Les attaquants niçois ne marquent pas. Ou trop peu. Et ce malgré la qualité des joueurs alignés. Un problème de finition inquiétant. Et si le retour du plaisir à l’entraînement était une solution ?
« Préférer être bien dans sa peau que sourire. Avoir pendant des mois trimé comme un fou. Et un soir tout claquer d'un seul coup ... » L’attaque niçoise devrait s’inspirer de ces paroles d’une chanson d’Herbert Léonard (« Pour le plaisir »). Or pour le moment, les attaquants niçois ont plutôt le moral en berne et leurs statistiques sont loin d’être au niveau attendu. Si David Bellion a inscrit trois buts (dont un doublé) en championnat, Baky Koné n’a trouvé qu’une fois le chemin des filets, alors que Matt Moussilou lui n’a pas encore marqué. Un bilan bien décevant qui selon Marama Vahirua ne peut s’expliquer par la qualité des joueurs alignés : « On a un peu de mal offensivement cette année, c’est vrai. Ca vient d’un manque de confiance globale. On n’y est pas. Mais quand on a des joueurs de qualité comme Koné, Moussilou, Bellion et autres… On ne peut pas dire que c’est le manque de travail ni un manque d’application. »
Alors pourquoi ce déficit chronique depuis le début de saison ? « On ne peut pas dire non plus que c’est un manque d’occasions. On en a à chaque match. C’est plus un problème de finition », explique le Tahitien, ancien attaquant reconverti en milieu de terrain. « Je parle en connaissance de cause. Je sais comment cela se passe. Autant aujourd’hui rien ne marche, autant demain un défenseur peut dégager sur toi et le ballon rentre… et voilà la machine est remise en route. » L’ancien nantais est le plus expérimenté des joueurs en poste offensif. Il peut donc conseiller les plus jeunes : « J’essaye un peu de les aider sur ce point là . J’ai connu la même chose. Je sais que ça peut revenir du jour au lendemain. Ce n’est pas une question de qualité du joueur. C’est juste une question de mental. »
Vahirua : « Les gens s’en foutent du temps d’adaptation »
Si le mental est friable, certains semblent plus touchés que d’autres. Arrivé à l’intersaison après une année difficile à Lille, Matt Moussilou traîne comme un boulet le montant de son transfert (3,8 millions d’euros). Les supporters attendaient beaucoup du plus gros transfert de l’histoire du club. Peut-être trop selon Vahirua : « Quand je vois ce qu’il fait chaque jour à l’entraînement, c’est vraiment un problème de confiance en soit. Ca s’arrête là . Il n’a pas beaucoup de temps également. Quand on arrive, on se dit toujours qu’on va avoir un temps d’adaptation, mais ça c’est bon quand le club marche bien… Les gens s’en foutent (sic) du temps d’adaptation. Il faut que cela marche tout de suite. Mais il bosse et il a fait une très bonne rentrée contre Monaco. On sent qu’il a envie de bien faire. Automatiquement quand on est le plus gros transfert du club, les gens pointent plus facilement le doigt vers toi. Il a plus de pression que nous. Mais demain il peut marquer un but important et devenir la star du club. Ca va tellement vite. »
Pour retrouver la confiance, rien ne vaut le travail à l’entraînement (« Pour retrouver les automatismes devant le but. Même s’il est facile à mettre, il faut le mettre. C’est important pour la confiance ») mais aussi la notion de… plaisir. Une notion qui semble-t-il avait disparu des entraînements ces derniers temps toujours selon Marama Vahirua : « Cela passe par des petites rigolades de temps en temps. Il faut travailler bien sûr, mais on peut prendre du plaisir en même temps. A un moment donné ce n’était que travail, travail et encore travail. Au bout d’un moment on ne prenait plus de plaisir. Il ne faut pas non plus confondre. Le football, c’est avant tout un sport. Il faut se ressouder et prendre du plaisir à se retrouver à l’entraînement. » De là viendra peut-être la solution miracle…
Nicolas BERTÉ
Football365