Nice : la panne sèche

José Cobos n'est plus invaincu.

Le titre officieux de champion d'automne n'est pas niçois mais marseillais. La belle histoire avait du plomb dans l'aile hier soir...

Il faut dire que le Bordeaux présenté aux yeux du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, taillait large. Très large même, si l'on tient compte de la dizaine d'occasions décisives que le quatuor infernal girondin Savio-Feindouno-Darcheville-Pauleta s'offrit tout au long du match.

L'accueil chaleureux réservé à l'entraineur azuréen via une très grande banderole déployée dans le Virage Sud où était inscrit « Bienvenue chez toi Gernot », allait très vite se retourner contre lui et ses joueurs. Elie Baup avait sans doute »carafé » longuement sa cuvée dans les vestiaires avant le coup d'envoi, au point que le premier quart d'heure bordelais était particulièrement charnu.

Déviation de la tête de Pauleta captée par Gregorini, reprise de Feindouno déviée par Cobos, volée de Pauleta au-dessus : la défense rouge et noire était loin de boire du petit lait... Les Aiglons ne déméritaient pas, mais les pointes bordelaises étaient par trop acérées, par trop rapides et incisives pour que tout cela ne finisse par provoquer quelques dommages irréparables.

Si Kaba...
En fait de dommage, c'est Nice qui aurait pu et du prendre l'avantage, si le juge de touche n'avait sanctionné Diawara d'un hors-jeu de position à la 15e minute... En trois magnifiques touches de balle (Pitau pour Bigné qui débordait et centrait sur Kaba reprenant plat du pied victorieusement), les Azuréens venaient de prouver que leur place de leader - très provisoire à ce moment du match - n'était pas usurpée !

L'attaquant niçois était-il hors jeu ? La télé l'a déjà vérifié mais cela ne nous semblait pas être le cas. Coup du sort ? Sans doute, car les deux buts de Savio dans la foulée aux 27e et 44e minutes, allaient être involontairement aidés par des Aiglons.

Il n'y eut plus de suspense dès lors.

Ni de match.

Le Gym essayait bien de répliquer par honneur tout autant que par devoir, mais Bordeaux allait faire sauter le bouchon une troisième fois. Renard, Pauleta s'était fondu dans la défense azuréenne pour mieux se trouver à la réception d'un coup-franc de Darcheville et mystifier allégrement son monde (60e).

A trois-zéro, vous comprendrez que le reste de cette partie ait relevé de l'anecdote. Comme l'obligation faite à Gernot Rohr par l'arbitre assistant de quitter le banc ! Comme ce quatrième but offert par Pauleta à Costa, qui corsait inopportunément l'addition...

Il y a des soirs comme ça où rien ne sourit. Où tout est gris. Nice n'a pas démérité, Nice a insisté jusqu'au bout, à l'image de ses supporters. Mais Nice n'a jamais été en mesure d'inverser le cours de la rencontre. Au moins peut-on se dire que les Aiglons retiendront la leçon.

En pensant que Bordeaux viendra au Ray au mois de mai.

Les buts
27e : une contre-attaque bordelaise est emmenée par Pauleta, lequel décale pour Feindouno. Sa frappe puissante est parfaitement repoussée par Gregorini mais le ballon revient dans les pieds de Savio, lequel tire à ras de terre instantanément. Le ballon passe entre les jambes de Pamarot et trouve le coin droit du but de Gregorini, pris à contrepied.

44e : un coup-franc excentré à 35 mètres sur la droite du but niçois est tiré par Savio. Le ballon s'envole et heurte le coude d'Eric Roy qui dévie involontairement le ballon, celui-ci trouvant le coin gauche des filets de Gregorini, pris à contre-pied une nouvelle fois.

60e : à 20 mètres sur la gauche du but niçois, Darcheville dépose un coup-franc sur la tête de Pauleta qui traine aux six mètres et bat imparablement Gregorini.

90e : Pauleta s'enfonce dans les dix-huit mètres sur la gauche et centre ras de terre devant le but : Costa est à la réception.

Les actions
20e : coup-franc de Savio repoussé - 35e : coup-franc travaillé d'Everson légèrement au-dessus - 41e : débordement de Diawara et centre mais Ramé bloque - 46e : frappe de Savio à bout portant repoussée par Gregorini - 55e, 59e et 61e : frappes de Pauleta repoussées par le gardien niçois - 85e : reprise du gauche de Pitau à 25 m au-dessus.

On a aimé
- Le travail d'Everson et Bigné qui ont beaucoup essayé dans leurs couloirs d'apporter le danger offensivement hélas sans succès.

- La rentrée de Cobos et Pitau même si ce fut dans un contexte plus que difficile...

On a regretté
- Les semelles de Costa et son jeu souvent limite, le Brésilien étant pourtant récompensé d'un but !

- Que Diawara, Ayeli et même Olufade se soient laissés trop souvent prendre au piège du hors-jeu.

- Que Nice n'ait pu sauver l'honneur d'un but qui aurait récompensé les efforts consentis.

Lundi 16 Decembre 2002
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