Fred Antonetti avait programmé deux matchs amicaux en 24 heures. Un à Nîmes, l’autre au Touquet samedi face à Lille. Dans ce timing ultraserré, il désirait voir tous ses joueurs...
À toute allure. Frédéric Antonetti n’était pas venu à Nîmes, la ville avec un accent, pour faire entendre le sien. A peine Régis Brouard, son homologue gardois a-t-il fini son court débriefing de la partie, qu’on cherchait en vain le Niçois. Hélas, Frédéric Antonetti n’avait pas le temps de faire le point ce vendredi à 22h30. C’est que c’était le grand week-end noir sur les routes du Sud de la France avait prévenu Bison Futé ! À peine la douche prise que les Rouge et Noir sont priés de remonter dans leur bus pour fendre l’asphalte jusqu’à Nice. Impoli le coach niçois ? Non. Pressé surtout d'avaler les 280 kilomètres de route et de rentrer à la maison. Dès samedi matin, son équipe quittera Nice et jouera en soirée un deuxième match amical à 950 kilomètres de la cité gardoise et à 1175 de la promenade des Anglais, au Touquet ! Changement de décor garanti…
Antonetti, s’il a dribblé les quelques médias présents, après tout, a fait l’essentiel : voir ses joueurs. Enfin pas tous, mais une première partie. Jouant contre Lille samedi, il a surtout observé ses jeunes pousses de CFA2 et quelques professionnels en manque de lumière. Ainsi, Antonetti aura pu noter l’agressivité d’un Kamel Larbi, buteur du soir, une semaine après la volte-face d’Ajaccio qui devait l’engager. Il aura retenu la percussion un brin maladroite d’un Anthony Modeste, chez qui on décèle un véritable potentiel à polir. Il aura souligné l’application d’un Jonathan Assous et les quelques difficultés de Tandia derrière, deux joueurs mis à l’essai. Il aura vu également Gacé, peu utilisé l’an passé.
Dans un stade des Costières qui sonnait creux, dans la belle lumière d’un chaud soir d’été, Lionel Letizi a été le grand frère de cet OGC Nice bis. Du vestiaire au bus qui l’attend, moteur tournant, le gardien remplaçant se dit heureux d’avoir joué ce match contre la formation de National. Lui qui a prolongé son bail cet été aime toujours autant jouer, mais accepte son statut de numéro 2 des gardiens. Dans l’ombre d’un Hugo Lloris, resté cette fois à Nice, à qui il promet à un grand avenir, l’ancien gardien du PSG s’est comporté en bon professionnel encadrant les plus jeunes, les poussant à aller arracher le nul après avoir été mené 2-0. Pro jusqu’au bout des gants, Letizi est resté dans son match, oubliant les cris de la vendeuse de chouchous dans la tribune où les discussions des spectateurs au sujet des vacances fusent. Bien lui en a pris : en dix minutes, Nice arrachait le nul (2-2).
Nice, même avec son équipe bis n’était pas en vacances. Nul doute, qu’Antonetti a profité du long trajet en bus pour se faire une opinion sur Tandia et Assous, mais aussi sur Larbi, Gacé, Letizi, Modeste et quelques jeunes comme l’intéressant blondinet Dragon. A l’issue du match face à Lille, il aura pu voir en situation de match la majeure partie de son effectif. Cela l’aidera sans doute dans ses demandes en matière de recrutement, dans la composition de son groupe de 18 pour l’ouverture du championnat face à Caen et sur son onze de départ. Il se souviendra peut-être dans quelques mois du match nîmois d’un Sborgni quand les blessures et les suspensions l’amèneront à appeler un réserviste en première. C’est pour tout cela que le passage éclair de Frédéric Antonetti aux Costières n’aura pas été aussi insignifiant qu’il pourrait y paraître.
Olivier DE LOS BUEIS
Football365