Le bel envol des Aiglons

Grâce à un état d'esprit irréprochable, Nice séduit depuis le début de la saison et occupe une belle quatrième place au classement de la L1. Les Niçois, qui ne s'attendaient pas un tel début, gardent les pieds sur terre. Et Frédéric Antonetti pense déjà à l'avenir.

Pour un envol, c'est un bel envol. Les Aiglons ne s'attendaient sûrement pas à un tel mois d'août. Meurtri par les départs des joyaux comme Ederson, Lloris, Koné et un travailleur de l'ombre indispensable Balmont, Nice ne semblait pas en mesure de revivre ses émois de la saison passée, terminée à une belle huitième place après avoir séduit tout au long de l'exercice. Le temps de reconstruire. Le temps que la sauce prenne... Et finalement, le Gym pointe à une étonnante quatrième place grâce une troisième victoire de suite décrochée contre Valenciennes (2-0).

Olivier Echouafni n'en revient toujours pas : "Neuf points à la fin du mois d'août ! Si on nous avait dit ça à la reprise de l'entraînement, on aurait signé des deux mains. D'autant que nous avons déjà rencontré Nancy et Auxerre, deux bêtes noires" , se réjouit le capitaine des Rouge et Noir. Et à Habib Bamogo, buteur aux anges face à VA, d'en rajouter : "La soirée idéale pour tout le monde. Bien qu'en pleine reconstruction, nous avons réussi un beau mois d'août." Alors bien sûr, Nice a profité d'un calendrier favorable diront les mauvaises langues avec Le Havre, Nancy, Auxerre et VA. Sans grosse cylindrée. Mais le potentiel entrevu est plus que prometteur.

Antonetti ne veut pas revivre un tel été

Malgré la saignée estivale, le jeu est bien en place et les recrues semblent déjà parfaitement intégrées. Une réussite directement liée à Frédéric Antonetti qui a su réutiliser une formule déjà bien rôdée : un effectif de vieux briscards (Letizi, Hognon, Rool...) et des jeunes en devenir (Rémy, Mouloungui). Mais c'est aussi le résultat d'un groupe qui vit bien. "Je tiens d'abord à souligner l'état d'esprit remarquable de l'équipe, explique Cyril Jeunechamps dans Nice Matin. Le coach nous a dit encore que le groupe était bosseur, qu'il travaillait bien. Nous, sur le terrain, on le ressent de suite. Il y a beaucoup d'engagement physique en match et tout le monde fait des efforts, ensemble".

Si tous les voyants sont au vert, personne n'ose pourtant s'emballer outre-mesure. Le maintien reste la priorité. Et Antonetti donne le ton en louant la prudence : "On verra après dix matches. Les enseignements sont prématurés. Les points pris nous permettent de travailler dans la sérénité et le calme", plaide-t-il. Echouafni est sur la même longueur d'onde : "Maintenant, on se rapproche du maintien. Ce n'est pas le moment de nous endormir." Malgré cette belle série, l'entraîneur niçois, sûrement marqué par l'intersaison, voit d'ailleurs plus loin.

Le technicien pense déjà au prochain été et lance un appel à ses dirigeants : "Il y a dans notre effectif beaucoup de joueurs à fort potentiel. Mon souci est de pouvoir conserver cette équipe en pleine reconstruction sur trois ans et de la voir grandir. Elle ne peut que progresser. L'éternel recommencement n'est pas une solution en football. On ne pourra pas se permettre de perdre cinq titulaires chaque été sans se casser la gueule. Les exemples ne manquent pas dans le championnat. Je pense à Montpellier ou à Sedan, notamment, qui ont brillé en L1, et qui ont fini par chuter après les saignées estivales." A bon entendeur... En attendant de voir si les leçons ont été retenues, les Aiglons ont quinze jours pour préparer le prochain match. Contre Lyon de Lloris et Ederson. Histoire de confirmer leur bel envol...

Glenn CEILLIER
Eurosport