Alors que Nice doit gagner pour revenir sur les places européennes, Strasbourg doit gagner ou prendre un point pour réduire encore l’écart sur Troyes, premier non-relégable. Et peut-être même sortir de la zone rouge si les choses tournent en sa faveur.
Enjeux
À moins d’un mois de sa finale de la Coupe de la Ligue, Nice est déjà entré dans l’histoire. En plus de ses six trophées nationaux, trois championnats et trois coupes, les Aiglons pourront désormais voir le nom de l’OGCN dans la rubrique «records» des annales du football français. Car ils ont encaissé à Bordeaux le deuxième but le plus rapide du championnat de Première division nationale, Division 1 ou Ligue 1. Denilson a marqué dimanche le seul but de la neuvième rencontre de la 32e journée après onze secondes, soit trois de plus que Michel Rio, qui ouvrait le score pour Caen contre Cannes en 1988-1989. Mais au-delà de l’aspect statistique, voire insolite, les Niçois ont surtout subi un petit coup d’arrêt après la courte victoire décrochée le week-end précédent devant Nancy (1-0), au terme d’une rencontre très houleuse. La venue de Strasbourg, dix-huitième, sera peut-être pour le Gym l’occasion de poursuivre sa série défaite à l’extérieur - victoire à domicile, amorcée à Auxerre (0-2). D’autant que les statistiques tournent largement en faveur du club azuréen face à son hôte alsacien.
Mais celui-ci ne se déplacera pas au bord de la Grande Bleue pour y tendre la joue. L’enjeu, la possibilité de sauver sa peau après une saison galère, est trop important. Revenu à deux petites longueurs de Troyes à l’occasion du nul de samedi dernier devant Lille et du revers troyen à Rennes, le Racing peut passer devant l’ESTAC, qui reçoit Lyon. En cas de victoire à Nice, Strasbourg compterait donc une longueur de plus que le promu aubois si celui-ci s’incline devant le leader, ou deviendrait dix-septième à la différence de but en cas de partage des points entre la formation champenoise et le leader. Un nul ou une défaite alsacienne au stade du Ray repousserait en revanche à plus tard l’éventuel sauvetage bas-rhinois. Les joueurs de Jacky Duguépéroux savent donc ce qu’ils ont à faire, mais ils sont également conscients de l’ampleur de leur tâche. Car Nice n’a plus perdu chez lui depuis le 5 novembre et la venue de Bordeaux. Soit huit matches sans défaite au stade du Ray. Mais le huitième de finaliste de la Coupe UEFA s’est imposé à Toulouse il y a un mois et demi et à Saint-Etienne il y a deux semaines et c’est également à l’extérieur, à Nancy, que Strasbourg avait lancé sa série de victoires. En quinze déplacements, le bilan alsacien reste cependant médiocre : trois victoires, quatre nuls, huit défaites.
Revue des effectifs
Privé de Marama Vahirua, souffrant de sa cuisse gauche, et de Jacques Abardonado, suspendu, pour le déplacement à Bordeaux, Nice récupère ces deux joueurs pour la venue de Strasbourg. Frédéric Antonetti doit en revanche toujours se passer de Rod Fanni et il devrait en outre maintenir sa confiance au jeune gardien Hugo Lloris. L’ancien technicien de Bastia et de Saint-Etienne avait emmené dix-sept joueurs en Gironde, il dispose donc en quelque sorte de dix-neuf joueurs valides pour seize places, sans compter les sept qui ne font pas partie de ses choix.
Bonne nouvelle pour Jacky Duguépéroux : Sidi Yaya Keïta, blessé depuis le déplacement à Ajaccio et un choc avec Jabi (8ème j.) est rétabli de son entorse au genou et sera bientôt apte à rejouer en Ligue 1. Il n’a pas pu jouer avec la réserve mercredi contre Feignies en raison d’une petite douleur à la hanche, mais devrait renouer avec la compétition prochainement. En attendant, Karim Haggui (genou) et Edgard Gnoléba Loué (cuisse) sont aptes et ils postuleront à une place parmi les seize. Jean-Christophe Devaux (ischios-jambiers) et Ulrich Le Pen (cuisse) sont en revanche un peu justes.
