Presse :
Pitau, monsieur plus
Nice-Matin, le 23/01/2003 à 08h04
Le milieu niçois fut le meilleur des vingt-deux. Tout simplement...
Malgré des budgets bien éloignés, Nice et Paris boxent dans la même catégorie.
Match nul à l'aller (1-1).
Match nul au retour (0-0).
Une fois encore, les Niçois de Gernot Rohr se seront hissés au sommet de l'événement. Et sans un poteau maudit, ils seraient encore sur le toit du championnat.
Tactiquement comme techniquement, les Niçois n'ont rien à envier aux Parisiens qui visent le titre suprême.
Collectivement, individuellement, les Aiglons n'ont pas à être jaloux. Loin de là ...
Dans le jeu (cohérence, fluidité) comme dans le défi physique (très dense et musclé hier soir), Cobos et les siens auront été au niveau. Un ton au-dessus même.
Avant d'aller à Marseille, Nice a prouvé (si besoin) que les gros ne lui font pas peur.
A force de prendre du poids et du relief...
Retour sur chacun de ce onze irréprochable.
GREGORINI. - Tout le stade attendait son face à face avec Létizi. Un duel à distance entre ces Niçois qui font la fierté du Gym. Damien aura été à la hauteur de Lionel. Lui aussi aura réussi le sans-faute qui débouche, fatalement, sur un résultat vierge.
Concentré, inspiré, il ne fut finalement inquiété que sur deux coups francs signés André Luiz et Heinze. Il repoussa, le premier, de ses deux poings fermes et dévia, le second, du bout des gants. Grégorini reste invaincu au Ray depuis... le 24 aout. Une vraie ''perf'' !
PAMAROT. - En première période, pas un Parisien n'osa s'aventurer dans son couloir droit. Il faut dire que Noé dans un couloir, ça impressionne. Le gaillard prend de la place. Après la pause, il s'occupa des velléités d'Ogbeche et lui coupa vite l'envie de venir taquiner Grégorini. Du bon Pamarot. Sérieux, puissant, calme.
COBOS. - Son sens de l'anticipation lui a permis d'être toujours en avance. Il a lu le jeu parisien comme on dévore un roman. Dans un fauteuil. Sans cigare à la bouche mais avec le sourire aux lèvres. Alors, plus d'une fois, il brisa les intentions et les trajectoires de rivaux rarement dangereux. Bien placé, il a gardé la maison ''rouge et noir'' en ordre. Bref, le boss a fait son match. Un de plus.
ABARDONADO. - Le Marseillais qu'il est, aime défier et combattre le maillot Parisien. Emporté par sa fougue, il prit même l'un des très rares cartons jaune de sa saison. Déterminé, le défenseur central azuréen mit de l'ardeur dans chacun des combats qui l'opposèrent à Aloisio. Longtemps gêné, le Brésilien ne sut pas sur quel crampon danser la samba du buteur. Certes, un ou deux coups de reins de l'ex-stéphanois perturbèrent quelque peu ''Pancho'', mais celui-ci s'en sorti sans dégât.
VARRAULT. - Il avait Fiorèse dans sa zone. On aura pratiquement pas vu l'attaquant du PSG. Il est vrai que le plongeur ne tombe plus sur une rafale de vent ou même un coup d'épaule. Adepte du ''mounta-cala'' comme disent les Nissarts, Cédric aura parfaitement rempli sa mission de piston. Affamé de ballons après ses trois matchs de suspension, il dévora ses adversaires directs et dégusta quelques raids offensifs pimentés. Enfin, même sous la pression parisienne, il ne s'affola jamais.
BIGNE. - Il se trouvait dans le secteur de Heinze qui n'est pas réputé pour être un tendre. Agressif, combatif, il bloqua l'Argentin sans jamais oublier de venir semer le désordre chez l'ennemi. Avec un brin de chance, il aurait même pu être l'homme de la soirée. Le héros. Le libérateur. Mais sa frappe (après qu'il ait pourtant si bien ouvert son pied) vint se fracasser sur le poteau gauche d'un Létizi béni.
ROY. - Lui aussi s'est offert une ''occase''. Et une belle. Suite à une déviation de la tête de Cherrad, il se trouva dans la peau de l'exécuteur. Mais sa reprise s'envola par-delà la transversale parisienne. On le vit aussi enlever un ballon de but à Fiorèse en pleine surface. Un coup de patte salvateur. Le placement toujours ciblé et lucide, il gomma les ratures des siens et apeura parfois les autres. Comme d'habitude, il joua juste et bien. Dommage que le susceptible monsieur Poulat lui infligea un avertissement bien injuste.
PITAU. - Il récupère, donne. Court, accélère. Propose, dispose. Il simplifie la tâche de ses coéquipiers. Il rend le foot facile. C'est ce qu'il y a de plus difficile. Ce gars-là est un bonheur pour le jeu, un trésor pour une équipe, un régal pour les observateurs. Hier encore, il fut de tous les bons coups. Souvent à l'origine. Parfois à la conclusion comme lors de cette frappe qui, d'entrée, aurait pu propulser l'OGCN vers la réussite et la joie. Comme face à Lille, il fut le meilleur Niçois. Le meilleur des 22. Pitau, c'est plus que jamais le top niveau.
EVERSON. - Tous les clubs commencent à le connaitre. On se méfie d'une terreur. Surveillé comme le lait sur le feu, il ne put déborder la défense d'en face. Privé d'espace, de liberté, il ne parvint pas à s'échapper des griffes adverses. Certes, le ''taureau'' se battit comme un lion. Certes, il mit de la rage dans ses départs et dans ses coups francs, mais cette fois, il ne put renverser la situation.
CHERRAD. - Une frappe lointaine et audacieuse, un contrôle orienté (provoquant la faute et le premier carton de Nyarko), une subtile déviation de la tête sur corner pour un Roy bien placé. Malek fit du bon boulot. Mais après ses deux buts consécutifs (Lille, Montpellier), il est resté muet. Remplacé à 26 minutes du verdict par un MIONNET ovationné par le Ray. Celui-ci aura, de suite, tenté sa chance sur une frappe fulgurante. Ce sera pour une autre fois...
DIAWARA. - En manque d'occasions franches (une reprise non cadrée), il a surtout œuvré pour la collectivité. Constamment dans le bon sens, il proposa des choix et offrit des solutions. Peut-être a-t-il perdu un ballon. Pas un de plus. Parce que le foot, il le respire.
Côté parisien, qui sortir du lot ? Létizi pour sa baraka et sa sureté. Heinze pour sa volonté. Aloisio pour ses inspirations. Mais ce Paris-là ne restera pas longtemps dans nos mémoires. Contrairement au Gym version 2002-2003...
Philippe CAMPS.
Jeudi 23 Janvier 2003
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