Grâce à deux contres parfaits et une défense héroïque, Nice a battu Bordeaux (2-1) pour un succès capital. Du coup, les Aiglons reviennent à un petit point du premier non-relégable.
Compte rendu du match
Après une semaine agitée en coulisses, Nice recevait Bordeaux pour une rencontre capitale. En effet, avec quatre points de retard sur le premier non-relégable, une nouvelle défaite compliquerait singulièrement la tâche des hommes d’Antonetti. Néanmoins, la motivation était également énorme du côté des Girondins, piteusement sortis en Coupe de France cette semaine. Entre Niçois, privés de Rool et Bellion, et Girondins, sans notamment Jurietti, Darcheville et Dalmat, l’opposition s’annonçait donc des plus acharnées.
Nice, ou l’art du contre
La rencontre démarrait sur un rythme plutôt tranquille. Les deux équipes ne voulant prendre aucun risque, il fallait attendre plusieurs minutes pour voir le match s’emballer. Douze minutes exactement. Le temps pour Rod Fanni de déborder et de centrer côté droit, pour Planus de dégager plein axe, et pour Ederson, enfin, d’ajuster Ramé d’une belle frappe du droit (1-0, 12e). Le stade du Ray, quelque peu éteint, pouvait donc s’embraser. Chamakh, suite à une belle feinte de corps et une frappe croisée du gauche, pensait pouvoir calmer tout ce petit monde, mais Lloris s’interposait parfaitement (19e). Après une tentative de Perea tranquillement captée par le portier niçois (22e), les hommes d’Antonetti allaient même donner une leçon de réalisme aux Girondins. Sur un contre mené tambour battant, Ederson entamait une belle chevauchée plein axe. Aucun Bordelais ne parvenait à le freiner et le Brésilien, d’un tir en pleine lucarne, pouvait s’offrir son doublé, ses deux premiers buts de la saison d’ailleurs (2-0, 26e). Ricardo, sur son banc, paraissait dépité. Logique tant les Girondins acculaient les Aiglons depuis le premier but. Pourtant, chaque action niçoise se révélait dangereuse et Kanté, dans la surface, voyait sa frappe du gauche contrée in extremis par Jemmali (31e). Les Marine et Blanc allaient néanmoins être récompensés de leurs efforts avant la pause. Après une belle action collective, Chamakh décalait Micoud plein axe. La frappe du meneur de jeu bordelais filait au ras du poteau d’un Lloris complètement battu (2-1, 35e) et Bordeaux ramenait le score à un écart plus respectable.
Les Aiglons tiennent bon
Au retour des vestiaires, les Girondins revenaient évidemment avec de grosses intentions offensives. Pourtant, aucune occasion à se mettre sous la dent pour les hommes de Ricardo qui peinaient dans les trente mètres adverses, malgré les entrées des deux derniers arrivants du mercato, Jussiê et Fernando Cavenaghi. Du coup, Nice, à l’image de la première période, profitait des quelques opportunités pour se montrer dangereux. Florent Balmont, tout d’abord, prenait sa chance à vingt-cinq mètres, mais le ballon finissait de peu hors du cadre (64e). Quelques minutes plus tard, Laslandes, sur un énième contre, lançait Koné plein axe. Heureusement pour Bordeaux, la pelouse fusante ramenait le ballon dans les bras de Ramé, au nez et à la barbe de l’Ivoirien (71e). Néanmoins, les Niçois, faute de trouver une nouvelle fois l’ouverture, contenaient sans gros problème des Bordelais inoffensifs. Un dernier coup franc à vingt mètres procurait bien quelques inquiétudes sur le banc niçois, mais la frappe de Micoud était bien trop enlevée (86e). La peur allait néanmoins être bien plus grande quelques minutes plus tard. Fernando, à vingt mètres, tentait sa chance de l’extérieur du droit, mais le ballon mourait à quelques centimètres du cadre de Lloris (90+1e). M.Hamer pouvait enfin siffler la fin du match pour les Niçois, qui obtiennent un succès importantissime, même s’ils restent dix-neuvièmes. Bordeaux, pour sa part, perd deux places et est désormais neuvième. Prochaine rencontre des deux équipes : Nice – Troyes et Bordeaux – Marseille.
Le jeu et les joueurs
Entre une attaque efficace sur les maigres occasions qu’elle a eue, une défense intraitable et un gardien pris une fois en défaut, Nice a réussi la prestation parfaite pour obtenir cette victoire essentielle. Sans renoncer à son 4-4-2 en losange plutôt audacieux, Antonetti a réussi à bâtir un bloc impeccable de réalisme. Au rayon personnel, les bons points sont nombreux. Honneur évidemment à Ederson, double buteur, au terme d’un match complet. Koné, pour sa part, a été insaisissable, tandis que Balmont a été très efficace à la récupération. Enfin, hommage au jeune Apam, intraitable dans l’axe. Et dire qu’il n’a que 21 ans !
Evidemment, du côté des Girondins, le bilan est moins élogieux. Ricardo, qui avait choisi de revenir à un 4-4-2 en losange délaissé depuis le début de l’année, a du s’en mordre les doigts. Il l’a d’ailleurs vite compris son erreur en remplaçant Perea, transparent, par Jussiê, à peine plus présent, pour un retour en un 4-5-1 au moins plus utile défensivement. Car pour l’attaque, les Girondins ont fait peine à voir. Même si Cavenaghi a lui aussi connu sa première en remplaçant Chamakh, il n’a jamais pu profiter d’un bon ballon. Les rares satisfactions de la rencontre, Micoud, de plus en plus présent dans le jeu, et Jemmali, sobre à défaut d’être brillant, ne sont donc pas légion.
Julien Pedebos
Sport24