Salades niçoises

Franck Guidicelli, un des actionnaires de l'OGC Nice, déposera plainte aujourd'hui contre X. Il soupçonne des pratiques plus que douteuses sur deux transferts (Moussilou et Ederson) au sein de son propre club. Ambiance !

Me Guidicelli, le célèbre pénaliste toulonnais, nous l'a fait savoir hier soir : ce matin même, à la demande de Franck Guidicelli, son client et co-actionnaire de l'OGC Nice, il déposera plainte contre X auprès du parquet de Nice, pour escroquerie et abus de confiance. Le X anonyme ne trompe du reste personne. Celui qui possède un peu moins de 30 % du club vise clairement l'exécutif dirigé par le duo Cohen-Ricort, soutenu par l'actionnaire principal, Gilbert Stellardo.
Mais si cette propriété compliquée peut constituer la toile de fond du conflit, la bagarre qui s'engage concerne cette fois des pratiques très précises en matière de transferts. En menant à titre personnel des investigations au sein de son propre club, Franck Guidicelli est tombé sur quelques anomalies grossières qu'il a voulu tirer au clair. Ses interrogations, qu'il a d'ailleurs exposées depuis plusieurs jours à Eric de Montgolfier, le procureur niçois, devraient aboutir aujourd'hui à l'ouverture d'une enquête préliminaire.
Le transfert du Brésilien Ederson serait dans le collimateur. Il est vrai que son montage parait particulièrement opaque avec une mise en scène entre un agent tristement célèbre pour avoir déjà fait de la prison, Antonio Caliendo, et un club brésilien, RS Futbulle club, qui s'apparente davantage à une école qui ne fait que de la vente de joueurs. Le même club est d'ailleurs impliqué dans une autre affaire litigieuse avec Lausanne Sports où deux joueurs ont atterri récemment : Mauro et Balthazard.

Une fameuse nébuleuse

Dans une curieuse convention financière, il est prévu que si une offre de 12 M€ parvient à l'OGCN, celui-ci doit vendre le joueur. Or, précisément, l'Inter Milan veut justement de proposer cette somme, via Caliendo, résident monégasque, qui ne possède pas la licence d'agent, cela précisé en passant.
Le moins qu'on puisse dire c'est que le document, bourré d'imprécisions, ne semble pas avoir été rédigé dans l'intérêt sportif et financier du club français. Par ailleurs, 50 % des droits du joueur auraient été revendus depuis à un club portugais. Une fameuse nébuleuse et pas d'écran de fumée.
Au parquet de Nice, on ne cache pas que la cession de Matt Moussilou fait l'objet d'au moins autant de curiosité... Tout cela a invité Franck Guidicelli - qui cherche à prendre le pouvoir pour assainir le club - à demander également un audit financier ; il débutera mi-mai. Un peu de transparence, cela ne ferait pas de mal en effet, surtout maintenant que la situation sportive est largement dégrossie.

Christian FRICHET
L'Est-Républicain