Les Aiglons ont bousculé et dominé des Auxerrois émoussés, sans parvenir à signer leur première victoire à l’extérieur.
Ce n'est sans doute qu’une goutte d’eau dans le grand vase des trente-huit matches de championnat, mais le nul ramené d’Auxerre par les Aiglons d’Antonetti signifie beaucoup de choses. D’abord que les Niçois, privés de leur capitaine Abardonado (suspendu) mais bien organisés et présents au duel, ne sont pas si loin de décoller du fond du tableau. Leur récente performance à Monaco (0-0) et les courtes défaites à Saint-Étienne (1-2) et Lille (0-1) étaient un début de preuve. Hier soir, à l’Abbé-Deschamps, ils se sont souvent montrés plus percutants et plus convaincants que les Auxerrois. Il s’en est même fallu d’une barre de B. Koné (43e) pour que Nice signe sa première victoire de la saison à l’extérieur.
Auxerre a donc été tenu en échec sur ses terres et il n’y a rien d’étonnant à cela au vu de leur prestation, très quelconque en première période, un peu meilleure en seconde, mais face à ce Nice-là , c’était encore insuffisant. Bourreauxdu Partizan Belgrade (4-1), mercredi dernier, les hommes de Jean Fernandez ont calé face à ceux d’Antonetti, ce que tentait d’expliquer le tacticien : « Nous avons disputé neuf matches de coupe d’Europe depuis le début de la saison, neuf de plus que Nice. » Un gros coup de fatigue a donc freiné la progression auxerroise au classement. Il y avait trop de déchet dans leur jeu, et pas assez de précision pour que les Auxerrois parviennent à faire la différence. La première occasion de Benoît Cheyrou, sur coup franc, interviendra au bout de vingt minutes alors que les Niçois, par Moussilou (3e) et B. Koné (11e et 14e), avaient déjà fait siffler le danger aux oreilles de Cool. Et Nice allait continuer son pressing par Balmont, l’homme aux trois poumons, qui offrait une balle en or à B. Koné dont la frappe s’écrasait sur la transversale (43e). La meilleure occasion de Nice, qui ne se dédiera pas en seconde période, même quand les Aiglons seront obligés de reculer, au plus fort de la domination auxerroise.
Il faut dire aussi que les Niçois possédaient hier soir un gardien, Hugo Lloris, en état de grâce. Déjà décisif en première période face à Akalé (44e), Lloris le sera à nouveau à bout portant devant Jelen (56e) et sur une tête aux six mètres de Be. Cheyrou (70e), sans compter ses autres interventions, toutes dissuasives. Sobrement, il préférera souligner le caractère de son équipe : « Ce soir, ce n’est pas grâce à moi : on a tous défendu ensemble. C’est la preuve qu’on n’a jamais douté. Et vous savez pourquoi ? Parce qu’on s’est réfugiés dans le travail au lieu de pleurer sur notre sort. »
Les Niçois ne repartent qu’avec un tout petit point mais si le résultat devait se mesurer à la confiance affichée et à la qualité de jeu déployée, alors on ne devrait pas tarder à les retrouver dans l’ascenseur qui conduit vers le haut du tableau. Car cette équipe-là mérite beaucoup mieux que sa 17e place.
Guy ROGER
L'Equipe