Les Stéphanois peuvent une nouvelle fois remercier leur gardien. Cela fait partie du jeu, certes, mais du jeu, il y en eut peu après la pause.
Saint-Etienne - Nice, c'était d'abord pour nous le retour de Fred Antonetti à Geoffroy-Guichard. On en avait presque oublié la vieille rivalité qui existe entre clubs de supporters et surtout le risque d'incidents avec ces visiteurs à l'image pas très valorisante pour leurs couleurs. Tant pis pour l'OGC Nice mais cette équipe mérite mieux sur ce qu'on a vu samedi soir au stade Geoffroy-Guichard.
MERCI AUSSI À DIATTA ET ILUNGA
« Nous jouons bien, c'est vrai mais les gens ne regardent que le classement » commenta De Zerbi à la sortie des vestiaires, rejoint dans son analyse par Nicolas Dyon et Fred Antonetti qui affichaient toujours leur confiance: « On y arrivera ». Il leur suffira de dénicher un buteur et de trouver de meilleurs réglages en défense centrale.
Mais là n'est pas le souci des Stéphanois qui en ont eu bien d'autres dans la rencontre. Rappeler la qualité du football azuréen met simplement en perspective leurs difficultés. Et les explique, en partie.
Les trois points ne doivent en effet pas faire oublier les problèmes rencontrés et la fière chandelle que ses coéquipiers doivent encore à Jérémie Janot. Avec cette mise en garde de Hérita Ilunga: « Jusqu'à quand cela durera-t-il ? ». Le défenseur de l'ASSE avait bien conscience qu'à force de subir l'équipe ne s'en sortira pas toujours de si belle manière. Il s'en est fallu de quelques centimètres samedi, sur la frappe de Vahirua dans les dernières secondes. Des centimètres que Janot est allé chercher dans le ciel stéphanois, du bout des doigts. Exceptionnel, comme le but de Pascal Feindouno qualifié de « zidanesque » par son capitaine, Julien Sablé.
Tout ceci fait partie du jeu, le talent du buteur comme celui du gardien de but. On peut également penser que les Niçois ont eu de la réussite sur la réduction du score. Mais sur l'ensemble de leur prestation, ils n'auraient pas volé le point du match nul. Leur entame fut déterminée et aurait été déterminante sans les sauvetages de Lamine Diatta puis Hérita Ilunga devant Bellion. Sonnés par Piquionne et Feindouno, les Aiglons piquèrent ensuite du nez puis reprirent leur envol après la pause. Au point qu'il n'y eut plus qu'un milieu de terrain, le leur, sur la pelouse, les Verts se contentant de contres souvent menés à trois seuls joueurs.
ILAN À LA PEINE
Faute de s'extasier sur la qualité du football développé par ses hommes, Ivan Hasek insista d'ailleurs sur les combinaisons, le jeu en triangle de ses adversaires. Une source d'inspiration pour lui qui insiste justement sur le collectif et le soigne au point de toujours aligner le même onze.
C'est pour les titulaires une belle marque de confiance mais cela ne signifie pas qu'il n'y aura pas de turnover à l'avenir. Julien Sablé parle d'un groupe de vingt-trois avec des remplaçants qui, par leur simple présence à l'entraînement, obligent les cadres à travailler plus. Il n'est pas interdit de penser que ces jokers en puissance changent la donne plus directement encore. Chacun a pu constater quelques lacunes face à Nice, un besoin de souffler pour certains, de retrouver vivacité et puissance pour d'autres.
La remarque vaut d'abord pour Ilan. Tous les observateurs l'ont constaté, le Brésilien peine à retrouver le bon rythme, comme cela avait été le cas pour Feindouno la saison dernière. L'équipe en est d'autant plus handicapée qu'on attend beaucoup de joueurs aussi talentueux. Mais si Baup manquait de solutions il y a un an, Hasek en a avec par exemple Heinz, voire Guarin dont la prestation en CFA a été qualifiée d'excellente hier.
Ce sont autant de motifs de ne pas trop s'inquiéter après ce match en demi-teinte Et les trois points. Quatre victoires consécutives à domicile, cinq même avec la Coupe de la Ligue : on a suffisamment regretté que Geoffroy-Guichard ne fasse plus peur pour ne pas souligner ce retour à la normale.
Didier BIGARD
Le Progrès