Il y a un an, Nice filait vers la L 2 et son entraîneur vers la sortie. Ce matin, il est aux portes de la Ligue des champions.
EN L’ESPACEd e quelques mois, Nice, en ne changeant rien, a beaucoup changé. Le 24 janvier dernier, le Gym semblait filer tout droit vers la L 2 et les actionnaires du club avaient décidé de faire payer la note à l’entraîneur et au président avant de se raviser au dernier moment. Ils ont bien fait, semblet- il.Ce matin, le club azuréen, avec Frédéric Antonetti sur son banc et Maurice Cohen à sa tête, s’accroche tranquillement à sa quatrième place.
Hier, c’est unAntonetti guilleret qui est venu commenter le match nul de son équipe. « Cette année, ne comptez pas sur moi », a-t-il indiqué à son auditoire, certain de son effet. Lors de son dernier passage au Stade de la Route de Lorient, le 21 octobre 2006, il avait fait trembler les murs et s’était laissé aller à de graves insinuations à l’encontre du corps arbitral. Son équipe, réduite à dix dès la septième minute, s’était inclinée sur un penalty ric et rac.
Hier, à l’issue d’un match où les Niçois avaient passé le plus clair de leur temps à résister aux assauts bretons, l’entraîneur corse s’est montré beaucoup moins véhément. C’est vrai, M.Poulat est un chef d’orchestre autrement plus habile que M. Piccirillo. Surtout,
son équipe, qui a grandi dans la douleur, dégage désormais une solidité assez désarmante. Elle l’a encore prouvé à Rennes, malgré une ribambelle d’absents.
Quand il aura aussi Koné, Apam, Kanté, Job, Hognon, Rool et Bamogo à sa disposition, Antonetti, qui a l’habitude de bâtir plus rapidement et mieux que ceux qui sont chargés de doter Nice d’un nouveau stade, aura peut-être les moyens d’emmener l’OGCN à un rang qu’aucun Niçois n’aurait pu envisager, même dans ses rêves les plus fous. « Il y a des soirs où l’on est contents de faire match nul, a indiqué Florent Balmont. Ce soir, on est très contents. Quand on se souvient où l’on était il y a un an... » Surtout si la réussite vole à leur secours. Hier, les Rennais se seraient imposé largement s’ils avaient concrétisé ne serait-ce que le
quart des mouvements qu’ils ont construits. Depuis l’arrivée de Lacombe, les Rennais jouent moins long, plus souvent à terre et vers l’avant. Ils trouvent les décalages assez facilement et se procurent un nombre énorme d’occasions. Reste à les concrétiser, ce qui est loin d’être leur fort. Hier, toute la première période ou presque s’est déroulée dans le camp niçois. Mais Lloris n’a pas eu de miracles à accomplir sur la demi-douzaine d’opportunités franches que s’offrirent les Bretons (Pagis, 3e ; Briand, 15e, 18e, 38e ; Lemoine, 17e, 39e). En seconde période en revanche, l’international espoirs fit le métier sur les essais de Cheyrou (56e), de Sorlin (74e) ou Pagis (90e+ 3). Les Rennais, qui avaient entrevu la victoire quand Briand trouva l’ouverture d’un joli tir croisé (50e), ont eu le tort de se relâcher, ce qui permit à Modeste d’égaliser superbement (52e). Ils vont traîner comme un boulet leur désastreuse fin d’année 2007 (un point sur vingt et un) s’ils n’améliorent pas leur rendement à la maison. Quatorze points en 11 matches, c’est très peu quand on rêve de la Ligue des Champions.
Raphaël RAYMOND
L'Equipe