Saint-Etienne en embuscade

Après une première période parfaitement négociée, et une deuxième bien gérée, Saint-Etienne s’est de nouveau imposé dans le Chaudron face à Nice (2-1). Les Verts restent bien calés dans la roue des prétendants à l’Europe.

Compte Rendu du match
6e, à deux points de la 2e place, Saint-Etienne pouvait faire la bonne opération de cette 14e journée de Ligue 1 en signant sa quatrième victoire d’affilée à domicile face à des Niçois au bilan famélique à l’extérieur (un point, six défaites). En vue, le podium qui ne cesse de s’échapper depuis le début de la saison. Au complet, les Verts se présentaient dans une composition classique, Ilan étant préféré à Heinz. Pour l’OGCN, qui récupérait son capitaine Abardonado et Echouafni, mais perdait Diakité et Kanté, il s’agissait surtout de se mettre à l’abri au classement.

La feinte de Feindouno
Le match démarrait doucement, entre des Stéphanois patients et des Niçois prudents. Les Azuréens combinaient cependant bien au milieu, grâce à l’activité de Balmont et Ederson. D’entrée, Sablé donnait pourtant le ton d’une superbe frappe de 20 mètres, que Lloris détournait de justesse (3e). Sur le corner, la tête d’Hognon frôlait le poteau (4e). Les Niçois réagissaient par Ederson qui trouvait Bellion seul dans la surface, mais l’ancien protégé d’Alex Ferguson faisait le dribble de trop et perdait ce ballon en or (14e). Peu dangereux jusque là, les hommes d’Ivan Hasek allaient pourtant ouvrir le score grâce à Piquionne, qui percutait Abardonado puis trompait Lloris, sur un service parfait de Dernis (1-0, 20e). Koné offrait une nouvelle chance à Bellion de marquer, mais le cadre s’échappait de nouveau (25e). Feindouno pouvait alors entrer en scène. Sa feinte, sur une nouvelle passe de Dernis, éliminait Fanni et Yahia, et son tir du gauche ne laissait aucune chance à Lloris (2-0, 28e). Un but superbe de plus dans la collection de l’ancien Bordelais. Par la suite, les Niçois poussaient, mais manquaient d’imagination. Juste avant les citrons, Rool enroulait cependant un coup-franc, détourné de la tête par Landrin, et Nice rentrait aux vestiaires plein d’espoirs (2-1, 45e+1).

Domination stérile
Les Niçois allaient dominer toute cette deuxième période, sans pour autant se montrer dangereux. Quant aux Stéphanois, bien calés sur leur solide défense, ils se contentaient de gérer au mieux les contres que la situation leur proposait. Yahia profitait d’un bon travail de Bellion dans la surface pour tenter sa chance, à côté (50e), tandis que Piquionne remisait pour Sablé, mais le tir du capitaine des Verts n’était pas plus précis (54e). Lloris donnait ensuite des sueurs froides à sa défense, sur corner (58e) puis sur une tentative de Feindouno, intenable (59e), sans conséquence. Echouafni tentait de secouer le cocotier de loin, mais Janot ne tremblait pas (61e), Piquionne lui répondait mais ne passait pas Lloris (63e). Chose rare, Janot se trouait et Diatta manquait de peu d’égaliser pour Nice (67e) puis Piquionne, avant d’être remplacé par Gomis, tentait une dernière fois sa chance (75e). La balle de match revenait à Balmont, qui perdait son duel face à Janot (77e). A moins que ce fut à Vahirua, auteur dans les arrêts de jeu d’une frappe exceptionnelle que Janot sortait miraculeusement de sa lucarne (90e+5). Le score n’évoluait plus, Saint-Etienne perpétuait sa bonne série à domicile et affirmait ses ambitions européennes.

Le jeu et les joueurs
Deux périodes distinctes ont marqué la performance des Verts. Disposés en 4-4-2, ils se sont appuyés, avant la pause, sur une animation offensive performante, à l’image d’un Dernis, dont la patte gauche a offert deux buts à Piquionne, intenable sur tout le front de l’attaque, et à Feindouno, plus inconstant mais auteur d’un but superbe. En 2e période, Camara et Hognon auront formé une charnière très solide, utile pour assurer la victoire des locaux, tandis que Janot aura assuré le spectacle.

Peu d’individualité à ressortir d’un onze niçois volontaire, mais trop brouillon en attaque. Pourtant, Balmont et Rool se seront démenés au milieu, sans succès. Bellion, notamment lors des 45 premières minutes, aura manqué deux grosses occasions qui pèsent lourd au tableau d’affichage. Malgré la possession de balle en leur faveur au retour des vestiaires, et une frappe sublime de Vahirua en fin de match, Nice aura subi une défaite logique, au vu de sa qualité de jeu.

Gildas Devos
Sport24