Nice fait douter Auxerre

Après sa débâcle du week-end précédent, Auxerre encaisse un second revers d’affilé face à Nice (0-1). L’AJA est de nouveau apparue très limité dans le jeu.

Compte Rendu du match
Après la déroute essuyée par Auxerre à Marseille (0-4), Jean Fernandez a eu une semaine pour soigner les plaies d’une défense toujours aussi fébrile. C’était à l’occasion de la venue de Nice que la 17e défense de la saison précédente était passée au crible, avec l’intention de demeurer assez solide pour confirmer la première sortie réussie à l’Abbé Deschamps contre Nantes (2-1). Mais le club niçois, lancé par son succès aux forceps sur Nancy (2-1), entendait effacer ses trois défaites de la saison passée face à l’AJA pour se repositionner.

Lejeune manque l’égalisation
Malgré les limites défensives affichées au Vélodrome, Jean Fernandez ne retouchait en rien son onze de départ aux options de rechange limitées quantitativement et qualitativement. D’autant plus que Tamas a quitté la Bourgogne pour rallier Bucarest en cours de semaine. La continuité, c’était aussi le leitmotiv d’un Antonetti remplaçant numériquement les absences d’Hognon et Mouloungui par Yahia et Traoré, buteur décisif contre Nancy. Dès le début de match, l’OGC laissait délibérément Auxerre s’installer dans sa partie de terrain. Et en contre, Nice restait menaçant, insistant notamment sur le couloir droit que Mignot comblait tant bien que mal. Depuis cette aile, Rémy trouvait Traoré dans la surface dont la reprise aérienne filait de peu à côté (17e). Cette supériorité niçoise dans le jeu aérien était concrétisée par Yahia sur un coup-franc excentré d’Hellebuyck (0-1, 29e). Auxerre doutait et frôlait le break de retard lorsqu’une mauvaise relance de Coulibaly permettait à Bamogo de trouver la barre (39e). C’était le déclic pour éveiller l’orgueil des locaux. Oliech et Lejeune animaient notamment la fin de première période. Le Nigérian sollicitait une première fois Letizi sur une frappe croisée (40e) avant d’obtenir un penalty plutôt logique face au portier niçois. Une occasion en or de revenir juste avant la pause que Lejeune gaspillait en tirant à gauche du cadre ! (45e+2).

Auxerre ne réagit pas
Avec l’apport de Niculae, Auxerre démontrait clairement son intention de rebondir sur l’élan aperçu en fin de première période. Et réussissait très vite à pousser le Gym dans ses derniers retranchements. Sur un corner de Pedretti, Niculae plaçait sa tête juste au dessus du cadre adverse (49e). Sauf qu’avec quatre attaquants de métier sur le terrain (Niculae, Lejeune, Oliech, Jelen), le déséquilibre tactique d’Auxerre permettait aux Aiglons de sortir rapidement la tête de l’eau pour se montrer incisifs à leur tour. Hellebuyck (57e) puis Rémy (63e) remettaient le doute dans les têtes adverses. Tout comme Bamogo, très actif aux abords de la surface de Riou, comme l’illustre sa frappe au ras du sol flirtant avec le montant gauche du portier auxerrois (74e). Menés, les hommes de Jean Fernandez voient leur capital confiance – déjà peu élevé avant le match – s’effriter peu à peu. Letizi et consorts pouvaient légitimement voir se dessiner leur premier succès hors de leurs bases de la saison. Seul regret pour eux : ne pas avoir su prendre définitivement les devants au tableau d’affichage. Car en fin de match, les opportunités de contre n’avaient pourtant pas manqué. Notamment à l’initiative de Rémy, tout près d’endosser le rôle de buteur (87e, 90e+1) ou celui de passeur décisif pour Coulibaly (84e) puis Modeste (90e+4). Avec ce premier succès à l’extérieur de la saison, Nice remonte en 5e position.

Le jeu et les joueurs
Le malheureux de la soirée côté auxerrois se nomme Lejeune. Principal danger pour Nice en première période, il ne s’est ensuite jamais remobilisé après son penalty manqué avant le repos. Dudka, sorti à la pause, est apparu totalement à côté de son sujet en multipliant les mauvais choix. Il fut remplacé par Niculae, encore trop juste physiquement. Pointé du doigt après la défaite à Marseille, Grichting a timidement réagi au sein d’une défense encore très fébrile. Notamment côté droit où Mignot et Hengbart ont manqué de coordination pour colmater les brèches. Oliech a livré une copie plus honorable dans un rôle d’ailier offensif très vif dans ses accélérations et prises de balle bien que maladroit - comme l'ensemble de ses coéquipiers - dans la dernière passe.

Titularisé en l’absence d’Hognon, Yahia a largement démontré qu'il avait de quoi convaincre Antonetti. Il a marqué le seul but du match tout en réalisant une prestation très solide en défense aux côtés de Kanté. Ce fut plus laborieux pour Diakité, en souffrance en première période sur son couloir. Si Hellebuyck n’a pas eu son rendement habituel, Faé et Echouafni ont été très précieux à la récupération, l’ancien Nantais se montrant par ailleurs moins offensif que contre Nancy. En attaque, Rémy a de nouveau été très remuant, notamment en fin de match où il fut tout près d’être décisif. Mais le meilleur Niçois se nomme Habib Bamogo, auteur d’une prestation de grande qualité, notamment sur le plan technique.

Flavien Chailleux
Sport24