Que ce fut dur et long... Émoussés et en manque de solutions pour prendre de vitesse une opposition bien organisée, les Lillois attendirent plus d’une heure avant de pouvoir goûter de nouveau aux saveurs d’une victoire. Et c’est Fauvergue qui leur offrit ce plaisir.
C’est leur problème. Les Lillois en ont conscience et ils ne nient d’ailleurs pas les évidences : entre leurs matchs de championnat et ceux portant la griffe européenne, il y a souvent un monde parce que de leur mode d’expression, dans l’environnement de la Ligue 1, ne naissent pas les mêmes idées, les mêmes impulsions que sous les feux de la Ligue des champions.
Hérisson niçois
Pendant toute une mi-temps, hier soir, l’équipe nordiste étala une fois encore un catalogue de mouvements sans réelle consistance qui témoignait à l’évidence de son manque de percussion et surtout d’une érosion physique manifeste après la folle soirée milanaise. Face à un adversaire volontiers adepte de la tactique du hérisson, les Lillois tournèrent beaucoup autour de leurs rêves de reconquêtes nationales sans parvenir vraiment à se débarrasser de la gangue niçoise, ni à révéler une aisance de nature à rassurer pleinement. Le simple fait que Mathieu Bodmer ait été sorti au bout seulement de trente minutes résumait bien les difficultés du LOSC qui, malgré quelques courses franches de Keita et plusieurs banderilles de Bastos, était resté globalement figé dans ses starting-blocks jusque-là .
Comment faire pour bien jouer ? La question était clairement posée quand un coup franc d’Ederson, refroidi par une main ferme de Sylva (47e), réveilla de vieux fantômes toulousains. Dans un match alambiqué, Lille n’avait vraiment aucune visibilité. Il avançait au contraire dans un brouillard d’intentions mal ficelées, cerné, en outre, par une concurrence hyper-vigilante, et sans avoir la certitude de pouvoir vivre tranquillement puisque Sylva dut encore s’opposer à un tir de Veigneau (66e).
Pour débloquer une telle situation, il fallait un éclair. Fauvergue le provoqua. Solide sur ses jambes et dans sa tête, le « joker » lillois ne chercha pas midi à quatorze heures. Il fonça (1-0, 68e). Un coup d’épée qui tombait à pic vu la morosité du moment et qui permit aussi et surtout au LOSC de renaître enfin.
Pierre DIEVAL
La Voix du Nord