Eric Roy : " Comme des finales "

Le milieu de terrain niçois (qui s'apprête à prolonger d'une saison) évoque la venue du PSG, un choc qui se jouera à guichets fermés et peut permettre au Gym de conforter sa place de leader

Eric Roy sera, sans doute, toujours en Rouge et Noir la saison prochaine. " Les pourparlers avec le club sont en bonne voie. D'ici au 31 janvier, nous devrions trouver un accord ", précise le " cerveau " de l'entre jeu niçois. Depuis le retour de trêve, Eric Roy est en plein boom. Il était approché par l'étranger, mais n'a plus envie de faire ses valises. Il va prolonger pour un an.

" A mon âge (35 ans), je préfère me fixer des échéances courtes ", dit-il. Le président Maurice Cohen, songe aussi à un projet de reconversion pour un joueur qu'il a connu minot au Cavigal.

Le destin " niçois " de Roy qui a passé un bac D avant dé signer footballeur, est singulier : il a quitté le Gym en 92, pour voler de ses propres ailes. A la clé : une riche carrière, de Toulon à l'Espagne (Vallecano) en passant par Lyon, I'OM et Sunderland. Prenant son temps, I'été dernier, dans l'attente d'une proposition, il a fini par rejoindre le club de sa ville natale, dix ans après, in extremis. Pour y écrire, avec cette équipe de sans-grade, la fantastique histoire que tout le monde connaît, mais dont nul peut prédire le dénouement exact... Demain, sur le coup de 22 h 30, I'OGC Nice saura s'il a gravi une marche de plus dans son incroyable ascension. Le Paris SG, qui se rend avec la 8e place au Ray, n'est pas situé où il devrait être.

Entre le " nanti " au parcours capricieux et le démuni porté par ses valeurs, beaucoup y voient un match symbole. Mais le climat, entre supporters des deux camps, a vite moyen de dégénérer. Eric Roy, qui a connu la folie des OM-PSG, préfère dédramatiser. " Entre les joueurs, il n'y a pas d'animosité particulière. On veut s'imposer contre Paris pour empocher les trois points, sans arrière pensée ".

L'affiche fait rêver et le " vieux " Ray, avec ses 17.000 places, va faire le plein (à guichets fermés depuis hier). Une rareté. Car malgré le parcours flamboyant des Aiglons, la moyenne à domicile (un peu plus de 12.000) n'atteint pas les sommets. " Par rapport aux efforts des dirigeants, c'est un peu décourageant ", constate Eric Roy. " On a des supporters de qualité, proches de leur équipe. Mais au niveau de la quantité, on se demande parfois ce qu'il faut faire ".

Nice peut faire le trou...

Son grand public est difficile, sélectif, mais le Gym avance et évolue. Contre Lille et à Montpellier, I'OGCN de Gernot Rohr a cherché à faire le jeu, inscrivant quatre buts pour autant de points en deux matches. " On ne peut pas se contenter de subir. Pour franchir un palier, se montrer plus ambitieux dans le jeu est devenue une nécessité ", précise Roy. Ancien tennisman (classé 15), Roy pourrait dire que Nice n'hésite plus à monter au filet. Quitte à s'exposer un peu plus... " Le danger, ce serait d'oublier nos vertus de solidarité et de combativité. Mais on y veille ", souligne le milieu polyvalent. Face au PSG la vigilance sera de mise. " ils ont des joueurs capables de faire la différence à chaque instant. De la 1ère à la 95° minute, il faudra être très attentif. On va essayer de faire comme au match aller (1-1). Trouver la réponse à travers la qualité du collectif ".

L'absence de Ronaldinho ? Avant d'apprendre le forfait du champion du monde, Eric Roy nous disait hier: " Dans l'approche du match, Ronaldinho ou pas, ça ne change pas grand chose pour nous. On n'a pas prévu de marquage spécial sur lui ".

A quatre longueurs de son objectif avoué (les 42 points du maintien), I'OGC Nice se voit l'occasion de frapper un nouveau gros coup. De creuser l'écart en tête, aussi irréaliste que cela puisse paraître...

" Mais il reste seize journées, c'est quand même beaucoup ", tempère le Niçois. " Le sprint final, il se joue en général sur les dix derniers matches. On verra si on est toujours bien placés à ce moment-là et assez costauds dans la tête pour bien terminer ". Il y a déjà des signes positifs : " Depuis un moment, les équipes ne voient plus Nice comme le trouble-fête sympathique. Elles n'hésitent plus à jouer regroupées, ou à employer parfois la manière forte ". Pour freiner les Aiglons, ça n'a pas suffi. " Il nous reste seize matches, comme seize finales de Coupe de France ", promet Eric Roy.

A commencer par ce Nice-PSG, au parfum évident et enivrant de grande soirée.

François PATURLE.
Mardi 21 Janvier 2003
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