Le Brésilien Honorato Campos Ederson a soulagé l’OGC Nice. Ses deux buts samedi contre Bordeaux permettent aux Aiglons de gagner pour la première fois depuis le 29 octobre et de continuer à croire au maintien.
« Ederson ? Un garçon qui a beaucoup de talent. Il a franchi 2-3 paliers cette année, je suis très content pour lui, c'est un exemple pour tous. » Le compliment est signé Frédéric Antonetti, entraîneur soulagé qui vient de passer en une semaine des affres les plus terribles à la joie la plus pure. Quasiment remplacé par son adjoint José Cobos la semaine dernière, le coach corse a réussi un nul face à Lyon, à Gerland, avant de prendre trois points face à un autre club ayant disputé cette année la Ligue des Champions ! Dans le landernau niçois, cette double performance permet de ramener un peu de sérénité au sein d’un club à la dérive au soir de la défaite face à Toulouse. Ce soir-là , poussé dehors, Maurice Cohen laissait son siège de président. Pour s’y rassoir rapidement…
Si les joueurs disent souvent ne s’occuper que des choses du terrain, le contexte délétère des derniers jours ne pouvait que faire peser un poids de plus sur les épaules des Rouge et Noir. Samedi face à Bordeaux, Ederson s’est débarrassé de cette surcharge pondérale qui le gênait. Deux buts, superbes, et voilà le Brésilien qui retrouve ses habits de buteurs décisif. Si les attaquants ne marquent pas, Ederson est capable de le faire. N’avait-il pas qualifié Nice pour la finale de la Coupe de la Ligue à Monaco l’année dernière d’une tête rageuse ? « Mes buts ? Le premier est très important car il nous libère, confie-t-il sur le site de l’OGCN. Mais je préfère le deuxième qui est plus joli : je m'engouffre dans l'axe et je profite d'un appel de Baky (Koné) pour avoir de l'espace ; je peux frapper du gauche et ça va au fond. Les supporters ont chanté jusqu'au bout et ça nous a aidé pour garder ce résultat. »
Le diable niçois sort donc de sa boîte au bon moment. Bloqué à trois buts depuis la 11eme journée, il aurait pu un temps en avoir marre du système mis en place par Antonetti et qui le sacrifiait régulièrement. Sur le banc un match sur deux, au nom de l’équilibre, Ederson rongeait son frein. Mais celui qui a prolongé l’année dernière son engagement (jusqu’en 2010) avec les Aiglons a su rester digne et accepter les choix de l’entraîneur. Ederson s’est ensuite imposé comme un indiscutable titulaire, présent dès le coup d’envoi depuis huit matchs. De quoi le réjouir ? Pas tout à fait : au-delà de son bonheur personnel, Ederson sait qu’il doit encore se sacrifier pour l’équipe : « C'est une victoire qui fait beaucoup de bien. Il ne faut pas s'enflammer et garder les pieds sur terre, cette victoire n'est qu'une étape pour maintenir le club en L1, le chemin est encore long. Mais c'est très positif car nous avons longtemps souffert du manque de réussite. » A Nice, le salut viendra du terrain plus que de la coulisse. Et Ederson en est un des maîtres.
Olivier DE LOS BUEIS
Football365