En position fragile, Nice joue deux derbys successifs, face à Marseille et Monaco.
Il n'y a plus que trois équipes du Sud en L 1 pour faire clignoter l’affiche « derby méditerranéen ». On pouvait en compter deux fois plus, par exemple, au début des années 1990 (1), mais le temps du football moderne a refermé ses pièges sur les clubs aux soubassements les moins résistants ou à l’esprit par trop aventureux. Comme la saison passée à la même époque (2), Nice va jouer coup sur coup deux de ces derbys où la motivation se gonfle d’orgueil au moment où l’OGCN, l’OM etMonaco font face à une crise de résultats ponctuelle (OM), profonde (Monaco) ou particulière (Nice, à l’extérieur et par rapport à l’arbitrage). Les Aiglons reçoivent l’OM avant d’aller à Monaco sans Varrault, Rool, Balmont (suspendus) et Veigneau (prêté par Monaco). L’OM, « unmatch à part » (Lloris), à guichets fermés et passionnel. « C’est spécial, puisqu’il semble que les Marseillais n’aiment pas trop les Niçois et vice versa, explique le latéral droit niçois Rod Fanni, spectateur du Vélo-drome lorsqu’il était enfant. Mais bon, ça, c’est le décor. » La tendance des derniers derbys dessinerait presque un complexe d’infériorité de Nice devant l’OM. Leur dernier succès sur les Phocéens remonte audébut de la saison 2002-2003,quand l’OGCN était un promu euphorique (2-0). Aujourd’hui, les Niçois ont grand besoin de points. « Un succès contre une équipe très médiatique comme l’OM, ça peut faire du bien dans les têtes », assure Balmont. « Nice est obligé de gagner, estime le gardien Lloris. Il faut montrer qu’on n’est pas à notre vraie place. »
« Passer pour une équipe qui produit du jeu »
Les Niçois se méfient de l’OM,même d’un OM retourné par Lyon et Saint-Étienne (1-4) avant de pointer au Ray. Pour Antonetti, ces deux claques sont trompeuses. « J’ai trouvé qu’il n’y avait pas un si gros écart. » Pour Balmont, « ça va se jouer sur l’agressivité, l’envie d’aller de l’avant. Ça peut aussi se décider sur un coup de pied arrêté... ». Comme l’an passé, quand Nice s’était incliné à la suite d’un coup franc de Taiwo poussé dans les filets par Ribery (0-1). Antonetti s’attend « à un matchtrès, très difficile. Il faudra un grand Nice pour avoir trois points. »
En ce début de saison, Nice n’est à l’aise que dans son jardin du Ray. En attendant Moussilou, les attaquants Bellion et Koné avaient été enfin efficaces contre Lorient il y a quinze jours (3-0). Vendredi, à l’entraînement, les Niçois ont parfois touché les poteaux. Sortants. « On garde les rentrants pour le match ! » rigole Fanni. Un match arbitré par M. Poulat, à qui l’on souhaite bien du sang-froid. Après Rennes, Antonetti avait clamé à chaud, puis à froid, ce qu’il avait sur le coeur à propos de l’injustice arbitrale qui frapperait Nice. « Là , il n’y a qu’une chose à faire : être concentré sur le jeu », promet l’entraîneur. « On veut passer pour une équipe qui produit du jeu, renchérit Balmont. Et montrer de nouveau un beau visage.»
Johan RIGAUD
L'Equipe