Le stade Louis II sera le théâtre, samedi, d'un chaud derby de la Côte d'Azur entre Monaco et Nice pour le compte de la 9e journée de Ligue 1. Alors que les Monégasques ont besoin de points, cette rencontre se joue en effet sur fond de discorde entre le président niçois, Maurice Cohen, et son homologue monégasque, Jérôme de Bontin.
Un derby n'est jamais un match comme les autres. Programmée à 19h, samedi à Louis II, la rencontre entre Monaco et Nice, pour le compte de la 9e journée de Ligue 1, a déjà débuté en coulisses. En effet, Maurice Cohen, le président niçois, et son homologue monégasque, Jérôme de Bontin, ont allumé les premiers feux. La première étincelle est venue du prix des places allouées aux supporters du GYM.
A l'heure d'organiser leur déplacement long de 20 kilomètres, les supporters de l'OGC Nice ont eu la désagréable surprise d'apprendre que le club de la Principauté avait revu ses tarifs à la hausse pour leur permettre de s'asseoir en tribunes à Louis II. Mécontent, Maurice Cohen s'est alors insurgé contre cette décision «princière». "Il a d'abord dit qu'il avait prévu de nous faire payer 15 euros par place, et qu'il nous faisait une remise de 20% en nous faisant payer 12 euros. Je trouve cela indécent car nos supporters payaient d'habitude 8 euros, ils auraient peut-être pu payer 9 ou 10 euros mais là , passer de 8 à 15, puis à 12, soit une augmentation de 50%, je trouve cela déplacé", a déclaré l'ancien président du Cagival (club omnisports de Nice) dans une interview accordée à Sports.fr.
De son côté, Jérôme de Bontin s'est dit "étonné et attristé" des allégations de Maurice Cohen. "Ces propos polémistes sont inutiles et déplacés, car ce que dit monsieur Cohen est inexact. L'AS Monaco FC, qui est, comme tous les autres clubs, maître de sa politique tarifaire, a décidé au début de la saison 2008-2009 de fixer le prix des places en tribune Populaire pour les matchs de gala au stade Louis II, à 15 euros. Le tarif de 12 euros consenti à l'OGC Nice ne constitue donc pas une augmentation de 50%, mais bien une réduction de 20% par rapport au tarif initialement fixé", a déclaré l'homme d'affaires franco-américain sur le site officiel de l'ASM.
Match capital pour Monaco
Sur le Rocher, on préfère rester concentré sur le terrain. Et pour cause: après un début de saison honorable (1 défaite lors des six premiers matches de la saison), l'équipe dirigée par Ricardo traverse une mauvaise passe, n'ayant pris qu'un point lors de ses trois dernières rencontres.
L'attaque des Rouge et Blanc est restée muette depuis le 13 septembre et une victoire sur Lorient (2-0). En dépit de la confiance que lui accorde l'entraîneur brésilien, le Colombien Juan Pablo Pino, arrivé en janvier 2007, n'a toujours pas marqué sous le maillot monégasque et essuie régulièrement les sifflets du maigre public de Louis II. Quant au Sud-Coréen Park, buteur pour son premier match face à Lorient, il ne confirme pas les promesses qu'il a laissé entrevoir face aux Bretons. Les solutions qui s'offrent à Ricardo en attaque paraissent cependant limitées. Et comme le dit Meriem dans les colonnes de Nice Matin, "quand on n'arrive pas à marquer, il est difficile d'aller chercher un résultat". Quatorzièmes, les partenaires de l'énigmatique Freddy Adu n'ont plus le droit de reculer sous peine de flirter dangereusement avec la zone rouge. "Il faut réagir d'urgence car au classement ça va très vite dans les deux sens", prévient Meriem.
Du côté niçois, il est également l'heure de battre le rappel des troupes. Après trois victoires de rang, l'OGC Nice n'a pris que quatre points en quatre matches de championnat. Mais contrairement à son voisin, l'OGCN laisse entrevoir certaines promesses au niveau de son jeu collectif. Autre élément rassurant: Louis II est devenu une véritable résidence secondaire pour les Aiglons, qui n'y ont plus connu la défaite depuis 2002 (2 victoires, 4 nuls). "Le derby, c'est un match important pour nous et nos supporters. C'est une motivation différente des autres matches. On va jouer à l'extérieur dans un stade rempli de Niçois", prévient Cyril Rool dans les colonnes de Nice Matin.
Dans le sillage de leur bouillonnant arrière gauche, les Niçois tenteront de faire coup double à Louis II: poursuivre leur invincibilité en terre monégasque en ramenant un bon résultat et permettre à Maurice Cohen de montrer à Jérôme de Bontin que l'argent ne fait pas le bonheur...
Louis DABIR
Sports.fr