Presse :
Nice pas récompensé !
Nice-Matin, le 23/01/2003 à 08h06
Malgré une succession d'occasions franches en première période, le Gym n'a pu faire tomber le PSG... mais reste solidement campé tout en haut du classement
Nice-Paris SG 0-0
A Nice (Stade municipal du Ray) : Nice et Paris SG 0 Ã 0 (0-0)
Terrain : bon. Temps : doux. Eclairage : bon. Spectateurs : 15.838. Arbitre : E. Poulat
Avertissements : Nice : Abardonado (17), Pitau (71) ; Paris SG : Nyarko (9), Ogbeche (74), Aloisio (82), Heinze (86)
Exclusion : Paris SG : Nyarko (87), Luis Fernandez (90+1)
Nice : Grégorini - Pamarot, Cobos (cap), Abardonado, Varrault - Bigné, Pitau, E. Roy, Everson - K. Diawara, Cherrad (Mionnet 64)
Paris SG : Letizi - Potillon, Déhu, Pochettino, Heinze - Fiorèse (A. Touré 76), Hugo Leal, Nyarko, Andre Luiz (Llacer 32) - Teixeira (Ogbeche 46), Aloisio
Le Gym n'a toujours pas encaissé de but à domicile depuis le 24 aout dernier, et Nice reste solidement placé dans le trio gagnant du championnat, seulement devancé d'un but au goal-average par l'OL pour le poste de leader.
Les Aiglons gardent aussi leurs six points d'avance sur le PSG et ce 0-0, hier soir au Ray, est tout sauf un mauvais résultat. José Cobos et les siens n'ont pas manqué de saluer longuement leur public après le coup de sifflet final. Il n'empêche, ce match ne manquera pas de laisser des regrets dans les têtes niçoises, tant les Aiglons ont dominé du pied, de la tête et des épaules une première période où seul un manque flagrant de réussite les a empêchés d'inscrire ce but tant attendu. Nice, une nouvelle fois, a prouvé qu'il savait faire le jeu face aux « gros ». Le grand derby, mardi prochain à Marseille, n'a jamais paru aussi prometteur.
« Qui ne saute pas n'est pas Niçois », trépignait, avant le coup d'envoi, un Ray de retour aux plus belles soirées. Avec un petit quelque chose en plus : le gout enivrant des sommets retrouvés, l'Europe en ligne de mire...
Sur une pelouse ayant parfaitement absorbé le déluge de la veille, le Gym ne laissait pas au PSG le temps d'un round d'observation. Une demi-volée signée Romain Pitau fusait à côté des buts de Letizi (1ere), puis Malek Cherrad, au lieu de servir Varrault, s'avançait pour une frappe tendue mais dans les gants du gardien parisien (4e).
Pour un match à enjeu, l'entame n'avait rien de bloquée et le Ray grondait à nouveau pour un coup-franc obtenu par Pitau à 25m, face au but, la frappe d'Everson échouant cette fois dans le mur (6e). Un peu sonné, le PSG se reprenait cependant pour répondre au niveau de l'engagement et équilibrer un instant les débats, affichant une organisation pas si frileuse que ça.
Si Aloisio était l'unique pur attaquant, l'ancien Vert était encadré par Andre Luiz et Fiorese sur les côtés, surveillés de près par Pamarot et Varrault, Hugo Leal évoluant un peu en retrait en meneur axial. A la suite d'un enchainement et d'une faute d'Abardonado sur Fiorese, Andre Luiz frappait un coup franc décalé mais dangereux : très bien placé, sur la trajectoire, Gregorini repoussait des deux points. Averti, le Gym sonnait la charge, mettant la manière dans les transmissions pour jouer tantôt court, tantôt large, et déborder un milieu parisien de nouveau aux abois.
Everson en rampe de lancement, Romain Pitau vif et omniprésent, Yoan Bigné insaisissable, Diawara et Cherrad inspirés dans les remises et les décalages, le Gym allait faire souffler un vent de panique dans la cuirasse parisienne qui s'en sortait par miracle. 23e : corner d'Everson prolongé par Cherrad, la demi-volée d'Eric Roy, idéalement placée, s'envole au dessus ; 32e : accélération de Pitau, remise de Diawara contrée, Yoann Bigné récupère face au but et voit son tir soudain repoussé par un poteau revêche ; 38e : encore une belle combinaison niçoise et un ballon en cloche d'Everson en faveur de Diawara lancé face à Letizi, l'attaquant se prenant la tête à deux mains après avoir un peu écrasé sa frappe...
Comme face à Lille, dix jours plus tôt, il ne manquait qu'un but pour concrétiser cette domination rageante, car non récompensée. Le pire, pour le Gym, eut été que le PSG l'inscrit avant la pause en contre ; mais Aloisio, à la lutte avec Abardonado, manquait la lucarne, du gauche, à l'entrée de la surface (42e).
Mionnet menaçant
A la reprise, Fernandez lançait Ogbeche dans le bain, le Nigérian prenant la place de Teixeira et occupant le flanc gauche abandonné par Andre Luiz (luxation du coude), peu après la demi-heure. Toujours bien en place, dans son 4-4-2 maison modulable et offensif, Nice repartait en campagne, Varrault et Pamarot devant toutefois refréner leurs montées pour surveiller Fiorese et surtout Ogbeche, plus menaçants. Paris, à défaut de se montrer brillant, se comportait en élève concentré et appliqué.
Et le Gym, après la somme d'efforts et son festival sans réussite de la première période, voyait le petit grain de sable de la fatigue ralentir une machine devenue moins fringante. Les minutes passaient vite mais les occasions se faisaient beaucoup plus rares. Voyant Mionnet enlever son survêtement, le Ray scandait le nom de l'ancien Sedanais, qui rentrait pour la première fois en Rouge et Noir à la 64e minute.
Trois minutes plus tard, à la sortie d'un joli dribble devant Pochettino, sa première frappe, enroulée, filait à côté, pas loin. Le PSG, aussi, se donnait un petit espoir de prendre l'avantage : le tir de loin d'Heinze, sur coup-franc, était dévié en corner par Grégorini près de son poteau (72e). Le poteau... on devait y repenser dans les têtes niçoises, avec ce tir de Bigné de la première période.
Leitizi s'interposait sans problème sur un nouveau tir de Mionnet, mais la charnière défensive du PSG se montrait assez souveraine dans le domaine aérien. Nyarko, coupable d'un mauvais geste sur Eric Roy, rejoignait les vestiaires trois minutes avant le terme.
Il était rejoint à la dernière minute par Luis Fernandez, rendu furieux par un hors jeu signalé à ses attaquants sur un dernier contre après un ballon subtilisé à Everson.
Contrastant avec les premières 45 minutes, cette seconde mi-temps sans relief s'achevait sans le coup de théâtre espéré jusqu'au bout par le Ray.
Les nouvelles des incidents d'avant-match hors du stade (8 blessés, dont un très grave) venaient largement ternir la note d'une soirée qui aurait du rester dédiée au football.
François PATURLE.
Jeudi 23 Janvier 2003
Tous droits réservés - © Nice-Matin
- Retour -