Presse :
Un modèle de série...
Est-Republicain, le 13/11/2006 à 08h57
En signant le nul à Nice après quatre victoires, Sochaux a montré à défaut de réussite optimale qu'il avait de la suite dans les idées. Le choc face à Lille fait déjà saliver...
NICE. (De notre envoyé spécial). En pensant à raison que Nice représentait un très gros danger sur son parcours, Sochaux n'avait pas fait mystère de ses souhaits. Pour entretenir la belle dynamique déclenchée à Nantes il y a près d'un mois, on pouvait aussi passer par la case du simple nul pour peu qu'il ait des allures maîtrisées. Cette marque implicite de respect, cette projection modeste a tout d'abord montré que l'équipe toute entière était lucide sur son travail. Qu'elle savait exactement où elle mettait les pieds en défendant son bilan flatteur de quatre victoires consécutives. A trop tenter le diable là où il ne faut pas, on finit par y laisser sa peau.
Sochaux s'était déjà estimé « trop bien payé » à Toulouse. Encore très heureux de son coup de dé magique face à l'ESTAC. Eh bien cette fois, pas de divine surprise. Cohérent dans sa quête sécuritaire, accrocheuse dans tous les duels, l'équipe la plus en veine de L1 a pris le salaire qui lui revenait de droit. Pas plus, pas moins...
Il a été alors très amusant de voir comment la chose a été prise. Car au mérite pur, au vu même de leur production dans l'entre-jeu, les Sochaliens pouvaient cette fois prétendre à mieux ! Et venir aiguiser la petite pointe de regret au micro.
C'est encore Teddy Richert qui formula le plus promptement cette thèse. « Vue notre possession de balle, on aurait dû prendre au moins un petit avantage à la mi-temps. Il nous a manqué le petit centre juste, la petite passe juste pour être plus percutant encore. C'est un peu dommage. On a su faire douter cette équipe de Nice mais pas suffisamment. »
Pour conserver l'acquis, sa forme exceptionnelle fut alors à nouveau décisive. Observateur les trois quarts du temps, Stéphane Pichot a trouvé la formule la mieux sentie à son égard : « Teddy nous a encore sorti un grand match. Avec l'arrêt qu'il faut au moment où il faut... »
Cette bascule, Alain Perrin a en évidemment reparlé. Mais cette fois pour théoriser sur la partie pleine du verre à moitié rempli. « Ce match peut nous échapper sur l'action qui suit notre plus belle occasion ! Encaisser un contre ici au stade du Ray aurait été un vrai paradoxe... »
Le premier 0-0 des Nice-Sochaux
Compte-tenu de ce petit épisode-clé, l'entraîneur très pointilleux des deux dernières semaines avait retrouvé une position moins critique. Les remarques justes de son gardien étaient partagées. Ceci dit, l'avoir vu rentrer au vestiaire sans avoir pris de but pour la deuxième fois de suite demeurait une satisfaction sans égal. Presque la confirmation essentielle de ce déplacement. « Les défenses ont gagné leur match sur les attaques. On peut quand même être étonné de voir ce match finir à 0-0. » C'était paraît-il le premier de l'histoire des Nice-Sochaux ! Débloquer cette forme de compteur relève donc bien de l'exploit. Avec un Julien Quercia injecté un poil plus tôt, la surprise aurait pu être d'une toute autre nature quand même.
« Ce genre de regrets », Alain Perrin est somme toute assez content d'en avoir : « Ça montre qu'on a un groupe réceptif, qui a de l'ambition et veut toujours progresser... »
Le turnover déployé sur des bases plus équitables, pour Isabey notamment, participera encore à étoffer ce sentiment de compétitivité. Toujurs plus dynamisant.
Avant, les joutes superbes qui s'annoncent, cela donne en tout cas une belle base d'espoir. « Avec Lille et plus tard Marseille, nous allons aborder à Bonal des matchs que j'estime couperets pour continuer notre marche dans le haut du tableau. » Les enjeux sont maintenant plus clairs. Si Sochaux bat le LOSC puis l'OM, la place de dauphin de Lyon serait palpable au toucher. Mais coach Perrin prévient ! « Si on les perd, on rentre dans le rang. » Tout cela pour dire que les places acquises chèrement restent en équilibre précaire. Qu'elle valent évidemment le coup d'être défendues bec et ongles. Et à Nice, on a vu un Sochaux capable de bien faire ce genre de travail.
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