Grâce à deux buts d’Ederson et une farouche résistance, les Niçois ont récolté trois points cruciaux en battant Bordeaux.
ALORS QU’IL n’avait plus gagné en Ligue 1 depuis la onzième journée, l’OGC Nice s’est offert hier soir contre Bordeaux une victoire capitale dans sa lutte pour le maintien, la quatrième seulement cette saison, après celles obtenues contre Marseille (2-1), Valenciennes (2-0) et Lorient (3-0).
Une semaine après le bon point rapporté de Lyon (1-1), elle pourrait servir de déclic psychologique à l’équipe de Frédéric Antonetti, plus que jamais renforcé dans sa position d’entraîneur après ces 4 points pris contre les deux premiers du dernier Championnat. Nice a besoin d’une dynamique, et son succès contre Bordeaux, juste avant la réception de Troyes la semaine prochaine, a une bonne tête de point de départ. Pourtant, comme le constatait l’entraîneur niçois, son équipe reste en position de relégable et le chemin sera encore plus long si Troyes et le PSG, qui le précédent au classement, devaient faire un coup, ce soir, contre les ténors de la L1.
Mais l’essentiel était hier soir ailleurs dans les esprits niçois. Déjà , l’actualité brûlante n’est plus ce matin aux psychodrames de pouvoir qui ont agité les coulisses ces dernières semaines, mais au jeu, à la bagarre contre la zone rouge, à ce qui a marché contre Bordeaux, et à ce qui devra forcément aller mieux pour que la série se poursuive.
Malgré Micoud Contre Bordeaux, les Niçois ont construit leur victoire sur trois socles : le talent du Brésilien Ederson, auteur d’un joli doublé et d’un deuxième but superbe (26e), une résistance acharnée, et une réussite enfin au rendez-vous. Le reste fut très loin d’être parfait. Car si Nice a plutôt bien résisté, il a aussi mal défendu, et sa charnière centrale Apam-Kanté fut insuffisante.
Et puis, il y eut ce refus de jouer en seconde période, les Niçois ayant carrément laissé les Girondins monopoliser le ballon dans un scénario qui aurait pu leur coûter très cher. Mais bon, la tactique était adaptée aux moyens du soir et à l’état d’esprit, irréprochable, des troupes, ce qui sera déterminant jusqu’à la fin de la saison.
Ce qui attend Bordeaux d’ici là ? Impossible à dire tant cette équipe est déstabilisante. Hier, les Girondins ont passé l’intégralité de leur temps chez l’adversaire, qu’ils ont dominé de la tête et des épaules. Mais ils ont été inoffensifs dans les vingt derniers mètres, et c’est encore de Micoud – déjà buteur contre Lyon – qu’est venu leur seule lumière (36e). Bordeaux a beau recruté en attaque – Cavenaghi et Jussiê –, il reste toujours inefficace, et lorsqu’il craque derrière, ce sont encore trois points qui s’envolent. Au Ray, une erreur individuelle de Planus (12e) et un comportement collectif suicidaire dans la foulée, lui ont coûté deux buts en un quart d’heure. Comme le disait
Ricardo, il était dès lors trop tard pour revenir au score. Et pour revenir au classement ? Voilà Bordeaux neuvième, à sept points de Lens. Le manager brésilien juge l’écart raisonnable, et constate que son équipe joue mieux qu’il y a trois mois. Il n’a pas tort, mais l’irrégularité et la défaite collent davantage aux Girondins que les progrès et les espoirs.
Regis TESTELIN
L'Equipe