Interviews :
COBOS : " Rendez Vous Samedi ! "
Nice-Matin, le 31/01/2003 à 10h46
Le Capitaine défie les sceptiques qui voient le Gym rentrer dans le rang
Il sort bon dernier du vestiaire. Étirements, massage, sauna, douche, José Cobos prend soin d'un corps qui a encore de belles batailles à livrer. Hier Marseille. Demain, Guingamp. L'espoir a chassé la désillusion.
Face aux questions, comme sur le terrain, le capitaine niçois fait face. Sans jamais maquiller une réalité, il est vrai, fort séduisante.
- La défaite à Marseille ?
Elle me laisse un goût d'amertume. Un sentiment de frustration.
- Pourquoi ?
Parce que je pense que nous n'avons pas assez osé. Nous avons manqué d'audace, de culot.
- Une explication ?
Peut-être le manque d'expérience. Jouer dans un Vélodrome presque plein n'est jamais évident.
- L'ambiance ?
Eh bien, moi, paradoxalement, elle m'a déçu. Le stade a remué après les deux buts. C'est tout. Et parfois, j'ai plus entendu nos supporters que ceux de l'OM. Pourtant, ils étaient 54 000 de moins... Franchement, cette saison, le public du Ray n'a rien n'a envier à personne. Il serait même le plus chaud de France que je ne serais pas étonné.
- Les buts marseillais ?
Je n'évoquerai que le premier. Il nous a tués. Quand on encaisse un but comme celui-là à la 48e, on revient au vestiaire tête basse. Ce but effaçait tous les efforts faits en première mi-temps. A 0-0 à la pause, la pression changeait de camp. Les Marseillais auraient peut-être davantage ressenti la fatigue trois jours après leurs 120 minutes au Parc des Princes. En plus, ce but était évitable.
- La faute à qui ?
A tous. En remontant l'action, on se rend compte qu'on aurait pu et dû éviter de subir, éviter le coup franc, éviter le corner. On connaît la suite... Tout le monde est responsable. Un coupable ? Le vent.
- Il était si terrible que ça ?
Horrible. Il modifiait toutes les trajectoires.
- Sur Canal, on vous a vu hurler après Sytchev. C'était impressionnant...
Oui, je parle bien le russe...
- L'OM ?
Je persiste à dire que les Marseillais étaient prenables. Pour moi, l'OM est une équipe comme une autre. Comme les autres. Il y a aucune raison de craindre l'OM plus que Guingamp. Si vous voyez où je veux en venir...
- Alors allons-y
Je me méfie de cette formation de Guingamp. A l'aller, elle nous avait bien bouges. Tactique, technique, physique, elle ne manquait de rien. D'ailleurs, jusqu'à celui de Bordeaux, ce fut, à mon avis, le déplacement le plus délicat. (José était absent à Sochaux et Sedan).
- Mais aujourd'hui Guingamp traverse une bien mauvaise passe...
Ça ne veut rien dire. Je ne crois pas aux séries roses ou noires, et aux statistiques. Regardez, jusqu'à mardi, nous n'avions jamais encaissé un but sur corner. Comme quoi tout arrive...
- Connaissez-vous le classement des Guingampais ?
Non. Ni leurs derniers adversaires. Ni leur probable composition d'équipe. Je me contente des souvenirs du match aller. Et de la vérité du terrain au retour.
- En onze déplacements Guingamp a gagné cinq fois...
On sera vigilant.
- L'objectif ?
La gagne. En sachant que ça ne sera pas une partie de plaisir. Plus le championnat avance, et plus les équipes sont difficiles à jouer. Lors de certains matchs, je pense là à Paris ou Marseille il faut toujours un petit plus pour passer. A nous d'aller le chercher. Mais je ne m'inquiète pas. L'OGCN a du caractère. De la personnalité. Du cour.
- Kaba Diawera et Yohan Bigné disent : "Contre Guingamp, il faut gagner. Absolument" !
Absolument est le mot clé. S'imposer à la maison est toujours un impératif. Aujourd'hui plus que jamais. Une victoire nous hisserait jusqu'à la barre symbolique des 42 points. Ainsi, le maintien serait assuré.
- Le fait de ne plus avoir pris de but à domicile depuis le 24 août rend-il plus fort ?
Si je ne l'avais pas lu et entendu, ces derniers temps, je n'en aurais même pas conscience. Je ne m'en soucie pas. C'est un fait, une date, une statistique. Ce n'est pas si important. Au Ray, la mission est de gagner, pas de ne pas prendre de but. Si on peut allier les deux, tant mieux.
- Depuis le début de la saison, vous êtes au top niveau. Un secret ?
L'envie. La détermination. Je suis bien, mais je fais tout pour. Et puis, tous les autres m'aident à me maintenir à ce niveau. Je veux gagner. Je veux donner le meilleur de moi-même. Ce matin, après l'entraînement, j'ai fait 45 minutes d'étirements et 45 minutes de soins avec massage. Il y a dix ans, je n'aurais certainement pas fait tout ça après une séance. Aujourd'hui, oui. Voilà le secret.
- Une confidence, qui va être champion ?
(Il sourit...) Le plus régulier. Avec cette réponse, je laisse la porte ouverte à toutes les possibilités...
- Quatrième, est-ce là la vraie place de l'OGCN ?
Je ne sais pas. Il reste 14 journées. Une belle surprise nous attend peut-être au bout du chemin. Au Vélodrome, on a perdu deux petites places. Ce n'est pas vraiment ce qu'on appelle une chute libre.
- Que répondez vous à ceux qui affirment que Nice est rentré dans le rang ?
Je leur donne rendez-vous samedi. Et j'espère que le Ray sera plein. Chez nous, personne ne lâchera quoi que ce soit. Et tout le monde désire retrouver le trio de tête au plus vite. Je suis optimiste. Je suis réaliste. Croyez-moi, le Gym a encore de beaux jours devant lui.
Philippe CAMPS
Vendredi 31 Janvier 2003
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