Une question de suprématie

Plus qu’un derby de la côte d’Azur, ce Marseille–Nice version 2003 revêt une importance toute particulière. Les deux équipes sont solidement installées en haut du classement et une victoire, mardi soir au Vélodrome, serait un nouveau pas vers une qualification européenne. Voire mieux…

Le service de sécurité de l’OM n’a pas le temps de chômer. Trois jours après l’un des déplacements les plus risqués de la saison (au Parc des Princes), il doit en effet préparer la réception de l’OGC Nice au stade Vélodrome. Un match tout aussi redouté que celui face au PSG tant les supporters des deux équipes se détestent. D’ailleurs, un important service de sécurité sera mis en place pour encadrer les Niçois et contenir les Marseillais. Une grande animosité oppose ces groupes et de tous temps, les rencontres entre les deux clubs ont été de véritables derbys, dans tous les sens du terme. La Préfecture des Bouches du Rhône, comme les responsables de la sécurité de l’OM, ont donc décidé la mise en place d’un dispositif digne d’un match de Coupe d’Europe. Après les incidents qui ont émaillé la rencontre entre Nice et le PSG, et les saisies d’armes blanches effectuées dans les véhicules des « supporters » marseillais qui se rendaient au Parc des Princes, inutile de préciser qu’il faudra montrer patte blanche avant de passer les grilles. Il est d’ailleurs conseillé aux spectateurs d’arriver tôt au stade pour ne pas manquer le début de la rencontre.

Côté terrain, Alain Perrin a lui aussi ses propres soucis. Il devra se passer des services de Manuel Dos Santos, suspendu après son carton rouge reçu au Parc et de Sébastien Perez, qui n’arrive pas à trouver un masque à sa taille pour protéger son nez cassé. Daniel Van Buyten, incertain en raison d'une douleur aux adducteurs, est en revanche dans le groupe qui partira au vert mardi soir. Ce match revêt en effet une importance capitale pour les deux équipes et comme lors du match aller, disputé le 11 septembre dernier et qui avait vu les Aiglons s’imposer, Nice et Marseille sont à égalité de points. Seule la victoire intéresse donc les deux entraîneurs et dans cette optique, la préoccupation principale du staff marseillais est de savoir si les joueurs n’auront pas laissé trop de forces dans la difficile bataille qui a duré 120 minutes samedi soir sur la pelouse parisienne. Alain Perrin espère que ses joueurs auront digéré cette élimination en Coupe de France et que, comme elle a su le faire jusqu’à présent après une défaite, son équipe saura réagir.

Cette pression, Gernot Rohr ne semble pas l’avoir. Depuis lundi soir, joueurs, entraîneurs et responsables du club sont avec des journalistes sur l’Île des Embiez, où ils profitent des installations de l’hôtel Elios pour préparer le match de mardi soir. Soleil et cadre idyllique au programme ! Après une dizaine de jours de repos, le coach niçois peut également compter sur la totalité de son effectif, à l’exception de Pamarot, suspendu pour cette rencontre. Comme le soulignait dimanche Alain Perrin, « le feu de paille de Nice s’est transformé en feu de forêt. Il y a de vraies qualités dans ce groupe avec un savant mélange de joueurs expérimentés qui ont envie de prendre une revanche et de jeunes qui veulent prouver quelque chose. Avec deux Marseillais à la baguette - le gardien Damien Grégorini et le défenseur Jacques Abardonado - plus Eric Roy, il y a des garçons qui connaissent bien le Vélodrome. » Reste à savoir s’ils sauront l’apprivoiser…

Fabien LAURA
Lundi 27 janvier 2003
© Football365