Actualité :
la France rejoint l'Italie en finale
Ogcnissa.com, le 05/07/2006 à 23h35
L'équipe de France a rejoint l'éternelle Italie au dernier stade de la Coupe du monde, Berlin, en montrant plus de nerfs que le Portugal (1-0) mercredi à Munich, pour un choc qui offrira un cadre somptueux aux adieux de Zinédine Zidane et à son entrée au Panthéon du football.
"Zizou", auteur du but de la victoire sur penalty (33e), pouvait-il imaginer plus belle sortie ? Assurément non. Il n'a pas pris le carton jaune qui l'aurait privé de Berlin, comme aucun des quatre autres titulaires sous la menace (seul Saha sera suspendu). Et voilà désormais le N.10 tricolore, 34 ans, en passe d'entrer dans la légende. Encore. Huit ans après.
Pour la France, il y avait le 12 juillet, soir d'éternité de 1998, il y aura maintenant un 9 juillet.
Car quoi qu'il arrive dimanche, face à une Italie revancharde après la finale cauchemar de l'Euro-2000, ces Bleus-là ont réussi leur Coupe du monde au-delà des espérances. Une vague bleue déferle sur le pays, presque irrésistible, gommant la morosité ambiante. C'est déjà beaucoup.
Berlin ! Le sélectionneur Raymond Domenech a gagné son pari, inlassablement martelé depuis la mi-octobre, même quand les sceptiques se faisaient nombreux, et peut reprendre le slogan que les supporteurs allemands ne chanteront plus: "Berlin, Berlin, wir fahren nach Berlin" (nous allons à Berlin).
La génération dorée des Zidane, Thuram et Barthez, devenu mercredi le Français ayant joué le plus de matches de Coupe du monde (16), s'éteindra donc dans la capitale allemande, avec le sentiment du devoir plus qu'accompli, avec la chance d'avoir écrit ensemble les plus belles pages du football français.
Face au Portugal, finaliste malheureux de "son" Euro-2004, les Bleus ont encore fait montre de cette maîtrise collective, l'esprit d'équipe aussi, qui leur avait permis de surclasser l'Espagne (3-1) en 8e de finale et le Brésil (1-0) en quart.
Mercredi, les Bleus ont appliqué la même stratégie mais ils furent peut-être un peu moins dominateurs, peut-être un peu moins sûrs d'eux, à l'image d'un Makelele nettement moins souverain, d'un Zidane moins rayonnant.
Mais comme souvent dans les rencontres de ce niveau, dans le parfum énivrant des matches à quitte ou double, où la planète football semble retenir son souffle, tout s'est joué sur de menus détails. Un croche-pied de Ricardo Carvalho sur Thierry Henry dans la surface a suffi.
A l'image des demi-finales de l'Euro-84 (3-2 a.p.) et l'Euro-2000 (2-1 a.p.), qui s'étaient jouées sur des coups de dés, le sort est encore cruel pour le Portugal face à la France.
"Les Portugais vont essayer de nous déstabiliser, à nous de garder la tête froide", avait prédit William Gallas mardi.
Mais ce n'est pas tout à fait ce scénario qui a présidé au match, même si l'on a vu Cristiano Ronaldo, constamment sifflé par le stade après son rôle dans l'exclusion de Rooney contre l'Angleterre, utiliser ses "qualités" de plongeur (36e) dans la surface. Comme Postiga (76e).
Les Portugais ont beaucoup réclamé, mais M. Larrionda, l'arbitre uruguayen, a su garder la partie en mains.
Après une première période légèrement à l'avantage du Portugal, les Bleus ont joué plus haut en deuxième. Ils ont tremblé quand Barthez a complètement raté sa manchette et Figo sa tête (76e). Ils ont aussi manqué le KO avec Henry (48e) et Ribéry (49e). La fin de match a été étouffante, avec un grand Barthez. Mais ces Bleus-là sont inoxydables. Comme des Italiens !
L'Italie, prochain adversaire, sourit aux Bleus depuis le 2 juin 1978, date de la dernière défaite française contre la Squadra Azzurra, au premier tour du Mondial (2-1). Depuis, la France a toujours gagné notamment en 8e de finale du Mondial 86 (2-0), en quart de finale du Mondial-98 (0-0, 4 t.a.b. à 3) et en finale de l'Euro-2000 (2-1 b.e.o.).
Mondial-98 et Euro-2000: Zidane, Barthez, Thuram y étaient déjà . Dimanche à Berlin, il ne tient qu'à eux d'en faire une trilogie mythique.
- Retour -