Vainqueur de Nice (3-2), Bordeaux s’est remis dans le droit chemin et s’est rassuré avant d’aborder la Ligue des Champions mardi face à Galatasaray. Pour les Aiglons, en revanche, rien ne va plus.
Compte rendu du match
Tous les deux dans une mauvaise spirale, Bordeaux et Nice s’affrontaient avec l’objectif commun d’évacuer le doute qui commençait à poindre. Avec en supplément pour les Girondins, l’envie de se rassurer avant un mois de septembre particulièrement chargé avec la Ligue des Champions. Pour Nice, le but était plus terre à terre, c’est-à -dire quitter cette maudite place de lanterne rouge.
Le réalisme bordelais
On sentait bien d’ailleurs que les deux équipes étaient à la recherche de repères dans un début de match sans rythme où la prudence semblait le leitmotiv de chacun. Malgré un milieu de terrain très fourni, les deux formations prenaient leur temps, essayaient de construire proprement mais il manquait l’étincelle pour véritablement créer quelque chose de menaçant. Seul Bellion, sur coup-franc (10e), puis à la suite d’une belle percée (18e), parvenait à amener un peu de danger en sollicitant Ullrich Ramé. Le gardien bordelais était beaucoup moins impérial en revanche sur le coup de pied arrêté d’Ederson qui trouvait la tête victorieuse de Varrault au deuxième poteau (0-1, 29e). Une ouverture du score qui n’avait rien de scandaleux, tant les Girondins n’avaient rien montré. Mais le réveil des hommes au scapulaire allait se révéler terrible. En deux minutes, Darcheville puis Wendel frappaient un gros coup sur la cafetière des Aiglons en donnant l’avantage aux leurs juste avant la pause (2-1). Le premier à la suite d’un centre du second, avec au passage un gros raté de Kanté et un beau sang-froid du Guyanais (43e), le deuxième après une première tentative de Marange repoussée par Lloris (45e). Le coup était rude pour le Gym qui n’avait jamais été inquiété auparavant.
Bordeaux se fait peur
Cette fin de première période complètement folle n’avait pourtant pas changé les habitudes des deux équipes qui entamaient la suivante de la même façon que la précédente, en faisant preuve d’une extrême patience, pour ne pas dire d’une grosse lenteur. Cela était moins préjudiciable pour les Girondins, en avance au tableau d’affichage et qui se créaient coup sur coup deux grosses actions. Darcheville expédiait ainsi un bolide dans l’angle du poteau et de la barre (61e). Puis le Guyanais bénéficiait d’un penalty consécutif à une légère faute de Varrault sur Faubert pour signer un doublé (3-1, 64e). A 3-1 et avec des Niçois au bord du précipice, les Girondins semblaient se diriger vers une fin de match facile. Mais une intervention kamikaze de Marange sur Vahirua provoquait un penalty aux Aiglons qu’Ederson ne manquait pas (3-2, 75e). Bordeaux s’offrait involontairement une fin de match tendue. Le public de Chaban-Delmas retenait ainsi sa respiration lorsqu’il voyait Baky Koné échapper à Ramé pour servir Camara dans l’axe mais la tête du Sénégalais passait au-dessus (81e). Ce serait finalement la seule frayeur pour les Aquitains qui renouent avec le succès après deux défaites d’affilée. En revanche, pour Nice, les choses vont de mal en pis.
Le jeu et les joueurs
Avec un milieu renforcé, Ricardo avait tablé sur la prudence pour retrouver la solidité qui avait fait défaut aux Girondins lors des deux derniers matches. Cela s’est fait au détriment du jeu avant que Wendel ne bouscule les choses en fin de première période. Titulaire pour la première fois, le Brésilien a fait apprécier sa simplicité, son sérieux et sa disponibilité, passeur et buteur. Certes, ce n’est pas le style Denilson mais l’ancien joueur de Santos sera certainement plus utile à l’équipe bordelaise. Jean-Claude Darcheville semble ainsi avoir déjà trouvé quelques automatismes avec le Brésilien, n’hésitant pas à décrocher sur la gauche. Avec deux buts, le Guyanais a parfaitement rempli son contrat à la pointe de l’attaque girondine. En revanche, Johan Micoud a été étonnamment discret en position de meneur de jeu, Ullrich Ramé est responsable sur le premier but niçois et Florian Marange fautif sur les deux réalisations des Aiglons.
Malgré une volonté de bousculer les choses avec les présences d’Echouafni et Vahirua sur le banc, Frédéric Antonetti n’a pas encore trouvé la recette pour résoudre les problèmes niçois. Le Gym peut d’abord s’en prendre à lui-même d’avoir remis en selle les Girondins sur un premier but évitable, avec une intervention peu inspirée de Cédric Kanté. Mais l’OGCN peut également se reprocher son entêtement à avoir voulu passer à tout prix dans l’axe dans un secteur bouché. Malgré tout, Ederson, par sa capacité d’accélération, ou Bellion, niçois le plus dangereux en début de match, sont à créditer d’une bonne prestation.
Florian Egly
Spot24