Ils ont dit
Strasbourgeois de 1998 à 2000, Olivier Echouafni retrouvera son ancienne équipe avec Nice ce week-end. Il espère que sa formation sera efficace offensivement face à un adversaire difficile, comme il l’a confié au site officiel de son club : «Nous pêchons d’un point de vue offensif. Il faut essayer de redoubler d’efforts et puis travailler, il n'y a que comme ça que l’on pourra progresser. Cette année, nous sommes très costauds défensivement mais il nous manque peut être sur le plan offensif ce petit déclic qui pourrait nous faire prendre totalement confiance en nos moyens. La tâche ne s’annonce pas facile contre Strasbourg car cette équipe joue sa survie. Ses espoirs de maintien se sont renforcés, ils viendront chez nous avec les crocs pour absolument prendre des points».
Dans une interview accordé au site officiel de son club, le Strasbourgeois Karim Haggui donne une recette pour que le Racing sorte de la zone rouge et se maintienne : «Il faut gagner. Quand on voit notre calendrier, il y a un coup à jouer sur la fin de saison, c'est certain. Nous pouvons y arriver. D'ailleurs, je pense même que pas mal de choses peuvent se jouer lors des deux prochaines journées. Le calendrier des uns et des autres peut permettre de décanter la situation. A nous de ne pas nous rater. Depuis l'an dernier, nous jouons le maintien. Dans nos têtes, nous savons exactement comment gérer cette situation et ce que cela demande. Troyes a bien commencé son championnat mais possède moins d'expérience. Ils paient peut-être ça aujourd'hui. L'expérience est d'ailleurs un facteur qui peut jouer en notre faveur.»
L’arbitre de la rencontre
C’est Alain Sars qui prendra la direction du stade du Ray pour arbitrer cette rencontre. Né à Dombasle le 30 avril 1961, il est licencié à la Ligue de Lorraine, dont il est le Conseiller technique régional d’arbitrage. Arbitre fédéral et international depuis 1993, il a dirigé quinze rencontres de Ligue 1 et deux fois chacune des deux équipes. Il a distribué 53 cartons jaunes en tout et deux rouges lors du fameux Nantes-Troyes à Landreau et Le Crom, les deux gardiens. Il a également averti Fanni, Koné, Traoré, Rool et Vahirua et les Strasbourgeois Kanté, Le Pen, Lacour, et Pontus Farnerud.
Statistiques
En trente-cinq confrontations, Nice en a remporté vingt-trois, mais une seule sur les cinq dernières saisons et concédé sept matches nuls ne laissant donc aux Strasbourgeois que cinq petites victoires. C’était en 1959-1960 (3-2), 1965-1966 (2-0), 1977-1978 (1-0), 1981-1982 (1-0) et 1994-1995 (4-3). Ce dernier match n’était pas le plus prolifique, car il y a eu deux autres Nice-Strasbourg riches de sept buts, pour deux succès niçois (4-3 en 1953-1954 et 6-1 en 1979-1980).
Leur face-Ã -face en Ligue 1
1995-1996 Nice - Strasbourg 2-2
1996-1997 Nice - Strasbourg 1-1
2002-2003 Nice - Strasbourg 4-0
2003-2004 Nice - Strasbourg 0-0
2004-2005 Nice - Strasbourg 0-0
Leurs cinq derniers matches
Marseille - Nice 1-0 (Ligue 1, 28e j.)
Nice - Lens 0-0 (Ligue 1, 29e j.)
Auxerre - Nice 2-0 (Ligue 1, 30e j.)
Nice - Nancy 1-0 (Ligue 1, 31e j.)
Bordeaux - Nice 1-0 (Ligue 1, 32e j.)
Strasbourg - Troyes 2-0 (Ligue 1, 28e j.)
Rennes - Strasbourg 2-1 (Ligue 1, 29e j.)
Strasbourg - Le Mans 1-2 (Ligue 1, 30e j.)
Saint-Etienne - Strasbourg 0-2 (Ligue 1, 31e j.)
Strasbourg - Lille 2-2 (Ligue 1, 32e j.)
Les groupes :
Nice:
Grégorini, Lloris - Abardonado, Jarjat, Traoré, Varrault, Yahia - Balmont, Echouafni, Ederson, Rool, Roudet - Bagayoko, Bellion, Koné, Vahirua
Strasbourg:
Cassard, Puydebois - Abou, Bellaid, Boka, Deroff, Haggui, Kanté - Abdessadki, R.Faty, Hosni, Johansen, Krebs - Carlier, Diané, A.Farnerud, Nemeth.
Vincent Gehin
Sport24