On s'en serait bien passé

Jusqu’ici, les arbitres n’avaient pas trop fait parler d’eux. Mais samedi, Jean-Charles Cailleux a raté sa prestation lors de Lyon-Nice, laissant un goût amer dans la bouche des amateurs de foot.

En début de saison, une Task Force s’est réunie, a travaillé, a édicté des principes… Les arbitres et les joueurs se sont eux rencontrés pour améliorer l’arbitrage. Et si tout n’a pas été parfait depuis août, l’arbitrage n’avait pas encore été au cœur des débats en ce début de saison. Et puis samedi, voilà que le visage d’un homme en jaune (le noir est désuet) s’est affiché en homepage : Jean-Charles Cailleux. Mal aidé par ses assistants, il est devenu l’égérie d’un arbitrage « flou ». Lors de Lyon-Nice, samedi, M.Cailleux et ses assistants ont pourri un match qui aurait pu mal se finir tant les nerfs des Niçois avaient été mis à vif. Il y a eu d’abord un coup-franc contestable pour une poussette de Rool sur Juninho (« Il se jette tout le temps », pestait Rool après coup), permettant au capitaine lyonnais de recoller à 1-2. Il y eut ensuite un vaudeville sur le second but, parfaitement valable, soulignons le bien, du même Juninho, aidé par une action de Piquionne qui a gêné Letizi. Mais un des assistants de M.Cailleux a levé son drapeau pour signaler l’attaquant lyonnais hors-jeu avant de le rabaisser en parfait chef de gare… Laissant place à la confusion et au doute ! Enfin, il y eut ce penalty pour une main involontaire d’Hognon sur un tacle glissé dans le temps additionnel… Benzema n’aura pas plus de pitié que M.Cailleux n’a fait preuve de discernement et de psychologie.

Trois buts lyonnais et trois contestations niçoises du fait de l’arbitre du match. La Task Force nous avait pourtant promis une meilleure communication des sifflets de la L1 : c’est raté, M.Cailleux préférant s’enfuir sans adresser un mot au public via les médias. S’il ne voulait pas reconnaître des erreurs, il aurait au moins pu s’exprimer et admettre qu’il n’était pas avec ses acolytes dans un bon jour, faire profil bas. Au lieu de ça, son silence pesant sera couvert par les déclarations des Niçois qui n’ont pas d’explications véritables et qui se sentent spoliés d’un résultat positif sur le terrain du champion. Et M.Cailleux peut s’estimer heureux dans son malheur que cette rencontre n’ait pas opposé Lyon à un des « gros » du championnat. Nul doute que la pression médiatique aurait été toute autre dans un match face à Marseille, Bordeaux ou Paris. Mais aurait-il sifflé sur ces actions litigieuses dans de tels chocs ? C’est aussi pourquoi les Niçois sont furieux puisqu’ils peuvent légitimement penser qu’il y a un arbitrage à deux vitesses : la France d’en haut et la France d’en bas de l’arbitrage en somme…

Voilà comment en 90 minutes les débats vont être lancés. Certains crieront à la nullité de l’arbitrage français, d’autres stigmatiseront une prétendue protection du champion lyonnais et y verront la main toute puissante de Jean-Michel Aulas. Toujours est-il que cette soirée a son incidence. Si Lyon est seul devant, il le doit à son talent, à son collectif solide, à sa culture de la gagne, l’amenant à renverser la situation, mais aussi à un coup de main et demi (le penalty et le premier coup-franc de Juninho) de M.Cailleux et de ses collègues. Aux Niçois, qui ont menacé de porter l’affaire devant la justice civile, on soulignera également que M.Cailleux aurait dû sanctionner leur équipe pour une faute sur Fred dans la surface… Toujours est-il que le débat est ouvert. Et de celui-là, on s’en serait bien passé. M.Cailleux le premier. « Un match réussi est un match où vous êtes complètement passé inaperçu malgré le résultat et les incidents. Et si le capitaine de l’équipe ou le dirigeant du club qui a perdu vient vous saluer à la fin de la rencontre, alors là, c’est carrément parfait ! » La citation est de Jean-Charles Cailleux (Magazine de l’Aisne, janvier-février 2008).

Olivier DE LOS BUEIS
Football365