Contentez-vous de jouer !

Après un été endiablé où chacun a joué sa carte au détriment de l'autre, le hasard a voulu que Nice (2e de L1) et Metz (3e de L2) se retrouvent aujourd'hui au stade du Ray pour un 32e de Coupe de France ! Enjeu passionnant à condition de dépassionner le débat

Pour rester en haut de l'affiche, la nature humaine se compromet souvent dans bien des bassesses. Exagérément du reste, quand il s'agit de football, jeu qui consiste rappelons-le à pousser un ballon du pied...

Gardons-nous pourtant de tout excès de Manichéisme.

Oui, le FC Metz a vendu chèrement sa peau l'été dernier et faisait bien peu cas de celle des Niçois, tout comme de leur bon droit. C'est la loi du genre dans un milieu où l'argent s'offre leurs âmes quand il achète les hommes.

Mais qu'aurait fait le Gym en pareil cas ? Que n'aurions-nous pas écrit pour défendre le dossier niçois si les rôles avaient été inversés ?

On peut raisonnablement s'interroger, non ?

Au-delà des mots peu amènes de Carlo Molinari en son temps (le président lorrain ne sera pas du match ce soir), des discours guerriers des supporters, Gernot Rohr ramène le débat là d'où il n'aurait jamais du s'écarter : le terrain.

« On n'a aucun contentieux avec cette équipe messine. Metz a essayé de sauver sa place, ce qui est de bonne guère mais il faut être au-dessus de toutes ces polémiques... On a vu jouer cette formation, on craint leur jeu, ils jouent bien au ballon et vont vite. Il y a de la qualité dans les duels, c'est une force des clubs de l'Est. Maintenant, c'est clair que c'est à nous de nous imposer pour leur montrer qu'on n'a pas volé notre place sur le terrain ! »

On connait la pondération légendaire du coach niçois et son entregent : en l'espèce, il ne déroge pas à ses principes.

Cela étant et pour éviter que les règles soient outrepassées dans l'enceinte même du Ray, ce match a été placé malgré tout sous haute surveillance. Un dispositif quasi chirurgical que l'on pourrait qualifier de « pré-traumatique », comprend ainsi 150 policiers (contre 40 à 60 habituellement), 90 stadiers et 7 maitre-chiens !

C'est dire qu'il y aura du changement coté tribunes. Côté pelouse, on ne devrait pas être en reste puisque les deux formations seront sensiblement modifiées.

Everson est rentré
Absent jeudi et vendredi de l'entrainement, José Cobos a rejoint ses coéquipiers hier soir lors de l'habituel regroupement d'avant-match. Il n'était pas le seul puisque Poussin Meslin (toujours en rééducation) était aussi de la congrégation.

Mais le capitaine niçois, victime depuis deux jours d'une gastro-entérite est incertain pour cette entrée en lice en Coupe de France, auquel cas en son absence, Sammy Traoré prendrait place dans la charnière.

Par ailleurs, Varrault et Pitau étant suspendus, Ayeli revenant de blessure, le Gym se présentera donc dans une configuration où Barul, Scotto et Olufade sont les entrants. Sans compter les grands « débuts » de Bruno Valencony.

Enfin, dernière inconnue et non des moindres, la titularisation d'Everson. Contrairement à nombre des Cariocas évoluant dans l'Hexagone, « Evi » n'a pas joué l'Arlésienne. Il était bien présent à l'entrainement hier après-midi comme convenu. « Il a d'ailleurs suivi un programme individualisé au Brésil » notait au passage Bernard Ginès. C'est dire qu'on voit mal Gernot Rohr s'offrir le luxe de n'en faire qu'un spectateur au coup d'envoi.

Pour ses retrouvailles côté banc avec Jean Fernandez, son ancien coéquipier aux Girondins (« quelqu'un que je respecte beaucoup » dixit Rohr), l'entraineur azuréen veut faire de ce match une fête avec qualification à la clé.

« Ce sera le premier match de l'année 2003, les retrouvailles avec notre public fétiche. C'est bien de rentrer comme ça tout de suite dans le vif du sujet avec la Coupe de France. C'est une épreuve qui peut procurer de grandes sensations. Je pense que l'équipe est mieux qu'en fin d'année 2002. Les quelques jours de vacances lui ont fait du bien. Toute la semaine, j'ai senti qu'à travers les entrainements l'euphorie est revenue. Je sens ce groupe bien en jambes et bien dans sa tête. »

Acceptons-en l'augure.

Metz privé de cinq titulaires
Pour des Lorrains qui font du championnat leur priorité absolue (3es actuellement), cette virée en comté niçois ne présente pas tous les gages de sécurité. Côté pelouse s'entend !

Fernandez a du faire l'impasse sur cinq de ses habituels titulaires, à savoir Bastien (suspendu), Bah, Marchal, Jager (blessés) ainsi qu'Adebayor (tout juste rentré de vacances). L'attaque lorraine sera donc complètement recomposée avec un duo Patricio D'Amico-Hassli.

Si leur président n'avait pas hésité à invectiver les Niçois au plus fort de l'été, les joueurs messins eux, n'en rajoutent pas, à l'image du défenseur Geoffray Toyes : « Tout ce qu'il y a eu c'est du passé. Pour moi, c'est un match comme un autre. C'est vrai qu'il y a eu toute cette histoire avec Nice cet été, où nous avons été repêchés avant d'être rétrogradés deux fois. Mais les Niçois avaient gagné sportivement leur montée et nous sommes forcément mais logiquement descendus en Ligue 2. »

Voilà qui tombe à point nommé pour dépassionner le débat.

Ce soir, contentons-nous donc de nous taire.

Quant à vous messieurs, contentez-vous de jouer.

Surtout, contentez-nous de l'indicible émotion qui étreint nos sens lorsque vous vous bornez - avec talent - à pousser un ballon du pied...

Christophe DEPIOT.
Samedi 04 Janvier 2003
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