Les Ardennais ont arraché le nul face à un concurrent direct dans un final haletant. Mais le maintien s’éloigne un peu plus.
Pendant près d'une heure, on s’est franchement demandé pourquoi un match amical avait été programmé hier soir au stade Louis-Dugauguez. Pour deux équipes qui étaient censées jouer leur maintien, le manque d’engagement et de détermination fut parfois criant. Puis, sans que l’on sache vraiment pourquoi, la rencontre s’est subitement débridée, au point d’atteindre par moments des sommets dans l’intensité dramatique. Comment passer d’un jeu chloroformé à un jeu enflammé en quelques minutes ? Personne ne peut vraiment expliquer ce retournement irrationnel.
Quoi qu’il en soit, Sedan n’a pas remporté son pari. Ni les trois points de la victoire, qui auraient pu lui insuffler une belle dose d’enthousiasme pour les cinq matches à venir. Pourtant, « Sedan peut sortir la tête haute du terrain, affirme son président, Pascal Urano. Au vu de cette rencontre, notre équipe mérite largement de rester en Ligue 1. » Le dirigeant sedanais oublie cependant de préciser que ses joueurs mirent plus de une heure avant de se transcender. Bien sûr, Pujol eut par deux fois l’occasion d’ouvrir le score (7e et 9e), mais Lloris en décida autrement. Par la suite, ce fut au tour du virevoltant Koné de se mettre en action. Son tir à bout portant fut cependant habilement détourné par Regnault (36e). Mises à part ces trois actions, les quarante-cinq premières minutes ne furent pas d’un grand intérêt.
Koné se fait allumer
En seconde période, un nouveau tir de Pujol, encore unefois repoussé par Lloris, permit à Belhadj de récupérer le ballon et de tirer… sur le poteau (51e). « On peut regretter certaines occasions, soupirait José Pasqualetti. Maintenant, malgré la déception, je constate que mes joueurs ont encore prouvé d’énormes qualités morales. » Du répondant, il en a fallu aux Ardennais pour revenirau score. Car, à la87e, tout juste entré en jeu, le Niçois Ederson se fit accrocher par Ducourtioux dans la surface. L’arbitre n’hésita pas et indiqua le point de penalty. Koné s’en chargea et tira lui aussi sur le poteau mais, cette fois, le ballon franchit la ligne fatidique (88e). Dans les secondes qui suivirent, l’Ivoirien reçut un briquet en plein visage de la part d’un irresponsable. Un geste qui pourrait coûter cher à Sedan.
En attendant, les joueurs de Pasqualetti, littéralement métamorphosés, remirent leur bleu de chauffe et égalisèrent dans les arrêts de jeu, à la suite d’un centre de Ducourtioux qu’Échouafni détourna malencontreusement dans son but (90e + 2). Dans la minute suivante, unetête surpuissante de Boutabout obligea Lloris à un arrêt miraculeux. Un arrêt qui va peut-être coûter leur place en L 1 aux Sedanais. Les Niçois, pour leur part, peuvent souffler. « Il reste encore cinq matches, tempère Antonetti. Avec trois points, la soirée aurait été beaucoup plus positive. » Les Ardennais peuvent également suivre le même raisonnement.
Jean-Philippe COINTOT
L'Equipe