Transféré définitivement à L’OGC Nice cet été, Habib Bamogo renait au stade du Ray. Après avoir bourlingué à Marseille, Nantes et le Celta Vigo, l’ancien Montpelliérain semble avoir enfin trouvé le chemin de la stabilité au sein des Aiglons. Un choix payant puisqu’il réalise le meilleur début de saison (4 buts en 15 matches) de sa carrière depuis sa période nantaise. Déjouant tous les pronostics avec son club, Bamogo revient pour FootMercato sur son regain de forme, mais aussi sur la surprise niçoise.
- Avec 4 buts inscrits en 14 rencontres, vous réalisez un de vos meilleurs débuts de saison, comment expliquez-vous cette renaissance ?
Après être parti de Montpellier pour aller à Marseille, c’est vrai que je suis allé un peu partout, à droite, à gauche. Je pense que le fait de trop bouger ce n’est vraiment pas bon pour un joueur. Le fait de me poser à Nice, d’avoir fait une saison d’adaptation et surtout de savoir où et avec qui j’allais reprendre la saison m’a aidé.
La stabilité, la clé du succès
- La stabilité c’est donc votre nouveau mot d’ordre ou vous n’excluez pas de redevenir un globe-trotteur ?
Dans le football tout peut arriver, mais dans ma tête je suis à Nice et je reste à Nice pour un petit moment pour retrouver des performances optimales. J’ai eu des discussions avec Frédéric Antonetti durant lesquelles il m’a expliqué son point de vue. On est très vite tombé d’un commun accord et c’est plus facile pour envisager un futur serein.
- En attaque vous évoluez avec Loïc Rémy et Éric Mouloungui, Antonetti a-t-il instauré une hiérarchie ?
Non. Ceux qui jouent sont ceux qui le méritent. De toute manière pour être présent sur tous les tableaux il faut un groupe étoffé.
Un Nice à tout épreuve
- Nice deuxième de Ligue 1, personne n’y croyait. Comment expliquez-vous ce début de saison tonitruant ?
On a perdu de bons joueurs, mais au vu de nos résultats, ça montre que ceux qui sont restés étaient aussi importants que ceux qui sont partis. Nice a une base assez solide. À cela vous ajoutez le fait qu’on ait réussi à décrocher des points quand on ne jouait pas bien. Donc ce sont des points qui ont été engrangés et qui nous ont permis de pouvoir progresser sereinement sans se mettre la pression de la zone de relégation. Ensuite, vu que l’on joue de mieux en mieux, c’est plus facile pour nous, car on est libérés.
- Sincèrement, vous n’avez pas eu peur de voir Nice galérer quand des joueurs comme Balmont, Ederson, Koné et Lloris sont partis ?
Quand j’ai vu les recrues que le club a faites, je ne me suis pas trop inquiété. Mais c’est vrai qu’après avoir vu des joueurs majeurs partir, on s’est dit qu’on devrait travailler deux fois plus. Mais bon le championnat ne fait que commencer donc on a encore le temps de progresser.
« Pour moi, l’OM c’est terminé »
- Un de vos coéquipiers (Emerse Faé, NDLR) a dit que la deuxième place de Nice dérangeait, êtes-vous d’accord avec ça ?
Déranger je ne sais pas. Mais bon d’un autre côté, c’est la mentalité en France. Nous on est un petit club et les gens ne vous attendent pas à ce niveau. Pour eux, c’est comme si c’était une erreur. Comme si on était là par hasard. Mais voilà , au bout de tant de journées, voir Nice à ce niveau ne relève rien du hasard et les spécialistes commencent d’ailleurs à se poser des questions. Et puis le fait qu’on ne nous mette pas dans les favoris pour la deuxième place va nous avantager pour rester parmi les premiers, car on n’aura pas la même pression que j’ai pu ressentir quand j’évoluais dans des clubs plus huppés. Tant qu’on aura la même mentalité, ça suivra. Bon après c’est vrai qu’on a eu un maximum de joueurs en forme en même temps donc ça avantage clairement. Mais bon toutes les équipes sont dans le même lot. Si on a une baisse de régime dûe à la fatigue, les autres auront le même problème.
- Petit flashback. Vous quittez Montpellier en 2004 pour l’OM après une très bonne saison (16 buts en 38 matches), comment vit-on le passage d’un club modeste à une équipe phare du championnat ?
L’année où je suis arrivé à Marseille, tout s’est bien passé durant les six premiers mois. J’étais à cinq buts avant la trêve donc un bilan plutôt correct. Après j’ai eu des blessures et un changement d’entraîneur qui m’ont été défavorables et c’est à partir de là que c’est parti en c..., c’est clair. J’étais le meilleur buteur du club avant la trêve et après tout a basculé. Quand tu passes de Montpellier où j’étais l’enfant du club à Marseille où c’est la jungle, c’est plus dur même si un club comme l’OM te marque dans tous les sens du terme. Je n’étais pas forcément armé pour subir et supporter tous les aspects, notamment l’extrasportif. Mais bon cette expérience m’a plutôt blindé. Aujourd’hui je suis encore là .
- Vous vous sentez bien à Nice, mais rêvez-vous encore de revenir dans un grand de Ligue 1 ?
Je suis ravi de ma stabilité, mais après il faut être ambitieux, sinon il n’y a plus de plaisir à jouer. Et je vais faire le maximum pour retrouver un jour ce que j’ai vécu avant. Mais pour moi, si je dois revenir dans un grand de Ligue 1 ça ne sera pas Marseille. Pour moi, l’OM c’est terminé.
Matthieu Margueritte
Foot Mercato