Absents des terrains de Ligue 1 depuis plus de deux mois et demi avec deux blessures consécutives au genou, Hugo Lloris a cette fois pris son temps et effectuera son retour dimanche au Ray face au PSG. Le portier niçois évoque sur le site des Aiglons cette rencontre et la période difficile qu'il a traversé. « On apprend dans la difficulté. J'ai quand même gambergé car c'est difficile de rester sur la touche. Avec la rechute c'est encore plus dur, car on revient sur le terrain avec une grosse envie de jouer, on prend un coup et là le doc t'annonce qu'il faudra encore rester un mois sans jouer. Depuis que je joue en pro, c'est la première grosse blessure que j'ai. Mais il y a plus grave aussi ! Ca m'a permis d'apprendre. Peur de la rechute ? Non. Si je commence à me poser ce genre de questions, je ne suis pas arrivé (rires) ! Il faut y aller l'esprit libre. Je suis jeune mais j'ai quand même 50 matches de L1 au compteur...»
Malgré les bonnes performances de son suppléant, Lionel Letizi, il semblerait que Frédéric Antonetti souhaite maintenir la hiérarchie chez ses gardiens. De quoi rassurer Lloris qui ne considère toutefois rien d'acquis. « Il faut souligner les performances de Lionel effectivement, mais ça ne m'étonne pas loin de là . Entre nous il y a une bonne entente. Après comme vous le dites la hiérarchie est établie par le coach mais j'ai l'esprit compétiteur. Si je suis le numéro 1, il faut que je le prouve sur le terrain en étant bon ! Ca marche dans les deux sens... »
À quelques jours du «vrai» retour, Lloris se montre confiant, sûr que l'adrénaline d'un gros match compensera son manque de compétition. « Je me sens de mieux en mieux. J'ai eu du temps avec de nombreux entraînements pour préparer le match de Paris, deux rencontres de CFA aussi. Je travaille sereinement et calmement, je vais peaufiner les réglages jusqu'à dimanche. J'ai un manque de compétition évident et je pense que l'excitation de ce genre de match peut permettre de compenser cela. Il vaut mieux reprendre avec un gros match comme ça, je pense que dans la tête c'est plus facile à gérer. Paris reste Paris, même si leur classement n'est pas à la hauteur pour l'instant. C'est la capitale, un club prestigieux. Et puis je me méfie de la vitesse des attaquants, leur qualité dans la dernière passe avec un joueur comme Rothen qui peut vous mettre le ballon n'importe où et à n'importe quel moment. Notre invincibilité au Ray ? Sincèrement, c'est quelque chose auquel on ne pense pas du tout ! Au Ray nous entrons sur le terrain avec de la confiance ça c'est une certitude. L'an passé le maintien c'est à domicile que nous l'avons acquis. On sait que l'on est performant chez nous, rester invaincus c'est important pour marquer les esprits mais on n'a pas fait de pari particulier là dessus. Il se passe quelque chose avec ce groupe. Disons qu'il y a une bonne ambiance dans le groupe, les résultats sont là donc ça aide forcément. Il faut profiter de cette période. »
Si Bakari Koné affirme viser carrément une qualification en Coupe d'Europe, le portier niçois se montre moins optimiste. « Honnêtement ce sera difficile. Vraiment difficile. Maintenant dans ce championnat tout est réalisable. Mais il ne faut pas que nous nous mettions trop de pression d'une part, et ne pas nous prendre pour ce que nous ne sommes pas d'autre part, en visant trop haut. On a des gros matches qui arrivent, on va essayer de bien négocier cet hiver. Début mars, on verra où nous serons et alors on pourra fixer nos ambitions pour la fin de saison. »
Même prudence sur l'équipe de France malgré le buzz Steve Mandanda. Lloris ne souhaite pas griller les étapes et afficher trop tôt ses ambitions au plus haut niveau. « J'ai un avis sur la question mais je le garde pour moi. Pour ce qui est de Steve, beaucoup le découvrent mais pour l'avoir côtoyé depuis plusieurs années en Espoirs je ne suis pas étonné de sa réussite. Il est en plein boom actuellement, je sais depuis un moment qu'il fera partir des tous meilleurs de L1. Aujourd'hui c'est lui qui sauve la baraque marseillaise ! Pour ma part, si je dois penser à la sélection c'est plus à objectif 2010. Aujourd'hui, la hiérarchie des gardiens est établie - ce qui est normal - et je ne vois pas comment elle pourrait être chamboulée à ce point. Il ne faut pas être impatient, chaque chose en son temps. Aujourd'hui je me consacre pleinement à l'OGCN et cela me convient ! Après, si d'ici quelques temps je joue dans un grand club européen alors je pourrais prétendre à plus. »
D.A.
France-Football