Implacable, le champion lyonnais a dominé Nice dans tous les domaines et signé un troisième succès à l'extérieur qui en dit long sur son pouvoir dévastateur en Ligue 1
« Que voulez-vous Lyon a dix ans d'avance sur Nice, et au moins cinq sur les trois ou quatre clubs qui le suivent. Cela ne se rattrape pas comme ça, à moins d'avoir un milliardaire (comme président) ». Samedi soir, l'entraîneur de l'OGC Nice, Frédéric Antonetti, tirait des conclusions finalement assez proches de celles admises par les joueurs et entraîneur des Girondins de Bordeaux une semaine plus tôt, battus 1-2 sur leur pelouse face à l'OL, sans avoir pourtant démérité.
Lyon continue donc de poser une main de fer sur le championnat sans varier pourtant dans son discours, à l'image de Gérard Houllier : « on est attendu à chaque match, et la saison sera très difficile, mais j'ai une équipe de compétiteurs respectueux du jeu et de l'adversaire ».
Grands favoris à leur propre succession pour le titre de champion 2006-07, les Lyonnais avancent donc à grands pas, puisqu'ils viennent d'engranger dix points sur douze possibles. « Cela nous laisse quelques regrets de n'avoir pas su l'emporter à Gerland contre Toulouse » confie Grégory Coupet. Mais pour reprendre une expression chère à Gérard Houllier - « ne pas être parfait, c'est aussi être plus humain » - l'OL n'est pas une machine à gagner, preuve en est donnée. Il n'empêche, le carton plein réussi à l'extérieur en ce début de saison, à une période où les contours définitifs de l'équipe ne sont pas encore totalement connus, témoigne de la domination lyonnaise sur le championnat de France, et de la résignation de bon nombre adversaires.
Bien sûr, après quatre journées, la différence ne s'affiche pas encore visiblement au classement, et Lille, qui reste tout de même sur quatre victoires face à l'OL, semble capable sur sa lancée de ses dernières saisons, de s'accrocher dans la roue du leader. On pourrait ajouter que deux des « victimes » de l'OL, Nantes et Nice, vivent un début de championnat catastrophique et ne représentent pas, par conséquent, des valeurs étalon, mais peut-on pour autant douter de la montée en puissance lyonnaise ?
L'OL, qui ne jouera plus en compétition avant le samedi 9 septembre, à Gerland face à Troyes, prépare donc la suite des réjouissances avec confiance, même si le mois d'août qui se termine a révélé aussi une forme de nervosité due à un marché des transferts agité et déstabilisant pour le club.
Transferts : réussir une ultime opération
L'affaire Diarra, après le feuilleton Ribéry, l'incertitude au sujet de Govou ont engendré et continuent d'engendrer beaucoup de questions. Gérard Houllier cherche encore l'équilibre, notamment au milieu du terrain, où le départ de Diarra n'a rien d'anodin. Pour l'instant, il gère son effectif avec assurance, joue du coaching gagnant et se félicite de l'implication de ses hommes. Mais que réserve l'avenir ? Il ne le sait pas encore.
A un peu plus de quinze jours du retour de la Ligue des Champions, seul terrain de jeu où le club se heurte depuis trois ans à un seuil de compétence (les quarts de finale), on aimerait en savoir davantage sur sa réelle progression face à une opposition s'annonçant de plus en plus musclée.
La page championnat momentanément tournée, les décideurs du club, déjà concentrés sur les gros enjeux de septembre et de l'automne, abordent les derniers jours du marché des transferts avec l'ambition de réussir l'ultime opération qui renforcerait considérablement l'effectif, et les chances de s'illustrer sur la scène continentale.
Jean-François Gomez
Le Progrès