq semaines d’écart entre les deux confrontations. On jouera un match à domicile et l’autre sur terrain neutre. Et puis rien n’est comparable à une finale. C’est un match spécial, où chacun part de zéro. Et le côté émotionnel lié à l’événement et au Stade de France peut influer. » « Il faudra gérer une tout autre pression. À ce sujet, le Stade de France n’a rien à voir avec le stade du Ray, corrobore Fischer.Nous allons à Nice sans la pression du maintien, et c’est un gros poids en moins. Le résultat n’aura aucune incidence sur la finale. En un mois, il peut se passer tellement de choses… La finale se jouera peut-être avec deux équipes complètement différentes. Maintenant, nous avons d’autres impératifs. Et, pour nous, finir huitième ou douzième n’est pas la même chose, financièrement. »
LES JUMEAUX DE LA LIGUE 1 ?
À l’aller, les deux équipes s’étaient séparées sur un score nul (0-0), au terme d’une rencontre fermée. En Ligue 1, Nice et Nancy promènent à peu près la même réputation. « Nous avons le même genre d’équipe, estime Fischer. Nous sommes chiants à jouer, nous harcelons beaucoup l’adversaire, nous donnons beaucoup physiquement. Les groupes sont homogènes aussi. À part Koné, à Nice, il n’y a aucune grosse individualité qui se détache dans les deux équipes. Nice, en tout cas, fait une bonne saison. Antonetti avait dit qu’il avait un effectif pour terminer dans le milieu de tableau. Il ne s’est pas trompé. »
L’entraîneur niçois ne partage pas l’analyse nancéienne : « Les deux équipes ne se ressemblent pas. Elles ont même un style opposé, mais chacune s’y retrouve. J’ai vu cette équipe s’améliorer grâce, en particulier, à sa stabilité. Correa insuffle unementalité basée sur un investissement et un engagement au-dessus de la moyenne. Son équipe est coriace, difficile à manoeuvrer. Elle ne lâche jamais rien, est forte physiquement et très solide défensivement. » Ce soir encore, le combat promet d’être intense.
Jean-Pierre RIVAIS et Raphaël RAYMOND
L'Equipe