Bamogo : « A Nantes, ça n'a pas accroché »

A 26 ans, et après trois années de galère à Marseille, Vigo puis Nantes, Habib Bamogo revit cette saison à Nice. Auteur de 3 buts en 13 matches de championnat depuis le début de l'exercice, l'attaquant formé à Montpellier retrouve enfin du plaisir à jouer au football, après une saison d'adaptation difficile du côté du stade du Ray. Il évoque son chemin de croix avant de retrouver Nantes, dimanche après-midi, à l'occasion de la 14e journée de Ligue 1.

- Habib, la semaine a bien débuté avec la victoire de Nice contre Créteil (3-0), en 8e de finale de la Coupe de la Ligue, avec un but pour vous à la clé...
Oui, on s'est qualifié pour les quarts de finale, c'est une bonne chose. On a pris ce match au sérieux. En jouant de cette manière, on ne pouvait que gagner. On prend au sérieux toutes les compétitions que l'on joue. La Coupe de la Ligue est un tournoi rapide, qui permet d'atteindre certains objectifs assez rapidement.

- Maintenant que Lyon a été éliminé, le chemin menant à la finale semble moins difficile, avec Le Havre en quarts, puis Vannes ou Metz en demi...
C'est faisable. Mais comme on dit, en coupe, il faut respecter chaque équipe car ce sont des compétitions spéciales. Lyon ou pas, ce sont des matches qu'il faut aborder avec l'esprit de coupe pour passer. Cet esprit, on l'a, car pour nous, c'est très important pour la suite de la saison.

- Dimanche, vous recevez Nantes pour la 14e journée de Ligue 1, alors que vous restez sur une série de 6 matches sans défaite...
Cela va être un match difficile, car c'est une équipe à la recherche de points. Il nous faudra faire un match très sérieux. Faire une bonne saison, c'est faire des séries. On est dans une bonne série, donc il nous faut continuer ainsi.

- Quel souvenir gardez-vous de votre passage à Nantes en 2005-2006 (31 matches, 4 buts, ndlr) ?
Rien de particulier, puisque je n'ai passé qu'un an à Nantes. Ça n'a pas accroché du tout. Je suis arrivé là-bas à un moment où c'était le trou, personne ne savait vraiment qui était le président. C'était un peu compliqué. Je n'en garde pas un souvenir extraordinaire, même si c'est un club respectable, où l'on peut bien travailler, avec notamment de très bonnes installations. C'est aussi une ville agréable, qui a dominé pendant des années le football français. C'est un passage qui me sert aujourd'hui.

"Mieux vaut procéder étape par étape"

- Etait-ce la pire saison de votre carrière ?
Non, ce n'est pas la pire. Mais elle était compliquée quand même.

- L'actuelle 5e place de l'OGC Nice, avant cette 14e journée, a-t-elle changé les objectifs du début de saison, notamment le maintien ?
Non. Il ne faut pas faire la fine bouche. On va déjà essayer de se rapprocher le plus rapidement possible des 42 points, synonymes de maintien. Après, le reste sera du bonus, comme la Coupe d'Europe. Mais il vaut mieux procéder étape par étape, plutôt que de se fixer des objectifs et de ne pas les atteindre.

- Sur un plan personnel, vous avez davantage marqué en ce début de saison que durant toute la saison dernière...
L'année dernière, je faisais de bons matches, mais je manquais complètement de réussite. Petit à petit, je me reconstruis, sans brûler les étapes. Ce n'est pas facile par rapport à ce que j'ai vécu. C'est une question de stabilité. Quand on est bien dans sa tête, le reste suit. Nice est un club un peu familial. Ce n'est pas une grosse entreprise, comme Lyon. Tout le monde est proche, cela facilite les relations.

"J'ai mangé mon pain noir"

- On sent une vraie complicité entre vous et vos coéquipiers d'attaque, Loïc Rémy et Eric Mouloungui...
On a mis un peu de temps à se trouver. C'est normal, quand il y a des nouveaux, il faut rebâtir l'équipe. Je pense qu'on est en net progrès dans le jeu.

- Avez-vous trouvé en Nice le club idéal pour relancer votre carrière ?
Je me sens très bien dans ce club. En comptant cette année, il me reste trois ans de contrat. Je vais tâcher de faire la meilleure saison possible. Et pourquoi pas grandir avec Nice ?

- Vous êtes, pardonnez l'expression, comme un poisson dans l'eau ?
Presque (rires). Par rapport à la situation dans laquelle je me suis trouvé, je recommence un peu à vivre, à reprendre du plaisir à être dans le milieu du foot. Quand il n'y a pas le plaisir de jouer, vous ne pouvez pas être performant. Là, je reprends du plaisir. C'est bien.

- Cette période difficile correspondait-elle à votre passage raté au Celta Vigo (de janvier à juin 2007, 15 matches, 2 buts, ndlr) ?
Oui, un peu à Marseille aussi. Tout allait de pire en pire. Tout le monde connaît des hauts et des bas. Désormais, tout va bien, et je souhaite que cela continue. J'ai 26 ans, j'ai mangé mon pain noir. Je suis en train de me refaire petit à petit.

Propos recueillis par Loïc MOREAU
Football.fr