Le Racing ne terminera pas deuxième, mais défendra sa troisième place à Troyes. Nice reste en Ligue 1
« Supporters lensois, tous à Troyes » : la banderole déployée hier à la fin du match par le kop de Bollaert résume parfaitement le bilan de la soirée. À l’issue d’un terne mais crispant match nul au cours duquel les meilleures occasions furent niçoises, le Racing Club de Lens sait qu’il jouera son destin européen dans une semaine au stade de l’Aube, où le soutien de ses supporters ne sera pas de trop. Le partage des points concédé contre Nice, qui restera en Ligue 1 la saison prochaine, est évidemment une mauvaise affaire pour les Sang et Or, qui demeurent à égalité avec Bordeaux, auteur du nul au Mans (1-1), mais savent que la menace ne vient plus uniquement de Gironde. Comme Marseille s’est imposé à SaintÉtienne (2-1) et ne pourra donc plus être rejoint à la deuxième place, le dernier ticket pour la Ligue des champions, ou plus exactement son tour préliminaire, devrait se jouer entre Lensois et Bordelais mais Rennes n’est pas du tout éliminé mathématiquement, avec 56 points ce matin, soit une unité seulement de moins que Lens et Bordeaux.
Cousin malheureux et sifflé
Les joueurs de Francis Gillot devancent toujours les Girondins au bénéfice d’une meilleure différence de buts (+ 3) et les deux équipes joueront leur dernière carte respectivement à Troyes et Toulouse tout en surveillant attentivement le résultat de Rennes à Lille, qui jouera un rôle d’arbitre important. Reste que son voisin du Pas-de-Calais, qui n’a pas qui t t é le podium depuis le 11 novembre et un nul face à … Rennes (0-0) lors de la 13e journée, risque de passer une semaine difficile sur le plan nerveux et pourra peut-être cultiver des regrets après avoir mal géré son ultime rendezvous de la saison à domicile.
Bollaert ne demandait qu’à s’enflammermais les 38 468 spectateurs sentirent assez vite que les partenaires de Seydou Keita n’étaient pas dans untrès grand soir. Peut-être contractés par l’enjeu, ils connurent beaucoup trop de déchet technique pour déborder facilement une équipe niçoise regroupée et ne misant que sur le contre et la rapidité de Koné. Les Azuréens se montrèrent même les premiers dangereux, par une frappe lointaine d’Échouafni difficilement déviée par Itandje (24e). Les mouvements lensois manquaient de rythme, de créativité, et les sifflets ponctuèrent une première période sauvée du néant par un raid d’Aruna bien stoppé par Lloris (43e). Malheureux avant la pause, Cousin le fut plus encore quand, à l’heure de jeu, après une frappe ratée, les sifflets redoublèrent tant qu’il quitta le terrain, littéralement écoeuré, après avoir gratifié le public de deux doigts d’honneur. Son remplaçant, Jemaa, fut plus dangereux mais ses deux têtes (63e et 76e) ne trouvèrent pas le cadre. La domination lensoise était nette mais pas assez tranchante pour tromper Lloris. De loin, Seydou Keita tenta, comme il le fit si souvent cette saison, de libérer le Racing, mais sans réussite (74e, 80e). Le nul semblait promis aux deux équipes mais dans les dix dernières minutes, ce fut bien Nice qui se procura les occasions les plus dangereuses de la rencontre. En conclusion d’un contre de Vahirua, Balmont se retrouva en position idéale dans la surface de réparation, sans pouvoir trouver le cadre (80e). Puis, profitant d’un dégagement raté de Demont, Ederson plaça une superbe volée sur le montant droit d’Itandje, battu (81e), avant que le gardien lensois ne s’interpose dans les arrêts de jeu devant une frappe de Fanni (90e+ 1). Finalement passés assez près de la défaite, les Lensois devront se contenter d’un point dans leur longue quête de la Ligue des champions, qui trouvera donc son épilogue samedi prochain à Troyes.
Stéphane KOHLER
L'Equipe