Les Rennais entre soulagement et déception

Dominateurs sur l'ensemble de la rencontre, les Rennais avaient ouvert le score. Seule une erreur de Pouplin les oblige au match nul.

Pierre Dréossi avait bien préparé ce déplacement à Nice. Le schéma tactique qu'il avait mis en place et l'animation produite par ses joueurs ont bien failli payer cash. Et Laszlo Bölöni y aurait été sûrement pour quelque chose. Que vient faire Böloni là-dedans direz-vous · Il n'était pas sur le banc. Mais il était dans les tribunes, « comme assez souvent » à Nice, confiait-il après la rencontre. Et au sortir des vestiaires, c'est à son ami de la saison passée que Pierre Dréossi est venu donner l'accolade en premier. Son espion sur la Côte-d'Azur avait tout disséqué du jeu niçois, et on sait qu'il est un fin analyste.

Bien en place, solidaires, les Rennais ont eu la mainmise sur la rencontre pendant la majeure partie du temps. Sur une pelouse, « une des plus belles de France » selon Bruno Cheyrou, ses joueurs ont produit un football de qualité, fait d'alternance de jeu court et long. Un football de qualité suffisante pour déboussoler des Azuréens, diminués par les forfaits, certes, mais incapables d'approcher des buts de Simon Pouplin, jusqu'à cette frappe vicieuse poussant le jeune portier à une grossière erreur de main.

Car, jusqu'à ce début de seconde mi-temps, les coéquipiers de Bruno Cheyrou déroulaient un scénario idéal. Le tandem Utaka-Briand était passé par là, et il n'y avait rien à redire de l'ouverture du score. « Rennes a retrouvé une grande partie de son effectif, et ce n'était pas le même Rennes que celui que j'ai vu Auxerre », analysait un Antonetti peu claironnant. Ce n'était pas la même pelouse non plus.

Dans ces circonstances donc, difficile pour les Bretons d'être pleinement satisfaits de ce match nul interrompant deux défaites consécutives. « Très honnêtement, ce soir on perd deux points. Et l'égalisation au retour des vestiaires nous a un peu cassés les pattes. Nous avions la maîtrise du ballon sur l'ensemble, et il est difficile de se dire que l'on a fait un bon match, et ne ramener qu'un point », avouait le capitaine rennais.

« C'est quand même un soulagement, nuançait Pierre Dréossi. Car même si ce match était à notre portée, il conforte ce que nous faisons depuis quatre mois en déplacement. »

Avec une défense retrouvée et un effectif qui monte en régime, les Rennais peuvent quand même voir, dans le fond de leur marc de café, des raisons de croire en un regain de forme. « Il faut absolument battre Paris, samedi, poursuit Bruno Cheyrou. Après, on aura presque trois semaines de trêve pour retrouver tout notre monde à son meilleur niveau. » Et attaquer plein pot la dernière ligne droite.

Jacques GUYADER
Ouest-France