L’intense domination doubiste n’a pas suffi à faire plier des Niçois qui se sont âprement défendus.
Dans une fin d’exercice où les hiérarchies se diluent, laissant peu de marge aux conquérants de l’Europe par rapport à ceux qui veulent échapper à l’enfer, Sochaux et Nice n’ont pas fait bande à part. Ils ont pris chacun leur point, un tout petit pour Sochaux qui aura vainement dominé le match de bout en bout, un bien joli pour Nice qui a défendu son camp avec acharnement et failli gagner le gros lot pour finir.
La position des Sochaliens, qui ont manqué une occasion en or de distancer leurs rivaux et de revenir à hauteur de Lens, s’est donc figée dans un contexte où, à l’avant, mis à part Saint Etienne, chacun avance à pas très comptés. Plus bas, la situation des Niçois n’est ni pire ni meilleure, même si Paris leur est passé sous le nez. En tout cas, l’équipe de Frédéric Antonetti n’a pas dû regagner le Sud très en colère même si elle a pu, un moment, caresser l’idée d’une sensation. Lorsque Bellion, passé au travers d’une défense qui se laissa berner de façon très collégiale, ouvrit en effet le score après avoir contourné Richert, l’heure de jeu était dépassée et les poussées sochaliennes de moins en moins pressantes. Mais Nice ne sut pas, alors, protéger son acquis. Trois minutes plus tard, Dagano, à peine invité à la fête, égalisait.
Mainmise sochalienne
Curieusement, c’est dans l’injustice du score que Sochaux venait de puiser la hargne qui lui avait tant fait défaut devant le but depuis le coup d’envoi. Car, dans le domaine du jeu, un monde a séparé les deux équipes, et un petit continent les a éloignées dans celui des occasions. Mais parfois les Franc-Comtois donnent presque l’impression d’en faire trop sur le chemin du but. Et Jérôme Leroy, qui n’est pourtant pas le dernier à rajouter un crochet, en arrivait à estimer qu’il préfèrerait « jouer un peu moins bien mais prendre les points ».
C’est pourtant grâce à son jeu en triangle, en appuis, en remises, que Sochaux infligea à Nice, disposé « à la lyonnaise » avec le seul Laslandes en pointe, une première mi-temps sur les talons. Il ne manqua que les buts et cette « grinta » dont parlera Alain Perrin après le match. Ainsi, un tir de Ziani avait-il frôlé la lucarne droite de Lloris (15e), le gardien niçois se couchant sur une frappe de Leroy à ras de terre (19e). Nice ne sortit quasiment pas de sa moitié de terrain durant toute une mi temps, serrant les rangs dans un grand mouvement de solidarité. Et cela suffit à empêcher Sochaux de concrétiser sa mainmise sur le jeu. Tosic était freiné par le retour de Varrault (33e), Alvaro Santos frappait trop à gauche (40e) et Leroy, mis en position par Grax, s’emmêlait les pieds (41e).
Et Nice pendant ce temps ? Un centre de Fanni était passé devant le but de Richert comme une erreur de scénario (17e). Après, au fil des minutes, on finit par comprendre pourquoi Nice ne perd pratiquement plus (une seule fois durant les dix dernières journées de L1, passage à Bonal compris). Son instinct de survie.
Jean-Marc BUTTERLIN
L'Equipe