Comme au match aller, Lyon n’a pas pu percer le coffre niçois (0-0) en ouverture de la 36e journée. Avec «seulement» cinq longueurs d’avance sur Bordeaux, qui se déplace à Marseille dimanche, les Gones devront encore attendre pour décrocher leur 7e titre.
Compte rendu du match
Et si ce voyage à Nice était synonyme de septième titre pour l'Olympique Lyonnais ? Malgré une fin de saison poussive, les hommes d'Alain Perrin pouvaient en effet être sacrés en cas de succès sur la Côte d'Azur conjugué à une défaite de Bordeaux à Marseille dimanche. Un scénario loin d'être improbable, d'autant que les Gones réussissaient plutôt bien au stade du Ray ces dernières années...
Un vrai concours de barres
C’est donc comme s’ils étaient chez eux que les Rhodaniens entamaient la partie. Et après quelques minutes de bronzette, passées à profiter du grand soleil offert par la Côte d’Azur, Benzema prenait le taureau par les cornes en déposant trois défenseurs azuréens avant de trop croiser sa frappe du gauche (7e). Le meilleur buteur du championnat était ensuite tout près de profiter d’une passe en retrait mal ajustée par Kanté, mais Lloris se montrait finalement le plus prompt (10e). Le stage d’oxygénation d’Evian avait visiblement fait le plus grand bien aux Gones, qui manquaient à nouveau de trouver la faille par Juninho sur coup-franc (12e). Et le Gym dans tout cela ? Plutôt timides jusque-là , les Aiglons étaient tout près de réaliser le hold-up parfait sur leur première véritable sortie, mais Coupet déviait magnifiquement la tentative extérieur pied droit de Koné sur sa transversale (16e). Mis en confiance par ce coup de génie de leur attaquant de poche, les hommes de Frédéric Antonetti se montraient dès lors bien plus audacieux, à l’image de ce lob de Bamogo sur Coupet, que l’ancien Marseillais n’arrivait malheureusement pas à convertir en but (21e). Mais l’OL n’avait pas dit son dernier mot et aurait même pu, par deux fois, ouvrir le score sur deux frappes puissantes signées Juninho, sur coup-franc (25e), et Toulalan, d’une splendide volée (28e). Hellebuyck, sur coup de pied arrêté (30e), puis Koné d’une reprise avortée (43e), avaient beau tenter de réagir dans le dernier quart d’heure, c’est bien sur un score nul et vierge que les deux équipes regagnaient les vestiaires.
Letizi assure l’intérim
La seconde période démarrait par un gros coup dur pour les locaux qui perdaient Lloris, visiblement touché à la main dans un choc avec Kallström en fin de première mi-temps. A peine le temps d’enfiler les gants pour Letizi, qui devait déjà intervenir sur deux essais lointains signés Juninho (47e) et Benzema (56e). Le portier remplaçant de l’OGCN était ensuite sauvé par Apam, auteur d’un retour décisif dans les pieds de l’inévitable Benzema (69e). De timides alertes, qui symbolisaient assez bien la baisse sensible du rythme d’une rencontre, pourtant si agréable à suivre lors du premier acte. Chaleur oblige (plus de 20°C tout au long de la partie), il fallait en fait patienter jusqu’au dernier quart d’heure et l’arrivée des premiers changements pour voir le jeu s’animer de nouveau. Entré en lieu et place de Juninho, Bodmer avait ainsi l’occasion de faire évoluer le tableau d’affichage à plusieurs reprises (73e, 84e et même 93e). En vain. Modeste (74e) puis Koné (76e) ne connaissaient pas plus de réussite et c’est finalement sur un partage des points logique, comme au match aller, que Lyonnais et Niçois se séparaient. Il faudra donc encore attendre un peu pour voir les hommes de Jean-Michel Aulas s’octroyer leur 7e titre d’affilée.
Le jeu et les joueurs
Positionnés dans un inhabituel 4-3-3 en raison de l’absence d’Ederson, les hommes de Frédéric Antonetti ont à nouveau joué à fond leur rôle d’arbitre de cette fin d’exercice. Après avoir résisté au dauphin en infériorité numérique, ils ont cette fois tenu la dragée haute aux probables futurs champions de France. Comme face aux Girondins, l’axe central Kanté-Apam se sera montré particulièrement solide. Et face à l’armada lyonnaise, tout le monde ne peut pas en dire autant. Mais Nice n’est pas la 2e meilleure défense de France sans raison. Et si Lloris n’a pas eu l’occasion de briller, Letizi, lui, s’est montré très rassurant dans ses interventions. Pour le reste, on aura noté la nouvelle copie plein rendue par Koné, ainsi que le manque de réalisme de Bamogo malgré une belle activité.
Dans le camp adverse, Alain Perrin avait lui aussi opté pour un 4-3-3, bien plus classique du côté des Gones. Et si ses hommes ont enchaîné avec un second nul consécutif qui ne leur permet pas d’entrevoir le titre dès ce week-end, ils ont en tout cas conservé leur invincibilité au stade du Ray qui perdure depuis le 22 septembre 1995 (1-0). Une série qui aurait pu prendre fin sans un arrêt de grande classe de Coupet sur une frappe vicieuse de Koné. Positionné sur le flanc gauche de la défense, Boumsong aura plutôt bien fait le boulot, osant même quelques montées improbables en début de match. De retour dans l’entrejeu, Toulalan a lui fait un bien fou en ratissant un nombre incalculables de ballons. Mieux, l’international a même failli marquer l’un des buts de l’année. Après-midi bien triste en revanche pour Keita et Govou, qui n’ont que très peu pesés sur la défense adverse.
Aurélien Billot
Sport24