L'an dernier, le match entre Lyonnais et Aiglons avait permis aux leaders de prendre une option capitale sur le titre. Cette saison, le rendez-vous de Gerland survient également à point
«Le titre est gagné ». La citation date du 8 avril dernier, et est signée Gérard Houllier. Ce soir du 8 avril 2006, l'entraîneur lyonnais pouvait en effet ouvertement se réjouir : l'OL venait de l'emporter face à Nice à Gerland (2-1) grâce à deux buts de Fred et Florent Malouda, et comptait, à quatre journées de la fin du championnat, quatorze points d'avance sur son poursuivant bordelais. La déception de la toute fraîche élimination en quarts de finale de la Ligue des champions face au Milan AC était alors oubliée : une semaine plus tard, les Lyonnais allaient fêter ce fameux cinquième sacre dans les salons de leur hôtel parisien, à la veille de leur match contre le PSG au Parc des Princes. En grande partie, on l'a dit, grâce aux fruits récoltés à l'issue de la rencontre contre les Aiglons.
Neuf mois sont passés, et le souvenir de cette liesse reste intact. Demain soir, l'équipe de Frédéric Antonetti sera de retour à Lyon, et avant ce match l'OL compte encore quatorze points d'avance sur ses poursuivants en tête du classement (Marseille et Lens). A la déception italienne de 2006 a succédé, côté lyonnais, l'amère expérience d'une deuxième défaite d'affilée en L1 en 2007.
Destins croisés
Chez les Niçois, alors qu'on préparait une finale de Coupe de la Ligue l'an passé - comme chez les Olympiens cette année -, on occupe désormais et seulement une bien inconfortable dix-neuvième place au fond de la classe (lire par ailleurs). C'est pourquoi le match à venir est crucial, d'un côté comme de l'autre. La veille de la désillusion contre Bordeaux mercredi, Houllier insistait sur le fait que ses hommes s'apprêtaient à disputer un « match très important de Ligue 1, à remporter absolument ». C'est dire si le duel de demain est attendu à Tola-Vologe, où on espère bien sûr que la « machine à gagner » qu'est l'OL reprendra son inexorable marche en avant. Tout Nice attend en revanche que le changement de présidence à l'OGCN fasse l'effet d'un électrochoc. Et quoi de mieux, pour le symboliser, qu'un bon résultat chez le champion ? La réponse tombera demain soir. Capitale, comme d'habitude.
Nice, la « vraie » crise
Qui a parlé de « crise » à l'OL, club qui compte quatorze points d'avance en tête du classement de Ligue 1 - et seulement trois défaites, toutes compétitions confondues ? En pareille situation, le mot peut prêter à sourire entre Rhône et Saône. C'est beaucoup moins le cas à Nice. Dix-neuvièmes du championnat, à quatre points du premier non relégable (Paris) et à trente-quatre du leader lyonnais, les Aiglons ont été battus onze fois depuis le début de la saison de L1 et ne comptent que trois victoires (contre Valenciennes, Lorient et Marseille). Une situation qui a débouché, mercredi avant le match (perdu) contre Toulouse, au « débarquement » du président Maurice Cohen, en place depuis 2002, par deux des plus importants actionnaires du club, Marcel Governatori et Franck Giudicelli. Ce dernier a du reste repris les rênes de l'OGCN, qui espère encore s'en sortir, selon Frédéric Antonetti : « Il reste dix-sept matches et cinquante et un points en jeu. Rien n'est fini », prêchait l'entraîneur sudiste mercredi. Battus 4-1 au stade du Ray à l'aller, les Niçois auront sans doute du mal à commencer leur quête de points demain à Gerland. Où on tient en outre à se rassurer en se disant que décidément, on est encore très loin de la crise à l'OL.
Sébastien Calemard
Le progrès